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Calcaire ^ un dem‘ flhart de lieue d’Alhenga 011 commence à monter; }a
à couches pierre calcaire de cette montagne eft remarquable par la finuofité de
repliées, fes couches: ce phénomène n’eft pas rare dans les fchiftes micacés; mais
dans ces fchiftes mêmes, je n’ai jamais :vu autant d’ondulations & de
zig-zag qu’il y en a dans les couches de cette pierre calcaire ; & ce n’eft
pas dans cette feule place jj- mais; dans un efpace très - étendu. Ces couches
font dans quelques endroits verticales, ou du moins très-incli-
nées; & là, elles courent de l’Oueft Nord-Oueit à l ’Eft Sud-Eft eu
montant contre le Nord.
L a pierre calcaire qui forme la bafe de cette montagne dégénéré ,
ou du moins, eft remplacée en quelques endroits par des couches
très-minces, brunes, argilleufes ; mais enfuite elle redevient belle,
b leue, à couches planes & régulières,
alcaire ^ ^ * de *ieue ô’Albenga ,o n rencontre un grès quartzeux,, mélé de
mica, brun, en couches épaifles , peu inclinées ; puis on revoit les calcaires
qui paifent fous ce grès, & bientôt après le même grès reparoît.
Carou- L e fond d’une petite vallée que nous traverfâmes enfuite , ouverte
kuiiert au Levant & au Midi ’ eft couvert de caroubiers , ceratonia filiqm,
roies. " prefque auffi grands que e,eux delà Sicile on y; voit auffi Une quantité
de lauriers rofes fauvages, dont les nombreui'es filiques témoignent,
la quantiiéi de heurs qu’ils ont produites. - h
En continuant de monter, on laiflè à fa droite de fuperbes couches
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grès. d un gres quârtzeüx translucide, très -dur ; j ’en donnerai bientôt une
defcription détaillée. Vers le haut de cette petite montagne , eft une
chapelle,nommée Santa-Croce,
. Nous eûmes delà le beau fpeclacle d’une grande flotte de vaiffeaux
marchands, efcortes par des frégates, & raifemblés dans le golfe
,d’Alaffio : ils venoient du Levant, &alloient en France, lorfqu’un vent
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v i o l e n t du Sud-Oueft les avoit contraints à jeter l’ancre k j’abri du
cap dette Mette.
E n defçendant à Alaffio, nous rencontrâmes encore des couches de
grès & des couches, de breches groffieres, compofées de fragmens
arrondis de pierres calcaires & de pierres argilleufes. Nous mîmes
près de quatre heures à faire les 1 a milles que l’on compte de Loano
à Alaffio.
La ville- d’Alaffio eft auffi très-petite, & lès maifons n’ont pas beaucoup
d’appartence , mais elle eft un peu plus gaie & paroît plus animée
que la plupart de celles que l’on traverfe fur cette côte ; il y a du
commercé , fon port eft affez fréquenté : on y prépare des provifions
pour la marine marchande, & fur-tout du bifcuit de mer , que l’on voit
expofé en vente dans une quantité de boutiques.
Nous couchâmes à Alaffio , .& même nous nous déterminâmes à y
refter le lendemain pour attendre la felouque qui portoit nos inftru-
mens. Nous efpérions les employer à répéter notre expérience fur la
température dé la mer ; ori nous promettait une grande profondeur
auprès du'câp delle Melle.
§• 1370. L a felouque n’arrivant point, je voulus profiter de la matinée
pour reVoir & pour obferver en détail ces beaux grès de Sta.
Croce, fous lefquels nous n’avions fait que paifer la veille en venant
à Alaffio. Je mis, 29 minutes à aller au pied de cette montagne & 13
à la monter. ,
Je vis à fon pied des couches d’un fchifte brun, terne, à feuillets
plans & très-minces, faifant une effervefçence très-vive avec les acides,
& ne s’y diffolvant cependant pas en entier; c’eft un mélange de terre
calcaire & d’argille.
Alaflio.
Colline
de 9ta.
Croce.
Schifte
argilieux
calcaire.