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les flots font là prefqiie toutes calcaires : on y voit quelques ferpen,
tines mais très-rarement, & point de pierres compofées.
Montagne A une lieue de là on paffe une montagne qui eft la continuation
Berche ^ ^ L1 caP° W ^ert^}a- Cette montagne eft toujours calcaire, & renferme
des couches de la pierre lenticulaire que je viens de décrire. Cette pierre
qui m’avoit d’abord extrêmement frappé, devint enfuite fi commune
fur cette route, que je m’ennuyai de marquer fur mon journal les
endroits où je la rencontrais.
Nous ne mimes qu’un quart-d’heure à monter au haut de cette montagne
, où le grand chemin eft horizontal pendant quelque tems ; cependant
la montagne eft compofée de pierres calcaires jaunâtres, très,
inclinées qui' montent contre le Nord. Plus loin, elles montent contre
le Sud , & au pied de la montagne, contre la mer, elles montent contre
l’Queft.
De flà, nous defcendîmes à Oneille par une pente toujours calcaire.
On fait que cette ville, & la principauté dont elle eft la capitale ,
appartient au roi de Sardaigne, mais enclavée dans l’Etat de Gênes ;
la ville a la ftructure , & fes habitans le dialefte & les moeurs de toutes
celles de cette rive, ou riviere comme on l’appelle. Une feule rue,
longue & étroite, formée par des maifons très-hautes, dont plufieurs
; font grandes & régulières. Nous mîmes 4 heures & demie à faire les
1 f milles que l’on compte d’Alaflio à Oneille. Nous fûmes reçus là
avec beaucoup d’hofpitalité par MM. Y ie u s s ie u x , nos compatriotes.
Leur maifon de commerce établie à Oneille, depuis un grand nombre
d’années, jouit dans tout ce pays d’une confiance & d’une confédération
bien rares & bien juftement méritées.
D ’Oneille § . I J 7 8 - E n Portant d’O n e ille , on ne voit au bord de la mer-que
à St. Re- <jes cailloux calcaires ; les 15 milles de route entre Oneille &
St. Remo , où nousallâmés d în e r , ne préfentent rien d’intéreftant : on
voyage tantôt fur lagreve , tantôt fur le penchant de collines compofées
de grès ou de pierres calcaires dans un état de deftrudion ; la route
niai affermie, fauvage, fans ombrage , fans végétation n’offre rien qui
intéreffe l’e fp rit, ou qui occupe agréablement la vue ; la vallée de Sabbia,
à trois lieues d’O a e iile , bordée de collines cultivées, fait feule un moment
de diverfion fur cette ennuyeufe route ; mais près de St. R em o ,
la nature fe ranime, on traverfe des jardins remplis d’orangers, de citronniers
& de palmiers de la plus grande beauté. St. Remo, eft enuffet
de tout l’Etat de Gênes l’endroit le plus renommé pour les productions
de ce genre ; c’eft- là que fe prépare la meilleure eau de fleurs
d’oranges, & la meilleure effencede citron.
Le feul endroit qui puiffe intéreffer le géologue eft le cap de St. Remo,
à denli-lieue à l’Eft de la ville. En defcendant la montagne qui forme
ce cap, nous admirions la régularité des bancs dont elle eft compofée.
Ce font des couches minces d’une pierre mélangée d’argille & de
I terre calcaire qui fe décompofent à l’a ir , mais qui font foutenus à in-
I tervalles é g a u x , par des bancs de g r è s , ou du moins, d’une pierre
I calcaire mêlée de fabje.
Ces bancs forment des arrêtes faillantes, qui fe prolongent jufques
■ dans la me r, & qui montrent même leur fommités régulières au-deffus
I de la furface de fes eaux. Leur direction eft à peu-près du Nord au Su d ,
I & elles montent contre le couchant.
iJ79- De St. Remo , on vient en une heure au village degli
I Ofpidaletti ; après avoir traverfé la montagne qui forme le cap de ce I nom, & qui eft encore compofée de pierres calcaires & de grès.
L à , vers les trois heures de l’après - midi, M. P i c t e t fit l’épreuve
I de la chaleur de l’air aufoleil, en y agitant un petit thermomètre de
I mercure. Il le trouva à 19 , 2 , chaleur bien forte, pour le i f d ’odo-
I Ere, en rafe campagne, & par une forte bife ; mais il faut confidérer
■ que fur cette côte, outre l’action direde du foleil, on a encore celle
De St.
Remo à
Viniimillco
Chaleuf
de çette
côte.