Lac du
Bourget.
Température
du
fond de ce 90.,
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tâgnës qui le bordent x & même on voit par-deilùs ces montagnes le-
Rhône paffer aù-deffous de Pierre-Chatel. Je mefurai avec le baromètre
lelévation de ce chalet au-deffus de la ville d’Aix, & je la trouvai de
6 j 6 toiles - mais le plus haut point de la montagne qui elt une cime
boffée au nord du chalet, eft encore plus élevé de j i toiles. Cette cime
le nomme le Revers.
§. 1 170. L e lac du Boiirget fait le but d’une très-jolie promenade
pour ceux qui prennent les eaux d Aix. On s’y promene en bateau ,'on
va de l’autre côté du lac voir l’abbaye d’Haute-Combe & une fontaine
intermittente qui fort d’un rocher auprès de cette abbaye, dans une
fituation très-agréable..
Au tnois d’octobre 1784, je mefurai la température du fond de ce
lac. L’endroit le plus profond eft à ce qu’on dit, au pied d’un roc
qui defèend très-rapidement dans le lac, au-deiTous du château de Bordeaux.
Ce château eft fttué à peu-près vis-à-vis d’Aix & fur la rive
oppofée. Je jetai là mon thermomètre environ à 200 pas du bord ; &
il s’arrêta à la profondeur de 240 pieds.
Dans le moment où je l’abandonnai, cfétoit le 6 ocïobre à 8 h. îç
min. du matin ; la chaleur de l’air étoit de 10 , 3;; & celle de l’eau à la
furface 14, 2. Je le|relevai à m il. 15; l’air étant à r i , 8, & la furface
del’eauà 14,3. Je le trouvai préciféinent comme dans le lac d’Annecy,
à 4 degrés^ &demL
C e t t e obïervation’eft cfautantpius remarquable, que ce lac ne reçoit
point1 de torrent ni de riviere des Alpes; il n’y tombe que des ruif-
feaux affez peu volumineux „poux que leur chaleur foit néceffairement
la même .que celle du terrein fur lequel ils coulent ; le plus coniidé-
rable de çes, ruiffeaux eit celui qui paffe par Chambéry ; or, fon volume
tt h’3, appune communication direéle avec,les glaciers.
A A 1 X 1 Chap. 11. I l
Ce lac n’a que trois petites lieues de longueur , fur une demi lieilè
ou trois quarts de lieue dans fa plus grande largeur. Il communiqué
avec le Rhône par un canal, qui, luivant la hauteur relativç des eaux
du lac & du fleuve' , vèrièïtantôt les eaux du Rhône'dans" celles du
lac, tantôt les eaux du lac dans celles du Rhône : o r, comme le
Rhône n’eft grand qu’en été-, il ne peut pas porter dès èaux firoidet
dans le lac.
Comme je defirois de connoître avec précifion la dépréffiôn dii laç
du Boutget'au-deffoüs de celui de Gérieve, je fis.au mois d’août ijigq
43 obfervations du baromètre à AiX, tandis que M. S e n e b i è r
en faifoit de correfpondantes à Geneve : j’ai pris la moyenne entre
ces obfervations, & il en a réfulté que le fol de la place de la ville
d’Aix eft abaiQTé au-deifous du niveau du lac de Geneve de 60 toifes.
Je mefurai de la même maniéré l’élévation d’Aix au-deifus du lac du
Bourget, en obfervantun baromètre au bord du lac,tandis qu’un de
nies fils en obfervoit un autre à Aix, & je trouvai ainfi que le fol de
la place d’Aix eft élevé de 16 | toifes au-deffus du lac du Bourget. Il
fuit de là que ce lac eft de 76 toifes au-deffous du lac de Geneve, &
de 1Ï7 au-deffus de la Méditerranée.
C e t t e même mefure nous apprend que la pente du Rhône depuis
fa fortie du lac de Geneve jufqu’aià jonction avec le canal de déchargé
du lac de Bourget, eft auffi de 76 toifes, puifque ces eaux approchent
ü fort d’être au même niveau.
§.1 17 1 . P e n d a n t que m o n thermomètre prenoit la température du
fond du lac, j’obfervai les rochers qui le bordent au couchant. Iis font
d’une pierre calcaire compacte, ou d’un marbre groflîer, dans lequel
on trouve , quoique rarement, des coquillages foffiles, des cornes
d’Ammon, par exemple, leurs couches font extrêmement inclinées en
defcendant du côté du lac ; celui vis-à-vis duquel je plaçai mon thermomètre
fait mi angle de f f à 60 degrés avec 1 horizon; un autre
Rochers
calcaires
très-indinés.