Analvfe §• 1 î 10- L e s hydrophanes analyfées, par MM. Be rgm an n & W ie .
de l’Hy- o le b , contiennent entre 8 & 9 dixièmes de terre filiceufe, & un
drophane. dixième au plus d’argille. Celle de Mufinet renferme beaucoup moins
de filice , & en revanche beaucoup plus d’argille. M. de Bonvoisin qui
l’a analyfée avec beaucoup de foin, y a trouvé fur ioo grains
Terre filiceufe . . , . 6o, fo
Terre argilleufe . . . 35, 7 f
Terre calcaire . . . . j , 50
F e r ................................... 25
100, 00.
D’ailleurs les caractères extérieurs donnent à cette pierre une très-
grande reffemblance avec celle queM. W e rn e r nomme Halbopal, &
que M. K arsten a décrite dans le Mufeum Leskinnum, t. I , p. 170.
Ainfi on peut confidërer l’hydrophane de Mufinet comme une variété
de Halbopal, en attendant que l’analyfe de celle d’Allemagne ait
confirmé ou détruit cette conjeéture.
Moyen § . i j i i . J’ajouterai ici, que j’ai trouvé moyen d’enlever une
d®' bla^ teinte jaune peu agréable, que prennent quelques-unes de ces pierres
qui font dans le moment où’ l’eau les rendoit tranfparentes ; il fuffit pour cela
colorées. jes fajre bouillir pendant un quart-d’heure dans l’eau régale, & de
les laver enfuite dans l’eau pure & chaude. Comme cet acide eft un
excellent diflolvant de la chaux de fer, qui eft la caufe de cette
couleur, il la fait entièrement difparoître ; & comme il diffout auffi
très-bien l’argille, il dégage les pores de la pierre de celle qui peut
s’y trouver libre ; ainfi cette opération augmente la qualité de la pierre
en même tems qu’elle rend fa couleur plus agréable.
Origine' §. 1512. Q u a n t à l’origine de ces pierres, M. le doéleur Beau-
de ces hy- v o i s in croit qu.’elle eft due aux rapprochemens de quelques-uns des
’ élémens des ferpentines décompofeès dans lefquelles on les trouve.
Mais quelque difpofé que je fois à adopter les idées de ce favant
ehimifte, je ne faurois me ranger à cette opinion ; ma principale rai.
fon, c’eft que l’analyfe de ces pierres, celle même qu’a fait M. deB E A u-
v o iSin , prouve que ces hydrophanes ne contiennent point de terre
magnéfienne ; & cependant cette même terre forme la bafe de ces ferpentines.
La terre même dans laquelle on les trouve, & que M. de
Be a u v o is in croit être auffi un détritus de ces ferpentines, contient beaucoup
de niagnéfie, comme je m’en fuis affiné par l’expérience ; mais
je vais encore plus loin, quoique cette terre verte foit de la même
nature que les ferpentines dures dont eft compofée la montagne de
Mufinet, je ne crois pas qu’elle foit le produit des débris de ces ferpentines;
on y voit des indices de couches dont la fituation paroît
être la même que celle des ferpentines dures ; enforte que je fuis dif-
difpofé à croire que cette terre a été formée à peu près dans la même
place & daus le même état où nous la voyons.
*
Q uant aux veines de pierre blanche dans lefquelles on trouve les
hydrophanes, il ne me paroît pas impoffible qu’elles aient été formées
en même tems que cette terre fedépofoit, oufe raffembloit dans cette
place. En effet, nous voyons des filons, ou des rognons de quartz,
de petrofilex & de feldfpath , dans des maffes de rochers d’un genre
tout différent, & qui cependant s’y trouvent tellement enclavés qu’il
faut néceffairement reconnoître qu’ils ont été formés en même tems
que la pierre qui leur fert de matrice. Ce phénomène eft l’effet d’une
affinité qui réunit féparément les parties fimilaires des différens corps
fiffpendus dans un même fluide.
On pourroit cependant auffi fuppofer que les veines blanches de
nature filiceufe , où l’on trouve leshydrophanes, ont été formées après
les ferpentines tendres dont elles rempliffent les crevaffes, & qu’elles
ont été dépofées dans ces crevaffes, ou avant la retraite des eaux, ou depuis
leur retraite ; mais je ne puis croire qu’elles aient été compofées
des élémens de ces mêmes ferpentines.