r neifs
noi âtres
teèt-fins.
vues de loin, paroiffent inclinées en fens différents ; mais quand on
les obferve de plus près & avec attention, on reconnoît que, & ces
couches, & celles quon voit a droite & à gauche, pointer au travers
du gazon, courent toutes du Nord-Eft au Sud-Oueft, en s’appuyant
un peu en avant contre le Sud-Eft. Lorfqu’on veut aller à . Ayrol ,
village de la vallée Levantine, au pied du Mont St. Gothard, on monte
à gauche, au Nord-Eft, pour gagner le Val de Bedretto. On peut
trouver dans le voyage de M. B e s s o n , pag. 187 & fuivantes, une
defcription très-détaillée & très-intéreffante de ce voyage. Mais quand
on va à Formazza, il faut s’élever droit au-tleffus du glacier que je
viens de décrire, & qui porte le nom de Griès. En arrivant au pied
des rochers pyramidaux qui flanquent ce glacier, on voit qu’ils font
compofés de pierres très-remarquables.
§. 1732. L ’une de ces pierres eft un fchifte d’un noir tirant un
peu fur le gris, & à feuillets extrêmement fins. Le fond de ce fchifte
eft du mica en lames très-petites & très-brillantes, dont la couleur
,& l’éclat, prefque métallique, lui donnent un peu l’afpeft d’une plom-
bagine. Au chalumeau, ce fchifte blanchit, fe montre très-réif affaire,
& quelques grains fondus, blancs & bulleux, que l’on y apperçolt
alors, prouvent qu’il renferme du feldfpath, que l’on ne pouvoit
pas, même'à l’aide de la loupe, démêler auparavant entre ces feuillets.
Dans ce fchifte font renfermés des grenats rouges impurs, de 2
à 3 lignes dediametre, rarement réguliers. Ceux dont on peut démêler
la forme, prefentent des dodecahedres terminés par des rhombes»
Plufieurs de ces grenats ont été décompofés, en tout ou en partie,
& ont laiffé après eux une ochre ferrugîneufe. Au chalumeau, tes
grenats fe bourfoufflent aifément, & fe changent en une fcorie terne,
d’un brun rougeâtre, que faimant n’attire quefoiblement. Cette même
pierre prend dans quelques endroits, une apparence compafte, lu
pomt que ce n’eft qu’avec une extrême difficulté qu’on reconnoît foh
tiffu fehifteux. Les parties micacées, font là d’une telle fineffe, que l’oe l
ne fe doute de leur exiftence, que par une efpece de chatoiemenl;
que produit la pierre fous certains afp eft s. Dans ces mêmes variétés,
la couleur de la pierre eft auffi noire que celle d’un bafalte, & j’avoue
que je l’avois d’abord prife pour une pierre de ce genre ; ce n’eft
qu’en l’éprouvant au chalumeau, que j ’ai vérifié mes idées, lorfque je l’ai
vue blanchir dans le feu le plus vif, & ne donner des marques de
fufioa que par quelques globules blancs que j’ai reconnus pour du
feldfpath. Cette variété renferme auffi des grenats, & outre cela des
noeuds blancs, alongés, de quartz grenu, brillant, très - réfraftaire ,
mêlé de quelques grains de feldfpath.
§. 1733. U ne autre pierre bien remarquable, que renferment ces Gaeift
rochers, eft encore un gneifs à feuillets extrêmement fins, mais d’un av®c s,an:
gris tirant fur le verd, ou d’un verd blanchâtre. Ce gneifs, quand ilcaScrj-M-
eft caffé de maniéré à préfenter les tranches de fes feuillets, montreliK-
un fond qui n’a aucun éclat, mais ce fond eft parfemé de lames
noirâtres extrêmement brillantes, d’un éclat prefque métallique comme
de l’acier poli. Et ce qui les fait paroitre davantage, c’eft que leurs
plans, au lieu d’être parallèles, comme ils le font communément,
aux feuillets du fchifte, font perpendiculaires à ces feuillets, & pré-
fentent leurs faces brillantes dans la calibre matte de la pierre. La.
forme de ces lames, lorfqu’elles ont toute leur régularité, eft celle
d’un exagone comprimé : leur longueur eft d’une ligne, ou d’une
ligne & demie, & leur largeur de la moitié de cette dimenfîon. Leur
plus grand diametre eft parallèle à la direftion des feuillets de la
pierre. J’ai reconnu que ces noeuds font du mica cryftallifé, qui fui-
vant fa coutume, pofe toujours autant qu’il le peut fes lames à angles
droits de la furface fur laquelle il fe forme. On voit auliï dans cette
pierre des noeuds blancs de quartz mélangé de feldfpath. On trouve
là plufieurs variétés de cette pierre, foit pour la couleur, foit pour
la fineffe de la pâte, foit pour la quantité de noeuds qu’elle renferme.
Il y en a, où ces noeuds font clair-femés, d’autres où ils font très-
rapprochés , & donnent l’idée d’une étoffe brodée en paillettes d’acier,