yo© P A ^ S A G É D U G R I É S , Chap. V I 1 1.
au Sud, pour tirer enfuite du côté de l’Oueft, & reprendre enfin
vers le lac Majeur la direction de l’Eit.
Premier
Spillage.
§. 1744- A trois-quarts de lieue de la cafcade, on rencontre le
premier village, du Val-Formazza, qui loit habitable en hiver : il fe
nomme Frutvcall. Peu après on traverfe des couches de gneifs. Enfin à
demi-lieue de Frutwall, on trouve le principal village où eft l’auberge ;
fon nom Italien eft dl Ponte ou Formazza, fon nom Allemand eft
Zum-Stack ou Pomat. En défalquant le tems que nous prirent les
chûtes du mulet & les haltes, nous mîmes 7 heures | à venir
d’Obergeftlen à Formazza. On trouve là une auberge à l’Italienne,
des chambres tapiffées d’images, mais au moins bien reblanchies, &
beaucoup plus de propreté, & fur-tout plus de bonhomie que dans
le haut Vallais. Et en général les maifons y font plus grandes, mieux
bâties, & les'payfans y paroififent beaucoup'plus à leur aife. En arrivant
là après tant de defcentes, on s’attendroit à fe trouver bien
bas, cependant je n’y trouvai le baromètre qu’à 24 pouces 11 lignes,,
& la moyenne entre mes cinq obfervations, m’a donné ¿48 toiles
pour l’élévation dé ce village au-deffus de la mer.
C H A P I T R E I*X. •
D E F O R M A Z Z A A D U O M O D ’ O S S O L A
E T A U X I S L E S B O R R O M É E S.
§• ï 74f . J e ne fuivis point la route de ces isles dans mon voyage de Motif de
de cette .1781 ; je paftài du Val-Formazza dans le Val-Maggia, par une mon- excurf10n.
tagne peu fréquentée, que je décrirai dans le chapitre fuivant ; mais
comme la route de Duomo d’Oiïola, que je fis en 1777, préfente des
obfervations importantes, & qu’elle conduit au lac Majeur & aux
isles Borromées, qui peuvent intérefTer d’autres voyageurs, je commencerai
par celle-ci.
I l eft curieux de voir comment, en partant d’une des vallées les plus
fauvages & les moins connues de l’Europe, on peut en 10 ou 12
heures de marche venir admirer un des plus fameux prodiges de l’art
& du luxe ; & comment après avoir quitté le matin un pays où les
pommes ne peuvent pas meurir, on cueille le foir des oranges fur des
arbres en pleine terre.
• §. 1746. Depuis la cafcade' jflfqu’au village del Ponte, où j’avois couché,
les montagnes de granit veiné, qui bordent les 2 côtés de la vallée, ne m’a- |ames info,
voient point permis de démêler leur ftruélure.On ne voit à leur furface que liées,
de grandes exfoliations verticales, ondées, abfolument irrégulières, entre
quelques indices de grandes affiles horizontales. Les mêmes apparences
continuent jufqu’à demi-lieue au-delà du village , c’eft-à-direjufqu à l’é-
glife paroiffiale de cette vallée. On voit même dans cet intervalle une Angularité
nouvelle ; ce font des efpeces de gr andes têtes granitiques de