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à feuilles droites, minces, parfemées de quelques lames de mica
blanc.
nGfo!CheS 1 Q-uand 011 eftau village de Maltaverne, la première pofte
, je c> depuis Montmélian, on a en face de fo i, de l’autre côté de l’Ifere ,
la montagne de Mont-Cervin. Cette montagne eft calcaire, & paroît
élevée de 7 à 8°° toifes au-deffus de la riviere. A Ton extrémité du côté
duNord-Eft, on découvre vers le haut de la montagne des couches
arquées, précifément comme un C. 11 me paroît vraifemblable que la
partie fupérieure de ces couches a été retrouifée & mife dans fa pofi-
tion actuelle par quelque violente fecoufle ; & ce qui donne du poids
à cette conjeéture, c’eft que dans cette montagne, comme dans toutes
celles qui ont des formes de ce genre, il fe trouve un vuide derrière le
dos du C ; parce que les couches qui rempliflbient ce vuide ont été'
foulevées & retrouffées par-deflfus celles d’en-bas, qui ont confervé
leur fituation originaire.
ïntréi de §• 1185- A trois lieues de Montmélian & à demie lieu en deçà d’Aidè
VA £ue^ e ’ 011 t r >uve au confluent de l’Arc & de l’Ifere. Bientôt après
on laiife oette derniere riviere pour tourner au midi, & fuivre les bords
de l’Arc que l’on ne quitte plusjufqu’au pied du Mont-Cenis.!
Ces. deux rivieres forment à leur confluent de vaftes marais, qui rendent
l’air mal-fain , & dont les fâcheufes influences fe font fentir juf-
qu’à St. Jean de Alaurienne, lorfque les vents du Nord y portent leurs
exhalaifons. Il feroit fort à fouhaiter que l’on pût deifécher ces marais ;
mais cette opération eft bien difficile, parce qu’il faudroit commencer
par contenir l’Ifere, qui les inonde quand elle fe déborde, & qui alors
eft prefque incoërcible.
tnfeleH86 E II86' Un PCU au- defI'°us d’Aiguebelle, 011 voit à fa gauche, de
ï " reVun Vautre côté de l’Arc, un amas de rocaillesqui s’éboulèrent fubitement
«boule- en 1750, & qui enfevelirent dans une nuit un grand village nommé
D E M A U R J E N N E , Chap. I V . 21
Eandan. On reconnoît très-bien la route que fuivirent ces débris.
Après s’être détachés de la montagne, ils coulèrent par une gorge très-
étroite ferrée entre deux rochers ; & en Portant de là, ils s’ouvrirent
en forme d’éventail, & couvrirent tout le plan incliné fur lequel étoit
fitué Je village.
§. n 87- Aiguebelle eft un joli bourg, fitué au milieu d’un terre-
plain affez étendu que forme le fond de la vallée, dont la largeur eft
là d’environ demi lieue. La moyenne , entre quatre obfervations du
baromètre, m’a donné ié f toifes au-deifus de la mer.
D a n s mon dernier voyage nous allâmes, mon fils & moi, voir la fon- Fonderie
derie de cuivre qui eft de l’autre côté de l’Arc, à un quart de lieue ercuivre-
d’Aiguebelle. La mine que l’on fond là, eft une pyrite ou mine de
cuivre jaune, qui rend environ le douze pour cent en cuivre de rofette
d’une excellente qualité. On tire cette mine de la montagne de St.
George , fituée à trois lieues au midi d’Aiguebelle.
On la travaille fuivant le procédé ordinaire ; on commence par la
griller, puis on la fond enmatte; enfuite on grille cette matte jufqu’à
neuf fois de fuite ; après quoi on la fond en cuivre noir, & enfin on raffine
ce cuivre noir pour le réduire en cuivre de rofette. Le direéteur de
la fonderie nous dit qu’il fortoit chaque année de cette fonderie environ
20 mille Rups ( 1 ) ou 375000 liv. poids de marc de cuivre de rofette.
§. 1188- Nous vîmes raffiner le cuivre, fur un petit foyer, fuivant le Cendrée
procédé décrit par S c h l u t t e r , traduétion d ’H e l l o t , tom. II, p. de cmvre‘
J’eus beaucoup de plaifir à obferver ces étincelles brillantes qui fe
détachent de la furface du cuivre fo n d u , s'élèvent en forme de g e rb e ,
& forment ce que l’on nomme la cendrée de cuivre. Ce font des glo-
< 1 ) Le Rup pefe gj liv. de i s ono.es, [ ou 18 liv. trois quarts, poids de marc.