Expérience
Par
à l’aide
d une fonde.
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fieme, à 29 p. 6 p. Ces thermomètres doivent, par les raifonsque jai
déjà énoncées, me rapporter fidèlement la température, de la couche
de terre qui leur correfpond..
L e terrein dans lequel j’ai fait cette expérience avoit à quelques
égards des avantages décidés. Sa nature argilleufe & extrêmement
compacte s’oppofoit à tout paffage de courans d’eaux fouterreines, capables
de porter là, une température étrangère à celle du lieu même..
J e fuis donc alluré, d’avoir là le degré de chaleur propre à ce genre;
de terrein ; mais auffi cette même nature de terrein a rendu l’excavation-,
plus lente & plus diipendieufe,
§. 1422. J’a v o is auffi fait confttuire une fondé fur lé modèle dé celle
e qui eft décrite dans les Mémoires de.la Société Economique de Berne ,,
, pour l’année 1760. J’efpérois que lorfque j ’aurois amené mon creux à:
une certaine profondeur, j'irais plus loin encore avec cette fonde, &;
qu’ainli j’introduirois mes thermomètres fort avant dans,la terre.j
M a i s cette fonde n’a jamais pu pénétrer dans ce genre dé terrein ; la ;
tarriere même des fonteniers étoit fouvent arrêtée, & je ne pou vois,
l’enfoncer aux trois ou quatre pieds néceffaires pour mon expérience,,
qu’après avoir rompu leS cailloux qui s’oppofoient à fon paffage , avec ;
un cylindre de fer trempé par le bout, & qu’on chaffoit .à grands coups;
de marteau.
C e t t e fondé n’éprouve pas par-tout là même réfiftànce : j’âi trouvé à ;
Frontenex, à demi-liéue au Nord-Eft de Geneve, un terrein fabloneux p.
dans lequel elle eft entrée avec beaucoup de facilité jufqu’à la profonr-
deur de 30 pieds,,.
L es barreaux dé cette fonde n’ûnt qu’ùn pouce de diametre; le trou
mrelïe fait n’a donc qu’un pouce, & comme les cylindres de bois par
T moyen defquels j’y introduis mes thermomètres , le îempliffent pief-
qii’entièrement-, l’influence de l’air peut y être regardee comme nulle.
T’espérois donc d’obtenir de là un réfultat intéreffant ; mais d autres
obftacles vinrent m’empêcher de recueillir le fruit de mon travail. Ce
fable à la profondeur de iy pieds au-deffous de la furface, contenoit
depeau, & cette eau lui donnoit une telle mobilité, que d’abord les
thermomètres que j’efpérois d’introduire dans le trou fait par la fonde,
• ,0 pieds, ne purent pénétrer qu’à 25. Enfuite ce fable les comprima
tellement , que quand je voulus les retirer , les liens quoique tres-forts
q u i uniffoient entr’elles les baguettes-de b o is ,.p a r le moyen defquelles
j’avois-enfoncé les thermomètres,fe rompirent, & laifferent.mes thermomètres
perdus dans la terre.- J’ai trouvé, dans un; autre endroit un
fable peu argilleux qui ne. c o n t i e n t p o i n t .dreaü ,?.-& ou .les trous, faits
par la f o n d e fe eonfervent très-bien ; mais on y rencontre de terns en
tems- dés ca illo u x ; on en avoit; caffé deux oü trois en. levant
là fonde &. e n la rabaiffant avec force ; mais B i pieds 4 pouces * on
en rencontra un qu’il fut impoffible de percer, & d’autres eflàis faits
dans d’autres places du même terrein furent encore moins heureux.
Dans ce trou de douze pieds 4 pouces i , le thermomètre fe trouva e
I9 octobre, à .0 , 8y ; & le 3 1 , malgré les pluies froides, il navoit,
baille que d’un |de degré, il étoit à. 10, 6.
Mais je le répété, ce ne font là que des ébauches, dont l’unique but:
eft.de découvrir les vrais moyens de connoître les couches de la terre
à différentes profondeurs..
§.1423. L es obfervations que j’ai faites fur lès thermomètres que je | Réfuitatî
tiens dans un tuyau de bois dé 29 pieds \ de profondeur, m’ont cepen- ¡nouveau.-
dant déjà donné un réfultat qui me paroît nouveau & intéreffant. J’ob-
ferve depuis trois ans la marche de ces thermomètres. Les détails de ces
obiervations, & des réfultatsque l’on peut en tirer, font trop étendus.