Roches S- l î°%‘ En for tant des vaulx d’Ollioules, on voit d’abord àgatr.
fillonnées che, puis à droite du chemin, des filions creuiés par les eaux furies
e»ux.eS bafes des rochers taillés à pic. Ces filions font indubitablement les
traces des courants d’eau qui ont autrefois rempli toute la largeur
de ce défilé.
S o n t - c e ces eaux qui ont creufé ce défilé, ou ont-elles feulement
élargi une grande crevalTe produite par des caufes fouterreines ? Ce
dernier fentiment me paroit le plus probable. En effet, quoique l’on
voie dans ces montagnes des couches horizontales, on voit cependant
auffi dans le voifinage de cette chaîne volcanique des rochers
■calcaires, dont les couches font ici brifées, là inclinées en fens, contraires
, ailleurs verticales, & quelquefois entièrement oblitérées.
Roches de §_ 1509. L o r s q u ’o n eft entièrement forti du défilé, la montagne, gres blanc. N \ /~\ o 7
agauche ou a l'Oued continue, & au-delà d’un petit vallon qui
defcend en pente rapide dans le grand chemin, on voit une fuite
de rochers blancs, dont toutes les fo montés arrondies, reffembient
de loin à des oeufs ou à des boules entaffées. Ce font des grès com-
pofés de gros grains de quartz, tranfparents, & fi peû cohérents, qu’ils
font prefque tous friables. Les eaux des pluies & les vents même
abattent leurs angles, & leur donnent ces formes arrondies. On n’y
voit aucun indice de couches, mais en revanche on en voit qui font
coupés par des fentes verticales qui les divifent en colonnes fembk-
bles à celles des bafaltes, mais beaucoup plus grandes 3 j’en remarquai
une prifinatique exagone, parfaitement régulière.
§. 1510, A trois quarts de lieue de ces grès, on traverfe le long
& fâle village de Béaujfet. De-là on defcend & on paife un ruilleau ;
puis on monte par une pente rapide une montagne affez élevée, dont
les couches montent au Nord-Eft. Ces couches font auffi calcaires;
cependant vers le bas, on voit des bancs d’argille qui renferment des
rognons calcaires alongés & alignés, dont l’afpeéî eft fort fingulier.
A M A R S E I L L E . Chap. X X K 307
Cette montagne eft couverte de bois, qui fe nomment les bois de
Cujes, & qui de même que ceux de l’Efterel font mal famés, par la
crainte des voleurs. Ces bois font de pins maritimes, fous lefquels
croiffent des arbuft.es toujours yerds, & fur-tout des romarins en très-
grande quantité.
D e - lX on vient à Cujes. Cette petite ville eft fituée à l’extrémité
d’une petite plaine ovale entourée de montagnes, & dont le fond
prefqu’horizontal doit avoir été anciennement le fond d’un lac.
En fortant de cette plaine, on traverfe un défilé femblable à celui
d’Ollioules; les couches de ces rochers calcaires font a-peu-pres horizontales,
& fouvent coupées par des fentes verticales.
§. 15-11. Peu au-delà de ce défilé, les voyageurs c u r i e u x doivent^cmenos,
quitter la grande route, & fe faire conduire au château deGémeuos, eaux,
fameux par fes jardins, & fur- tout par fes eaux, dont l’abondance
& la beauté font vraiment admirables. Les maffifs d’arbres & d’arbuf-
tes, heureufement mélangés de guainiers, d’arboufiers, de lauriers
tins, de roliers, que nous vîmes tous en fleurs au mois d’avril, fai-
foient, au milieu des eaux, un effet vraiment délicieux, & qui au
centre de cette aride Provence, fembloient être l ’ouvrage des Fées.
§. 1512. Peu après être entrés dans le chemin qui conduit à Géme- v
nos, on voit des rochers calcaires en couches à-peu-près horizontales, remarqua.
& remarquables par des fentes verticales très-répétées, qui traverfent'bles>
plufteurs couches de fuite, & qui font affez régulières pour qu’un oeil
înattentif les prit elles-mêmes pour des réparations de couches.
E n allant deGémenos à Marfeille, on rejoint la grande route trois
quartz-d’heure avant d’arriver à Aubagne-
, , -er . . d’Aubagna
§. 1 y 13. Là le pays s’ouvre, les montagnes s abauient, on ne voit ¿j^Iarfeilic
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