Grès
rouge
fchilteuX.
Mais, outre le fpath , ces cellules contiennent encore une autre fubfi
tance. En effet, lorfqu’on tient un morceau de cette pierre plongé
dans un acide jufqu’à ce . que l’effervefcence ait ceffé', & qu’ainfi
le fpath calcaire ait été entièrement diffout, on voit les parois des
grandes cellules entièrement tapiffées de petits cryftaux blancs brillants
, quelquefois tranfparents, qui vus à la loupe montrent une
forme cubique, qui fe fondent aifément au chalumeau en une fcorie
blanche & bulleufe, & qui par conféquent font de zéolite.
§. 1564. IV. Ce grès roulé eft extérieurement rude, fans éclat, d’uij
rouge vineux. Intérieurement il eft d’un beau rouge tirant fur le vio.
let, 3 grains extrêmement fins, entre lefquels on voit briller de petites
lames de fpath calcaire. Il fait une vive effervefcence avec l’acide
nitreux, & laiffe enfuite un fable compofé de grains de quartz blancs
tranfparents, à angles vifs, & de quelques grains de feldfpath, recon-
noiffables au chalumeau par leur fufibilité ; le tout mélangé d’une
terre rouge très-fubtile, à laquelle ce grès doit fa couleur.
Ce gres éft fur-tout remarquable par fon tiffu fchifteux, à feuillets
plans & très - fins., quelques-uns de moins d’un quart de ligne,
adhérents entr’eux; mais marqués à leur furface par une efpece de
vernis gris dun éclat métallique, comme fi cette furface avoit été
frottee.avec de la plombagine. Cette couche brillante; eft extrêmement
mince, & il n’en paroît aucun veftige ni au chalumeau ni dans
l’acide, nitreux..
C H A P I T R E X X X I I -
E X C Ü R S I O N D E M O N T E L I M A R A U
C H A T E A U D E G R I G N A N .
§. 1565. Tous ceux qui ne font pas étrangers à la littérature L & V
Françoife, doivent connoître le château de Grignan par les lettres tiont
de Mde. deSÉviGNÉ. Et ceux qui ont fenti vivement le mérite de ces
lettres,, doivent comprendre comment on peut defirer de connoître
le lieu quìa habité.leur auteur, & qui étoit fifouvent l’objet de fes
penfées.
C’Est ce fentinient qui infpira a ma femme, avec qui je voyageois
en . 178.7, le. defir d’aller à Grignan,- & je me fis un vrai plaifir de
l’y conduire.
Mes voyages fur les hautes Alpes, les iéuls que j’aie faits iâns
elle, lui caufent tant de peines & d’inquietudesj & dans ceux même ou
j’ai le bonheur de l’avoir pour compagne, nos Rations, calculées pouf
l’étude de l’Hiftoire Naturelle, l’expofent fi fouvent à de mauvais gîtes,
& à d’ennuyeux féjours, que je me trouvai fort heureux de pouvoir
à mon tour les diriger d’une maniere qui lui fût agréable. Mais croi-
roit-on que le voyage de Grignan foit difficile & prefque dangereux.
C’efi prefque toujours à Montelimar que l’on-prend des chevaux pour
y aller. Cependant il y eut entre les poftillons de longs débats fur fa
route qu’ils nous feroient prendre. Enfin il fut decide que nous fuivrions
jufques à fieux lieues de Montelimar la grande route de Marfeille,
que là nous prendrions la trayerie. Nous fuiyîmes donc cette route,