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On trouve fur le haut de cette colline un grand nombre de blocs;
de granit étrangers à cette montagne, auffi bien que le fable & les-;
cailloux roulés qui les accompagnent. Ils. ont été.-tranfportés là par la
grande débâcle; & comme on lês voit beaucoup plus- abondans du.
cote du Sud-oueft, c’eft une preuve que ce courant venoit du Nord?
E ft, comme tout concourt, d’ailleurs à l’établir:..
On a du haut de cette colline une -très-belk vue du lac deGêneve
& de fo.n baflîn, Un peu au-deffous de la cime, après qu’on a paffé
le village de St- Blaifa, on découvre du. côté dm Sud-Queft, une vue
fort différente mais auffi très-étendue ; de grandes plaines ondoyantes,
le Mont du. Vouache & d’autres montagnes de la Savoye <Ss du
Bugey. Toutes ces montagnes font, de, pierre calcaire compacte,entremêlée
de collines de grès,
tendres ^ 1 9' A dèmi-liéue du-haut du Mont-de Sion , onpafFe ftir des grès
tendres, inclinés en appui contre la montagne de Saleve. Le fable qui
forme la m3tiere.de ces grès, a vraifemblablementpalfépac-deffuscette
montagne- Voyez le Tom.I. §. 235..
«hâteau de g a j îo .On traverfe eufuite une première bifurcation du Mont Saleve,
.Ctoifiüe. i j • , , . , , , .
par une.gorge que domine le chateau de Croijille, iitue lur u a ro c iio lé ,
efcarpé , compofé. d’ailites calcaires & horizontales».
On voit fur les flanes-de ce roc, du côté de la grande route, plufîeurs
veftiges indubitables de l’action des eaux qui ont creufé cette gorge i .
des filions profonds & arrondis,.& dés troux.circulaires parfaitement
femblables à ceux que l’on voit fur les bords d’un fleuve rapide ferré
entre des roçhers. Deux obfervations du baromètre m’ont donné pour
le, village de Qroifille 21$ toif-és. au-deffus du, lac de. Gene.ve, ou 403
au-deffus de la mer>
I#Caille. . § .i 161. Au-delà de ce village on voit encore des ¡grès tendres incli-
A N N E C 1. Chap. I . * ’
nés comme les précédens. On fait enfuite la defcente rapide qui porte
le nom de la Caille, au bas de laquelle le torrent des üffes s’eft creufé
un lit profond entre des rochers calcaires dont les bancs font horizontaux.
On paffe ce torrent , puis par une pente très-rapide on temonte
au village de la Caille.
D e là , on defcend toujours fur des grès tendres, inclinés contre la
pente de la montagne, du côté du midi & du Sud-Eft. On paffe fur
le pont de Brqgny un torrent, le F ie r , qui s’eft creufé un lit très-profond
¡entre des>ffifes horizontales d’un grès tendre.
■§. 1162. De ?ce pont on vient dans une petite demi-heure & Annecy,
prefque toujours en plaine à Annecy.
C e t t e petite v ille , réfidence des fucceffeurs des évêques de Geneve
e f t agréablement fituée au bord du lac du meme nom-
C e lac a environ quatre lieues de longueur fur une Tieue dans fa lac d’An.
plus grande largeur ; fa direâion générale eft du Nord au Sud.
I l eft de tous côtés entouré de hautes montagnes excepté auprès
d’Annecy. Là fe terminent celles qui font liées avec la chaîne des Alpes
& commencent les collines détachées. Toutes ces montagnes font calcaires,
A peu-près au milieu delà longueur du lac eft uneîsle jointe au con- ïsle de
tinent par une chauffée. Cette isle porte le nom de Chateauvieux ; elle yie^
eft affez grande pour contenir un château, des jardins & de beaux vergers.
C ’e s t unefrtuation tout-à-fait romantique; fes points de vue variés
fur l’eau pure & profonde de ce petit lac & fur les montagnes efcar-
pées qui l’entourent, ont tous quelque chofe de mélancolique &même
de fauvage, mais qui intéreffe & attache. M. le marquis de S a l le s qui
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