milieu de la pierre fa caffure eft d’un noir tirant fur le verd, inégalef
terreufe encore , mais cependant avec quelques petites écailles & quel,
ques petits grains translucides & un peu brillans. Elle eft plus ten-
dre & plus pefante que le marbre , fe raye en gris, exhale une odeur
de terre, & fe fond au chalumeau en un verre noir & brillant. Cette
pierre forme une couche de 4 pieds d’épaiffeur qui paffe fous le
chemin, & fe continue au-deffus & au - deffous en marchant parallèlement
aux feuillets de la roche micacée : elle paroît donc lui être con.
temporaine.
Fin des §• *435- Les fchiftes micacés continuent enfuite, ici rougeâtres;
fchiftes mi- là noirâtres, ici folides ; là tombant en ruine 'ou fe réfolvant en pouf-
CâCGS a \ /
fiere ; tantôt à découvert, tantôt mafqués par des grès , & fréquemment
entre-coupés par des filons de quartz ou de granit. Ils ne fimffent
qu’à demi-lieue avant qu’on arrive à l’Efterel, auprès delà fommité
la plus élevée que l’on traverfe dans cette pofte, & après laquelle on
fait une grand? dçfcente poup remonter enfuite à l’Efterel.
Commen- , §• 1436, Là donc fe terminent les roches feuilletées, & comment
porphyres- eent les rochers de porphyre. Les premiers qu’on rencontre font d’une
couleur de lie de vin claire. Us font fi difpofés à l'e rompre en fragmens
polyhedres, qu’on a de la peine à voir leur grain, parce que le marteau
lès divife prefque toujours par des fiffures qui ne préfentent que des
furfaces planes, altérées par l’infiltration de l’air & de l’eau. Ces fur-
faces ont conftamment un afp edi terreux. Leur couleur varie entre les
nuances du jaune, & du lie de vin plus ou moins foncé. Dans les caf-
fures proprement dites, où l’on voit bien clairement l’intérieur de la
pierre, la caffure de la pâte eft allez égale, point écailleufe, mais d’un,
grain fin & fans aucun éclat, fa dureté varie ; en général, elle en a affez
pour donner de vives étincelles, mais quelquefois elle en a moins. Au
chalumeau elle fe fond avec difficulté ( o , 1 y ) en un verre fans couleur
papfejné de petites bulles, Je la confiderecoqune une efpece de pétrofilex ,
primitif.
riuiitif. Les parties étrangères que renferme cette pate, font, t°. des
Prains de quartz , ’prefque toujours tranfparents & fans couleur, &
dont la caffhre éffi un peu conchoïde ; 20. dufeldfpath rhomboïdal,
fouvent un peu rougeâtre , quelquefois tombant en décompofition.
On y voit auffi , mais rarement, des grains d’une fubftarice noire dont
la caffure a un grain fin peu brillant, & quelquefois irifée, d’une forme
irrégulière , parfemée de petites cavités, lefquelles font çà & là tapif-
fées intérieurement d’une fubftance blanchâtre. Ces parties noires fe
fondent, quoiqu’avec peine, en une fcorie noire & brillante. Quelquefois
auffi la pâte même eft parfemée de cavités irrégulières, tapiffées
de petits cryûaux. Toutes ces parties étrangères à la pâte du porphyre,
y font quelquefois fi clair femées, que l’on en rencontre des morceaux
d’un ou deux pouces de diametre, où la pâte feule femble former
toute la pierre ; ailleurs ils font plus rapprochés.
Q u a n t à la ftrucfture des rochers de ce porphyre, elle eft, pour
ainfi dire , impofftble à déterminer. La difpofition de cette pierre à fe
divifer en fragments terminés par des faces planes, fait que l’on voit
des fentes dans toutes les direftions imaginables ; & lors même que
l’on en voit quelques-unes de fuite marcher parallèlement entr’elles, on
n’ofe point prononcer que ce foient de véritables couches.
§. 1437. L ’Esteuel eft un hameau de deux ou trois maifons ,
dans un lieu élevé & fauvage; cependant une jolie prairie & des bois
a u -d e f fo u s , me rappelloient avec plaffir les habitations de nos hautes
Alpes. J’y ai diñé une fois , & j’y ai été beaucoup mieux que les apparences
extérieures n’auroient donne lieu d efperer. ,
Un peu au-deffus deTEfterel, on rencontre dans le grand chemin, porphyre
d’abord des fragments , & enfuite des couches d’une roche affez lingu- ferpentine.
. liere.
L ’a s p e c t e x té rie u r d e s fra g m e n ts n a tu re ls d e c e tte p ie r r e , e ft. d u n
b ru n n o irâ tre & te rre u x ; c e tte a p p a re n c e e ft l’effet d ’u n e d é c o m p o -
fitio n q u i p é n é tre e n v iro n à d e m i lig n e d a n s la p ie rre \ n iais a ca ure
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