parlé, & qui eft auffi marquée fur la carte à. l’Eft. Sud-Eft de celle de
Caume, eft aufli efcarpée. au Nord*
Au Sud' Sud - Eft, je remarquai une montagne que mon guide-
nommait. Quatre heures, & que je n’ai pas trouvée fur, la carte.: elle
■ paroit cylindrique , & fes couches fcmblent fe relever de tous, les côtés
comme fi elles convergeoient vers le bas de l’axe du cylindre, mais
S’eft peut-être une illufion qui fe diffiperqit fi.oa.lfobferY.oit.de près
LEs autres montagnes éloignées nfont pas-, dès efearpements affez-
prononcés , pour, qu’on puiffe avec certitude les déterminer-.à-cette-
diftance. Quant à celle de Caume, fur laquelle j’étois, fes- couches fe
relevent du. côté du Sud-Eft : fa nature eft calcaire, elle eft'-blanchi*
Ère, d’un grain affez greffier, ici écailleufe, là lamelleufe, comme,
du fpath confufément cryftallifé, Elle contient beaucoup de débris de
coquillages, que l’on ne, voit pas dans la caffure fraîche de la pierre,
mais qui fe manifeftent fur les faces qui ont été long-tems- expofées à
l’air. Ces. débris fout, trop incomplets pour qu’on puiffe déterminer
le genre des coquillages auxquels, ils ont appartenus ; tout ce qu’on
en peut dire , C’eft. qu’il paroit qp’ils étoient bivalves- Uïie fingalàrité.-
de cette pierre", c’eft; que l’air, & l’eau la, décompofent de maniéré
qu’elle demeure hérifféede petites, arêtes tranchantes, qui-coupent les*
fouliers & déchirent les mains , fi l’on s’y accroche. On ne voit là que
très-peu*de plantes; des buiffons, bas & piquants.dg tretgacanthe, .c-ou-
•verts, mais âbfolumènt couverts - de coccinelles --à fept points noirs
Qn y voit auffi des buiffons.dSetithymcdeià fleuri paurpresl:
fuHaftér"! §-1492.. En général on, eft étonnée je. dirai: même attrifte delà,
lité de c« ftérilité de ces montagnes., C’eft un afpeâ très-fingulief-que- dé voir du
montagnej haut de cette -cime, tous les bords de la- mer jui'ques a une mi deux
lieues, au plus, dans les terres, entourés d'une zone de la-plus belle vér-
durev & l’intérieur des- terres côu vett de rochers- blancs’-qui préien-
tent l’image de la plus trille ftérilit é. On affure cependant qu’autrefois
E T VOLCANS É T E I N T S , Châp. XXIV. 29.j
ees mêmes montagnes étoient couvertes de forêts, que les anciens
titres en font la mention la plus expreffe & la plus détaillée, mais
qu’elles ont, été détruites par des abattis & des défrichements inconfi-
dérés. La deffraction de ces forêts eft un grand mal pour le pays,
non-feulement à caufe de la difette des cqmbuftibles, mais à caulè de
celle des pâturages, &. parce que les eaux des pluies n’étant ni retenues,
ni ralenties par aucuns végétaux, elles fe raffemblentavec une-
extrême promptitude, & donnent aux, torrents, une violence deftruc-
tive & indomptable;
D ’un autre côté, ces rocs pelés ne foumiffant point d’exhalaifons r
ne préfentant point aux nuages uue furface fraîche qui les retienne
& qui pompe leur humidité, ces montagnes n’alimentent ni des fourres,
ni. des ruiffeaux qui lès fertilifent, & ne fourniffent pas non plus
à l’air la matière des pluies douces & des rofées. On n’a que l’alternative
de. là' féchereffe qui brûle,, ou des averfes qui ravagent : ce’
mal ne ferait peut-être pas; fans remede, puifqn’on voit fous le climat
encore, plus chaud de l’Italie & dë la Sicile , les laves du- Véfuve &
de l’Etna , fe recouvrir d’une végétation; nouvelle; mais il faudrait
poux cela ne pas troubler la nature dans fon travail. Elle produit
fuivapt la qualité du fol & la température de l’air, des plantes qui
pour croître , n’exigent prqfque point de terre ; comme ces traga-
eanthes y ces tithymaJes dont je viens de parler, & outre cela des genets
épineppc» des- fchijigt, , $5 fur-tout des lavandes : les débris de ces
plaptes abandonnées à elies-mêmes, fe réfoudroient en terre , & ainfi
peuTà»peq il fe reformerait affez de . terre végétale pour produire des
pins & de nouvelles forêts, Mais le payfan Provençal, aftif&preffé
par le befoin du moment, arrache toutes ces plantes àmefure.qu’elles
croiifept; il fait dp feu 'avec les plus lignepfes,-& il fe fert des autres
pour »litière, OU pour les faire pourrir & les répandre fur fes champs» ■
Il interrompt donc le travail de la nature, & fes montagnes fe def*
féchent toujours de plus en plus. S’oppofer à l’extirpàtion de ces
plaptçs:, fembleroit une barbarie;, ce. ferait pourtant l’unique, abfo