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rences. Les unes & les autres font très-dures, donnent beaucoup
d’étincelles, & ufent la lime, bien loin de s’en laifïèr entamer. On
y apperçoit quelques parties brillantes, qu’on prend d’abord pour
du mica. Mais en les obfervant avec une forte loupe, j’ai reconnu
que c’étoient des lames vitreufes d’une extrême fineife.
Les cellules de cette lave font vuides., rondes, très-nombreufes,
mais très-petites ; les plus grandes égalent à peine un quart de ligne.
Ce qui caradérife encore l'action du feu, c’eft qu’il y a des endroits
où les cellules alongées donnent à la pierre une apparencé fibreufe,
& indiquent la direétion dans laquelle a coulé la lave ; cette direction
eft la même par-tout, & parallèle aux deux grandes faces delà
pierre.
E l l e eft cependant extrêmement- réfraâaire ; le feu le plus vif du
chalumeau ne fait que la blanchir par places, & émouffer les angles
vifs des plus petits fragments. Mais le grand fcrutateur des volcans,
M. de D o l o m ie u , nous a familiarités avec l’idée, fi contradiéloire en
apparence, d’un feu plus foible que celui de nos lampes & de nos
fourneaux, & qui pourtant fait couler des pierres que ces lampes &
ces fourneaux ne peuvent pas mettre en fuiion.
J’ai appelle cette lave porphyrique, parce que fa pâte paroît être,
comme celle de divers porphyres, un petrofilex primitif. De plus, on
y reconnoit çà & là , quelques faces lamelleufes qui indiquent des
cryftaux de feldfpath.
§, 1 5:59,. I. C e t t e pierre prend au-dehors, en fe roulant, une fur-
face, unie., hyfante, un peu greffe au toucher. Sa caffure eft extrêmement
éçailleule, & fes écailles petites, nombreuies, demi-tranfpa-
rentes, femblent des grains, ou de.mica, ou dé fable, il faut une
forte loupe pour diffiper cette illufion. Sa couleur eft d’un verd
d’ofiye dans quelques endroits , & dans d’autres de la même pierre
elle .eft d’un violet pâle,.
E l l e donne beaucoup de feu contre l’âciêr, & fe laiffe pourtant1
entamer un peu à la lime, très-tenace ou difficile à- eaffer & affez*
pefante. Elle fe fond au chalumeau en un verre noir luifant; & cette
coulèur vient de quelques atonies de mine de fer, que l’on apperçoit
difféminés dans fa liibftance.
§. i&}9- K. La plupart des granits proprement» dits, que l’on Granit*
trouve roulés fur les- bOrds de la Dufahce, Ont leur feldfpath
leur dé chair, à de la qualité de GeuX que j’ai nommés fecs. Ils fe
fondent affez aifément au chalumeau en fe gonflant, non point autant-
que ceux auxquels M, ;dè' Dolomieu attribue avec tant de vraifem-
blance l’origine des pierres- ponces,. mais pourtant d’une maniéré
très-fenfible. On en voit auffi dont le feldfpath eft blanc, quelquefois
même un, leuL morceau en renferme de ces deux couleurs. Le
quartz de eeS granits eft pour l’ordinaire blanc, demi - tranfparént.
Quelquefois au lieu de mica, ces granits renferment de la pierre de
corné verte ' & tendre, dont les parties difcernables- font de petites
lames concaves d’un côté; & convexes de l’autre. C’eft la chlorite de
Werner. Elle fe fond en un email noir, brillant attirehle at,
l’aimant '
1 L . J’ Ar retrouve E une efpece de granit qu’on ; voit fré- ^>ho^ lt:
efuemment dans les cailloux roulés des environs de Genevé, & qui Wende Sc
me fournit l’occafron de relever une des erreurs que renferme l’énumé-^ f o ration
de ces cailloux dans le premier vol. de ces voyages. Ce granit
n’eft compoféque de deux éléments, de parties blanches & départies
noirâtres.. Le mélange de ces deux parties, lorfque leurs couleurs-
font bien tranchées , & qu’elles ont l’une & l’autre un certain degre
de dureté , forme une très-belle pierre, . dont les anciens ont faitfom-,;
vent ufage, & qui eft fort connue en Italie, fous le nom de grani-
tello.- J’ai dit dansria defeription que j’en ai donné, §. 138. que lès;
parties blanches de ce granit fout ¡du quartz ; & W a lle r iu s . lavait