Lac de
Brientz.
Lac de
Lucerne.
202 T E M P É R A T U R E A D E G R A N D E S
actuellement éteintes, étoient des plus nobles & des plus anciennes du
pays. Un tableau peint fur le roc, mais aujourd’hui prefqu’entiérement
effacé, repréfentoit fur le lieu même la fin tragique de ces deux époux.
C’est environ à 500 pieds en avant du rocher que je pofai mon thermomètre,
le 7 juillet 1783 , à 6 heures 30 minutes du matin. La pro*.
fondeur du lac fe trouva de 330 pieds, fa température à la furface
14, 3 , & celle de l’air 14, 6. Je relevai le thermomètre à 8 h. 30min.
& je le trouvai à 4 degrés jufte ; la furface de l’eau étant à 13 , 2 , & celle
de l’air à 16, 3.
§. 1396. L e lendemain, 8 juillet, à 7 h. 13 m. du foir, je plongeai
mon thermomètre dans le lac de Brientz, à 3 on 4 cents pas au Nord
d’un promontoire qui eft fur la côte oppofée à la ville de Brientz, &
vis-à-vis d’elle, près d’une belle cafcade que forme un ruiffeau nommé
le Diesbach. La furface de l’eau étoit alors à » 3 , 3 ; l’air à 16 , 3. La
profondeur fe trouva de 300 pieds. Le thermomètre relevé à 9 h. 13 m.
étoit à 3, 8, la furface de l’eau étoit à 16, l'air à 15, 3.
P en d an t que le thermomètre étoit au fond du lac, j’allai éprouver
la température du ruiffeau qui s’y jette vis-à-vis de cette place, & je le
trouvai à 10, 3. Le lendemain 9 juillet, à 7 h. | du matin, j’obfervai
la température de l’Aar ; la principale riviere alpine, qui fe jette dans
le lac de Brientz , & je le trouvai à 7 ,3 . Ce n’eft donc pas- cette riviere
qui refroidit le fond de ce lac.
§. 1397. L e 28 juillet de la même année , à 4 h. 3 min. du foir, je
plongeai le thermomètre dans le lac de Lucerne, à une demi-lieue de
Fltielen, où eft le port d’Altorf, capitale du canton d’Uri. Pour défigner
plus précifément la.place , je dirai que c’étoit environ à 4do.toifes d’un
moulin à feie qui eft de l’autre côté du lac, vis-à-vis de Fluelenyfur
la ligne qui joint la chapelle de Guillaume Tell avec ce moulin. Je
trouvai là 6co pieds de profondeur. La température de la furface de
reau étoit 1 6 , 3 ; celle de l’air 1 8 ,6 . Le thermomètre relevé à 6 h.
4 j min. , en 7 min. de tems, fe trouva 8 3 ,9 . La furface de 1 eau étant
alors à 16 , 2 , & celle de l’air 17.
§. ,39g. C e fut le 25 juillet 1784. àms un voyage que j’eus le
plaifir de faire avec mon ami, M. T r emble y , que je fis cette expérience
fur le lac de Conftançe. Nous plongeâmes le thermomètre à
la moitié de la largeur du lac, entre Stadt & Merfpurg. La profondeur
fe trouva de 370 pieds. La furfaçe de leau étoit à 14,^ éclair
à 14 5- Le thermomètre retiré à 10 h. 3° m'n- trouva à 3, 4;
ja furfaçe de l’eau étoit montée à 14, 3. & l’air a t6*
§. 1399. Enfin celui de ces lacs qui doit le plus étonner, non |&'il j g | Mi-
foit plus froid , mais parce qu’il eft fous un climat beaucoup plus chaud
que les autres, c’eft le lac Majeur. On voit fur fes bords des oliviers
qui profperent fans que rien les préferve des rigueurs de 1 hiver ;
des orangers & des citronniers en efpaliers, qui en hiver ne font garantis
que par des. paillaffons ; cependant le thermomètre plongé à
333 pieds de profondeur ne fe trouva qu’à 3> 44 quoiqu’au moment
de l’expérience à 8 h. \ du matin du 19 juillet 1783 , la furface de
l’eau fût à 20, & celle de l’air à 18, 74 & après l’expérience, à 11 h.
la furface de l’eau à 20, 3, & celle de l’air à 18 , 3 ; 1 air dans ce moment
étoit rafraîchi par une petite brife qui venoit de fe lever. ( 1 )
( 1 ) M. le comte de Mo fo z zo a fait
fur le lac Majeur des expériences fem-
blables , mais dont le réfulat a été différent.
Mcm. de VAcadémie de Turin ,
1788 & 1789 » p* 3°9 & ^ a trouvc
auprès de fïfola-Bella à 500 pieds de profondeur,
le thermomètre à 14 & demi.
Cette différence ne fauroît avoir d’autre
paufe que celle de nos appareils. M. Mo*
ROZZO empioyoïtune
foupape, telle que celle que j ’ai décrite dans
le premier volume , §. 41. Mais j ’ai abandonné
l’ufage de cet inftrument comme
peu fur, foie parce que le métal qui forme
la matière de ces pompes eft un corps trop
conducteur du calorique , foit auiïï parce
qu’il eft à peu-près impoffibîe de retirer
ces pompes d’une eau tres-profonde avec
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