Colline §. 1465'. O n voit cependant à un quart de lieue au Midi de la
T S t e ville une colline remarquable par fon ifolement, & par la régularité
Brigite, de fa forme pyramidale. La proximité de ces porphyres & fa parfaite
reffemblance avec diverfes collines certainement volcaniques de l’Auvergne,
telles que les Trois Vue elles, me donnèrent la curiofité de
l’obferver de près. Je la montai d’un coté & la redefeendis de L’autre •
niais fans y voir la moindre apparence volcanique. Sa hauteur eit
d’environ 500 pieds ; elle eit en entier çompofée de bancs de grès
àrpeu-près horizontaux, les uns violets, d’autres blanchâtres. Les couches
les plus baffes font remplies de fragments, la plupart de roches
micacées , mais auffi de porphyre , & de grès d’une formation antérieure.
Entre ces bancs de débris, j’en obfervai un d’une efpece de
grès plus folide que les autres, & tout rempli de grains de feldfpath.
Pour peu que la pâte de ce grès fût plus fine & mieux liée, on pour-
roit le prendre pour un porphyre, & alors on affirmerpit qu’on a
trouvé un porphyre de formation nouvelle.
L es bancs les plus élevés de cette colline, depuis Ta moitié en fus,
ne contiennent aucun fragment. Je trouvai au fommet une petite
plate-forme gazonnée, où paiffoit un âne attaché à un piquet qui en
occupoit le centre. J’y vis auffi la chapelle & la méchante ftatue de
Ste. Brigite & le prêtre qui deffervoit cette chapelle. On a au refte
une très-jolie vue des. bords, de cette plate-forme.
O n ne fauroit fuppofer avec quelque efpece de vraifemblance que
cette colline d’une forme régulière , & compofée de bancs réguliers
& horizontaux, ait été foulevée dés entrailles de la terre. Elle ne peut
pas non plus avoir été formée dans cet état difolement. Il faut donc
que les bancs qui l’uniffoient aux montagnes voifines, & ceux qui
par des pentes douces formoient la liaifon avec les plaines,.aient été
renverfées & entraînées»
Sans doute cette elpece de noyau fe fera trouvé plus dur, & aura
mieux réfifté à I’érofion des eaux, & des autres agents qui ont détruit
fes alentours.
§. 1466. En approchant du Luc, on voit le long de la route des La Luc.
fragments de pierres calcaires, qui prouvent le voifinage des montagnes
de ce genre. En effet la colline au Nord de cette petite ville cft
compofée de cê genre de pierre, dont la nature eft ici a-peu-pres la
la même qu’à Menton,§. 138!., & où l’on voit auffi beaucoup de
trous arrondis.
En faifant la route de Fréjus au Luc , on eff affeéle douloureiife-
ment de la pâleur & de l’air maladif des habitants* de la campagne &
de leurs enfants. Le pays eft très - plat, on y voit des prairies un peu
marécageufes, couvertes- le matin, en automne, d’un épais brouillard.
Ces exhalaifons font indubitablement la caufe de l’altération de l’air &
de lafanté. En revanche, ce pays eft extrêmement fertile, fes productions
font abondantes & vigoureufes. Les oliviers n’occupent pas
comme dans la Riviere de Gènes, des terreins qui leur foient uniquement
deftinés ; on les voit plantés dans les vignes, & fur-tout dans
des vignes alignées, dont les intervalles font occupés par des champs:
& la terre de ces champs eft fi meuble, que deux ânes fuffifent pour
la labourer, avec une charrue fi légère, qu’après le travail, l’un de ces.
ânesou le laboureur lui-mêmr l’emporté fur fon. dos. .
§. 1467. Au Luc, le c h e m i n fe divife-en deux branches, dont 1 une Calcaires
conduit à Hyeres & l’autre à Aix. A une lieue & demie du Luc, e n ^ g ^
fuivant celle d’Aix, on trouve le village de Gonfaron, derrière lequel
eft une colline remarquable; fa bafe repofe fur des couches de gres
violets, & cette bafe eft elle-même compofée de couches horizontales
ou alternatives de grès violets .& de grès argilleux verdâtres. Le haut
de cette colline eft calcaire , enforte que la pierre calcaire repofe fur
ces grès,.