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‘ Haut du A: | de lieue • de l’Ëfterel, on arrive au plus haut point du paffàge
le chemin eft là coupé entre des-rocs de porphyre, tendre , à fond
jaunâtre. Ces rocs. font divilës par des. fentes verticales qui affectent
fréquemment des direétions parallèles.,
L à , elles marchent à peu près de l’Eit a l’Oueft; mais comme cette*
pierre eft toujours fujette à fe divifer en fragments polyhedres, je n’o-
ferais point prononcer que ce. font là. exactement, les couches .de ce
focher.
C’est dans la partie du chemin dû côté d’Antihes, qui précédé immédiatement
le plus haut point du paifage , que les voyageurs font
le plus fréquemment arrêtés par les : voleurs..
Le grand chemin effila-entièrement à découvert, dans un long efpace
renferme entre des pointes faiilantes fur lefquelles les voleurs placent
des fentinelles., Ils laiffent. avancer les voyageurs à peu près jufqu’au
milieu de l’efpace renfermé entre ces deux pointes, & là -, les voleurs
embufqués dans.le bois, fondent: fur. eux. & les dépouillent; tandis
que leurs fentinelles veillent a ce, que la maréchaulTée ne. vienne pas-
lès furprendre. Dans ce cas la, un coup de. fifflet ou un autre lignai
convenu, les avertit, &,ils s’enfuyent dans les bois. Il eft impoffible de
les, y atteindre ; non-feulement c’eft un taillfs très-épais*. mais le fond
de ce taillis eft. rempli, de gros blocs de pierre; il n’y a là,ni -chemin
ni fentier ; & à moins, de connoitre l’intérieur, du bois comme les
voleurs le connoiffent, on ne peut y pénétrer qu’avec une lenteur &
Une difficulté extrême. Lorfque nous fîmes cette route, M. P tc té t &
moi, le courier de Rome qui voyageoit. de? compagnie avec nous,
nous fit voir les débris de.la malle du;courier précédent, qui peu de
jours auparavant avoit. etc dépouillé dans cette place. Ce bois qui
porté le nom. de, 1 Elter-el, & que là fréquence des événements dé ce
genre rend fi redoutable, eft peuplé de pins & de lièges, fous lefquels
croiffent des arboufiers ,.dës cilles,, des bruyères, &c. Il s’étend
iufqu’À la mer , dans ' un efpace de. trois *à quatre lieues de long-, lut •
une ou Jeux de large.. Tout cet efpace , entièrement inculte, éft le
refuge des forçats qui s’échappent des galeres' de Toulon, pépinière de
tous lès brigands du pays.
§. 1441- A p r è s avoir pallé la-pointe là plus élevée dè cette route ,
011 defcend-îdü côté de Fréjus. Le porphyre forme toujours le corps aux porde
là montagne ;; mais on le retrouve fréquemment-recouvert par des phyres.
bancs de grès, de fable &- d’argille de différentes ■ couleurs » jaunes-,
verds, violets; le banc fupérieur efr ordinairement très-épais, les autres
font plus minces ; tous font parallèles entr’eux,-,&defcendent comme-
la montagne , du.xôté. du Sud & du. Sud-Oueft. -
§. 1442..E n continuant de dèfcepdre; on trouve des bancs d’une' Grès fin
efpece remarquable.’, de grès argilleux qui deviennent enfuite très- arsllleu!tr
communs fur, cetteroute.-Cette pierre, à la furface de fes couches, ou
de fes autrcs divifions naturelles, a un afpect terreux; gris; brun ou
rougeâtre ; .elle fe caffe en fragments indéterminés. La caffure eft d’un gris
tirant un peu fur .le verd ; un peu translucide dans les angles ; fon grain ’
eft fin, écailleux ; prefque fans- éclat, àd’exception dé quelques petites
parties très-brillantes, qui font des lames de mica blanc.
E l l e fë raye en-gris blanchâtre ; elle, exhále une forte odeur d’argille ;
elle.eft.compare; affez^ tenace,..&>donne du feu contre l’acier.
On voit dans- l’intérieur quelques gerfures tapiffées de rouille &
quelques grains de quartz -, ou blanc, ou rougeâtre, plus gros que celui
qui fórme le fond de.la pierre- On y , diftingue aulli quelques grains *
de ièldipath.
Ce grès ne fait aucune effervefëènce avec refprit de nitre, & 'n’y ;
fouffrè aucune altération. Au chalumeau j il ne change pas d’afpeét, .
foukment il blanchit un peu, fe vernit & montre aux angles quelques »
huiles .traiifparentes;.