intérieure eft d’un noir tirant fur le verd d’un éclat fcintillant, un peu
grenue &nn peu écailleufe. Ses fragmens font médiocrement aigus &
un peu translucides fur, leurs bords.. Au premier, coup-d’oeil la pierre
paroît homogène; mais qqand on l’obferve attentivement,.& fur-tout
à la lo u p e o n .y diftlngue desjcryftaux. lamelleux,très-brillants,.dont
les lames paroilfent rhomboïdales. Ces, cryltaux. paroiifeut.des paral-
lelipedes minces & alongés : lorfqyi’i l ,s’en rencontre plufieurs de fuite
caffés par la tranche j cela donne à, l’intérieur de -la. pierre un. afped
fibreux. Quand on regarde, contrôle jour. des ■ lames- très-minces de .ces
cryltaux , on les,., voit parfaitement tranfparentes, &. fans - couleur-
mais plus éjpaifles, elles paroiiTent .d’un .verd de.. porreau,. Ces cryftaux
font durs, c’eft à caufe d’eux,que la pierre, donne du. feu. contre le
briquet; mais la pâte, qui .les réunit eft d’un noir .foncé, .tirant cependant
fur le verd , grenue, tendre, &.rayant.en .gris. Cette pierre agit
fortement fur le barreau aimanté. .
Au chalumeau-, lés parties non cryftàllifées fé fondënt -, quoiqu’avec
peine, en-un verre tranfparent &.un peu bulleux; mais les parties cryf-
tallifées font.très-réfractaires ; ,au refte, ces parties font tellement entrelacées,
qu’il eft difficile d’obtenir des -fragments de.pâte fans.-mélange de
cryltaux. Je-n’ai* pu découvrir: dans cette pierre, aucune autre partie
étrangère. La decompofition fuperficielle paroît avoir plus d’aflion
ftir la pâte que -fur -lés cryftaux; elle lés affeétë cependant auffi, ein
leur donnant une teinte-jaunâtre -& louche. Jë regarde le fond comme
uneefpece de ferpentine-grenue, & lés cryftaux comme une efpece
de..rayonnante-Jlr«i>|^ëi?i de /WERNRR. C!elt donc un porphyre à pâte
de ferpentine..
J e ne pus pas-déméîër la ftruéiure de-ces rochers ; .ils feidivifent en -
grandes,pièces polyhedres irrégulières, qui par .leur , couleur noirâtre,
ont une apparence tout-à-fait bafaltique. ( i )
( 1 ) M. de-FâüjAS a obfervé ces rochers
& il les confidere comme des Trapps.,
EJJaUfur l’Hifloirc Naturelle des rockers
ikJrappj p, 4g. Mais la defcription qu’on.
vient de lire, prouve qu’il n’exiftè entrece3
detix genres qu’Hne reflemblance fuperfi-
pielle, .
§. T4j8. En continuant démonter, on rencontre des grès & des
oudingues : ceux-ci font compofés de fragmens prefque tous angu-J|°“
leux de roches micacées, femblables à celles de Cannes, de porphyres
femblables à ceux de ces montagnes., & de quartz. Les couches montent
au Nord-Eft. Si donc leur fituation n’a pas changé depuis le
moment de leur formatiian:; al feut-que le courant qui les a dépofé vint
du Sud-Oueft. Et fi d’un côté la forme anguleufe des fragments dont ces
poudingues font compofés,, prouve qu’ils ne viennent-pas de bien loin;
de l’autre il eft bien certain que ce ne font pas non plus des fragment*
agglutinés de cette même montagne, puifque cette montagne ne pré-
fente -ni rochers, ni fragments de fchiftes micacés.
r -14.29. A une petite demi-lieue au-deffus de l’Efterel,3 je rencon- ?ieIIe 3F9 J r -, , „ , qui relTerntrai,
fur les bords du chemin, beaucoup de fragments de trois pouces b)e ^ une
jufqu’à un pied de diamètre] d’une’ .pierre brune poreufe, dont les lave,
trous arrondisfant remplis -d’une poufliere noirâtre, qui fâlit les doigts.
Je ne pus point trouver le rocher d’où ces fragmens avoient été détachés
; -mas quand 011 .confidere leur nombre, & fur - tout iorfqu’on
réfléchit qu’on ne voit làaucun caillou étranger au pays-, on doit croire
qu’ils ont été détachés des hauteurs qui dominent cette partie de la
route. Au premier afpect, je pris ces fragments pour des laves, mais
je fuis enfuite revenu de cette idée ; & comme les environs de Fréjus
préfentent beaucoup de -pierres du même genre, qui ont quelques caractères
extérieurs des pierres volcaniques, & que l’on a généralement
regardées comme telles, j’ai cru devoir traiter, avec foin, & dans un
article fepar.é §. 1444-, la queftion de leur origine. C’eft donc là, que
jg renvoie ce qui concerne celle dont je viens de parler.
§. 1440. D ’a b o r d après ces fragments, je trouvai des roches d’un
porphyre verdâtre au-dehors, mais dont l’intérieur avoit la pate lie- ¿es por,
de-vin de ceux que j’ai déjà décrit ; enfuite on ne voit plus de rochers, phyres.
mais feulement des fragments de porphyre; puis les rochers reparoiffent,
& la pâte du porphyre varie toujours dans les nuances du jaune au .
violet pâle.
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