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froide que la température moyenne de la terre : bien loin donc de
favorifer l’hypothefe du refroidiflement de nos lacs par la fonte des
neiges Alpines, ces fontaines fourniroient une objection contre cette
hypothefe.
Sources §, 140 E n f in , fi l’on n’a pas des données fuffifantes pour calculer
gentC de I* quantité dont un courant d’eau plus chaud ou plus froid que la
tempéra- terre, change de température en coulant dans fon intérieur, on a pour-
urTcoun tant obfervations qui prouvent que ce changement eft fenfitrajet
fous b le , mêmedans un trajet très-petit en comparaifon dé celui dont il
la terre. e[| queftion. M- le D r. B e a u y o is in , dans fon analyfe des eaux d’Aix
Exemple en Savoye, d it, qu’il a oblervé la température des eaux de St. Paul,
d’Aix*11* ^ans Prem*ere caverne qui fort du réfervoir naturel à ces eaux, &
qu’il a trouvé dans ce réfervoir l’eau [plus chaude d’un degré qu’au
tuyau d’où fort cette eau , quoiqu’il n’y ait que 20 pas de diftance du
réfervoir à ce tuyau. Il ajoute que dans la a4' Caverne, qui- eft à 200
pas au-deifus de la fontaine ,- les e-aux font monter le thermomètre à
38 degrés, tandis qu’au tuyau les eaux ne font qu’à 35 degrés.
Exemple M a i s j ’ai- obfervé moi-même un fait bien plus directement analogue
^froide'3 fiueft‘on ftuo nous agitons ici. On parle beaucoup à Macugnaga,
qui vient au pied du Mont-Rofê, d’une fontaine finguliérement froide, .qui a
drni g la- fa four ce au-deffusdu village: nous allâmes, mon fils & moi, voir
jpier* .
cette fontaine ; la fituation en eft charmante ; elle fourd en bouillonnant
avec force au milieu d’une prairie-, auprès d’un joli bouquet de
mélezes ; cette- fourcg eft très-abondante, elle feroit tourner un moulin
au moment où elle fort de terre ; fa fraîcheur eft vraiment remarquable
, puifque fa température n’eft que de trois degrés ; mais fi l’on con-
lidere que cette eau vient direétement d’un des glaciers du Mont-Rofe,
cette température n’aura plus rien qui étonne : o r , il eft indubitable
qu elle vient d’un de ces glaciers, la blancheur attefte fon origine ;
cette blancheur eft produite par un fable granitique, qui caraâérife
toutes les eaux des glaciers fituées dans des montagnes de ce genre;
P R O F O N D E U R S , Chap. X y 111. 209
& comme le glacier auquel il eft naturel d’attribuer fon origine , n’en eft
éloigné que d’une demi-lieue au plus, &que cette eau a dû enfortir
au terme de la congélation ; il eft clair qu’elle a perdu fes trois degrés
de fraîcheur dans le trajet qu’elle a fait fous terre, & dans une'terre
qui certainement n’a pas le degré de chaleur de celle des plaines ;
comment donc les eaux des Alpes conferveroient-elles à 11 lieues de
diftance un degré de froid fuififant pour expliquer celui du fond de
nos lacs ?
M a is q u e lle e x p lic a t io n fu b fiftu e ra -t-o n à c e lle q u e je c ro is a v o ir
re fu té e ; j ’avoue- q u e je n ’en ai a u cu n e q u i m e fatisfaffe.
C ’e s t un grand problème à refondre, & dont la folution conduira
peut-être à des vérités nouvelles & inattendues.
§. i4°4- I l exifte un phénomène qui a de fi grands rapports avec
celui de nos lacs, qu’on ne peut que.gagner à les étudier enfemble ;
c’eft celui des cavités ; fouterraines dont il fort en été des vents plus
froids que la température moyenne de la terre. Ce fingulier phénomène
n’a point attiré l’attention des phyficiens autant qnil l’auroit mérité.
L’abbé N o l l e t eft le premier q u i en ait parlé à l’occafion des
caves froides du Monte Tefiaceo'près c!e Rome; j’en ai enfuite dit un
mot en décrivant les caves de Cefi dans l’Ombrie. Journal de phyfique
1776 , page 29.
Dès-lors ce phénomène a conftamment piqué ma curiofité ; je n’ai
négligé aucune occalion de l’étudier. Je donnerai donc ic i , comme je
viens de le faire poiir les lacs, l’indication des lieux où je l’ai obfer-
ve, & je finirai par dire ce que je penfe de fa caufe.
§. Hof. Je commencerai.par les caves du Mont-Tiftaceo, qui les
premières ont fixé les 'yéux d’un oblèiyateur exait &. attentif. L ’abbé
N ol let les’obfer'va dans fon voyage’ en Italie. ( Âcâd. des Jcknces
p. 485) & trouva leur température de 9 degrés ? le 9 feptrmcre
D d
Vents
fou terrain a
plus froids
que. le
tempéré.
Caves c?a
MontT ef-
taceo.