4o D É St. J E A N A
font auffi noires mais plus épaiffes ; & celles de deffous font en maffes
fi épaiffes, qu’on a de la peine à diftinguer leurs joints. Je n’ai vu du
pétrofilex que dans les minces du milieu, & je n’ai pu diftinguer dans
aucune d’elles aucun veftige de corps organifés.
Ces cou- g. i2i2. Mais ce font fur-tout les couches fituées fur la rive gauche
k f r e d r e f - de l’Arc, qui fe préfentent d’une maniéré avantageufe pour l’obferva-
fées depuis teur. Comme leurs plans font èoupés par la riviere & par le grand cheraation!"
min, fous un angle à peu-près droit, on voit leurs tranches parfaitement
à découvert, & on admire leur nombre & leur régularité. Lorf-
qu’on les obferve avec attention, on fe perfuade bientôt qu’il eft impoi-
fible qu’elles aient été formées dans la fituation qu’elles ont aétuelle-
ment(i). Premièrement, comme ces couches d’une pierre calcaire non
cryftalliféeont été formées par des dépôts, il eft bien certain que file
fédiment dont elles font compofées avoit été dépofé fur des plans inclinés
de 6o degrés, ce fédiment auroit été plus abondant vers le bas,
&même le poids de celui qui fe feroit dépofé vers le haut des couches
, l’auroit fait gliifer en partie ; enforte que les couches auraient été
plus épaiffes vers le pied de la montagne qu’à fa cime. O r, ici on les
voit conferver dans toute leur hauteur, une épaiffeur parfaitement
uniforme.
En fécond lieu., & par une conféquence des mêmes principes, fi
ces dépôts s’étoient accumulés dans une fituation inclinée, les couches
fupérieuresi celles qui repofent furies autres, auraient pris graduellement
une pente plus douce. C’eft ce que l’on voit dans les alluvions
des torrens & des rivieres. Quelquefois les premières couches de ces
alluvions, dépofées fur un terrein très en pente, ont une pente à peu-
près égale à celle de ce terrein , mais celles quifuivent font moins indi-
( i ) Je fais que d’autres natuiàUftës, & | fent pas ainfi. Mais je répondrai ailleurs à
«nparticulier le célébré M .Y o iG T n e pen- I leurs argument.
nées
L A N S - L E - B O U R G. Ch. K 4 *
lé e s , & à mefure qu’il s’en dépofe de nouvelles, elles s’approchent
toujours de plus en plus d’une fituation horizontale. Ici au contraire,
lomme on le voit par les détails que renferme le paragraphe précé-
K n t les couches qui repofent fur les autres, deviennent de plus en
E lu s ’inclinées; les plus baffes n’ont que 4J degrés d’incliuaifon, & les
plus élevées en ont 60,
I Ce fa it, analogue à celui que j’ai obfervé dans les montagnes pri-
Imitives de la vallée de Chamouni, eft un fait de la plus grande impor-
Itance, & un de ceux qui m’ont le plus éclairé fur la caufe du redref-
Ifement des couches. Mais je n’entre point ici dans cette difcuffion ; je
me contente d’en conclure , que les couches de St. Michel ont été formées
dans une fituation horizontale, & redreffées enfuite par une
caufe poftérieure à leur formation.
§. 121;. Après avoir paffé le défilé, on voit à fa gauche, au pied de
■la montagne, un grand rocher bleuâtre, qui mérite d’être obfervé de flent &
¡près. 11 eft compofé de couches d’une pierre calcaire compacte, d’un
H gris bleuâtre. Mais ces couches fout toutes feparees les unes des autres Ceftlve-
I & enveloppées de couches trè-minces, d’une efpece de fchifte de cou- ment.
i leur fauve, luifant, doux au toucher, non effervefcent, qui fe fond avec
H quelque peine en un verre blanchâtre & fpongieux, & qui reffemble I ainfi parfaitement à celui du St. Bernard, que j’ai décrit §. 1000.
Mais ce qu’il y a de plus remarquable ic i, c’eft la forme des cou-
■ ches de pierre calcaire que ce fchifte fépare. Chacune de ces couche«
1 fe renfle & s’amincit fucceffivement avec une forte de régularité ; enforte
|| que fa coupe verticale préfente l’image d’une efpece de chapelet. La
il même couche bien fuivie , qui a 20 pouces d’épaiffeur dans un endroit,
B s ’amincit peu à peu, enforte qu’à 4 ou f pieds de là elle n’a plus que
pouces ; & enfuite elle fe renfle de nouveau pour s’amincir encore.
J’eus du plailîr à voir cette forme finguliere dans un rocher calcaire; on
F