2i2 T EMP É R A T U R E A D E G R A N D E S
cette cave, non-feulement en y confervant des vins, des fruits, des pro-
vifions de toute efpece, mais encore en conduifant'cet air frais par des
tuyaux jufque dans les appartement Des robinets placés à l’extrémité-
de ces tuyaux donnent à volonté la quantité- de cet air frais- qu’on
delire. On a même pouffé la recherche jufqu’à conduire cet air fous-
des guéridons dont le pied eft percé ; enforte que les bouteilles poiées-
fur ces guéridons font continuellement rafraîchies par te vent qui eu
fort. Le jour où je fis l’épreuve de la température de ce vent fouter.
rain, à l’entrée de la petite caverne d7où il fortoit, je 1e trouvai à ;
degrés |; tandis que l'air extérieur étoit à 14 I | c’étoit 1e 4 de juillet
1773. après-midi; on voit qu’effeétivemcnt cette journée: étoit très-
froide pour ce climat & pour cette faifon.
Chfaven/* *4®9- Les Cantines, commeôn les appelle dans Ta Suifieitalienne,
ne. ou caves froides de Chîavenne font auili adoifées à un rocher qui eft
au Sud-Eft de la ville. L’air froid entre dans les caves par les crevaffes
de ce rocher, dont la compofîtion eft d’une fteatite durcie, tapilfée en
divers endroits d’asbefte & d’amianthe flexibles.Le ; août 1777, à midi,
le thermomètre étoit dans ces caves à 6 degrés, tandis qu’à l’air extérieur
il étoit à 1 7 ..
J o b s e r v e r a i e n pafTant, que l e s pierres qui compofent les montagnes
d’où forùent cès vents froids , font de nature très-différentes.
C e l a répond à la demande que fe faifort à lui-méme l’abbé N o l l e t ,
après avoir décrit les caves du mont Teftaceo. “ La terre cuite, dit-il,
„ feroit-elle de nature à s’échauffer plus difficilement que tes autres
„ matériaux, ou bien les influences de l’athmofphere y cauferoient-elles
» des refroidiffement qui n’auraient point lieu ailleurs ? „ Il eft certain
que ce phénomène ne tient pointa la nature de te terre cuite,
pmique les vents froids de Cefi fartent d’une montagne calcaire J,
ceux de St. Marin d’un grès ; ceux de Chiavenne d’une fteatite, &cg
t4 io. M a is je viens à celles de ces caves où j’ai trouvé l’air le
nlus froid & que j’ai obfervées avec le plus de foin, ce font celles de piès <je MB au bord du lac de Lugan, & vis-à-vis de cette jolie petite Luga».
ville de la Suiffe italienne. Ces caves-font fituées au pied d’une montagne
calcaire, dont la pente très-rapide vient fe terminer auprès du
lac & le ferre de très-près-.
A v a n t d’y entrer on vous fait remarquer le vent froid qui fort parle
trou de 1a ferrure , & qui eft fenfible même à 7 ou 8 pouces de d it
tance: quand on y entqé, leur fraîcheur vous furprend,au point de
vous donner la crainte d’en être incommodé | & quand on en relfort
on croit, entrer dans un four. Dans la première vifite que je fis à ces
caves, le 29 juin 1771 , le thermomètre au fond de la cave defçendit à
a’ degrés tandis qu’en plein air,, à l’ombre, il étoit à 21. La fécondé
fois que je les v i s l e premier août 1777 , le thermomètre ne vint qu’à 4
& demi, tandis qu’à l’air il étoit à 18- J’expliquerai la] raifon de cette
différence.
■1
Ce qu’il y a de remarquable dans ces caves , c’eft qu’elles rte font
point profondes, elles ne font point creufées dans la terre, leur fol eft
de niveau avec le terrein , le mur de face, & 1e toit font entièrement a
l’air ; il n’y a que le mur du fond, & une pa.rtie des murs latéraux qui
foient enterrés dans le pisd de la montagne. Ce pied eft tout couvert
des débris anguleux de cette même montagne ; & c eft d entre ces
mêmes débris que fort le vent frais ; mais il ne fort point de par-tout-
Je vis, par un heureux hafard, conftruire une de ces caves ; le maçon
quipréfidoit à cette conftruclion, me dit qu’il y avoit de l’art a trouver,
des emplacemens Favorables, qu’il falloit chercher les endroits d ou
fortoit le vent froid, & pratiquer enfuite dans le mur du fond, des fou-
piraux correfpondans aux endroits d’où fortoit ce vent ; car c’eft par
ces foupiraux que ces caves fe raffraichiire,nt ; on le fent en plaçant fa
main devant leur ouverture, ou dans leur intérieur, & c eft auffi là
qu’il faut placer le thermomètre pour trouver la plus grande fratchen^