Nord-Eft au Sud-Oueft, en s’appuyant,fuivant l’ufage, contre Pextérieur
de la montagne ou contre la vallée.
Eginen
Thal.
Belle
chute de
l ’Egina.
Carriere
de pierre
ollaire.
Talc
ichi lieux.
On arrive enfuite au bord de VFgirn ou Aigeffe, torrent qui
vient du glacier du Griès, & qui donne fon nom à la vallée qui y
conduit, Fdlis Eginia, & en Allemand dus Eginen-'lhal On quitte
donc la vallée du Rhône pour entrer dans celle-là. Le torrent que
l’on fuit, coupe des couches dont la fituation eft la même que celle
des précédentes f les plus baffes tombent en décompofition, celles
que l’on trouve plus haut font plus dures.
A la minutes de Zumloch, le torrent fait une belle chiite, en
rongeant des couches du même genre. La violence du choc le réduit
en une pouffiere qui s’élève à une grande hauteur, & fe teint des
couleurs de l’arc en ciel. Qn palTe le torrent fur un pont, jeté
précifément au-deifus de la chute,
§• 17*4- A iS minutes de ce pont, à l’entrée d’une forêt que
traverfe le chemin, je m’arrêtai pour aller obfervcr une carrière de
pierre ollaire, fituée fur la gauche & fur le bord du torrent. Le
tiifu de cette pierre eft là groffiérement & irrégulièrement feuilleté.
Elle eft compofée. On y diftingue, i*. du talc blanchâtre, translucide,
à gros grains, dont quelques-uns difcernables préfentent des
lames droites, & indiquent une tendance à la cryftallifation; z°. du
mica gris ; j° . de petites pyrites d’un jaune doré, qui préfentent çà
& là les couleurs de l’iris; 40. enfin, quelques éléments calcaires,
mais qui ne fe manifeftent que par quelques bulles que cettp pierre
donne dans les acides. Ses couches font extrêmement ondées, mais
en général verticales, courant tout près de la direâion de l’Eft-Nord-
E ft, à l’Oueft-Sud-Oueft.
§■ 1725'. L e s couches de cette pierre ollaire, font fouvent adhérentes
à des couches d’un talc fchifteux. Celui-ci a la furfacq extérieure
de
D U G R I È S , Chap. V 11 I. 4.S9
de fes lames douce, brillante, d’un verd d’olive clair, l’intérieur
encore plus brillant & tirant fur le blanc. Les feuillets font extrêmement
fins, parfaitement droits, très-étendus en tout fens, mais trop
fragiles pour qu’on puiffe en féparer des feuilles, tout à la fois grandes
& minces. Ces feuillets font tranfparents dans leurs petites parties,
mais opaques en malfe. Cette pierre eft très-tendre, fe fond au chalumeau
en une feorie brune, fortement attirable par l’aimant, tandis
que la pierre crue n’a prefqu’aucune action fur lui.
§. 1726. Les couches de pierre ollaire & de talc, alternent avec Gneifir,
des couches d’un gneifs à feuillets très-fins. C’eft-là un vrai gneifs
très-différent du granit veiné, quoique compofé des mêmes éléments, d u granit
En effet, fes parties ne font point entrelacées les unes dans les autres, veme-
comme dans les granits veinés, mais on y voit des feuillets très-fins
de mica pur, qui alternent avec des feuillets, où le quartz & le
feldfpath l’ont mélangés entr’eux ; fans doute, ces efpeces font liées
par des nuances infenfibles, de même qu’il y en a d’intermédiaires
entre le blanc & le noir, mais cela n’empêche pas que les extrêmes
ne doivent porter des noms différents. Dans le gneifs, dont il eft ici
queftion, le mica eft d’un gris brun très-brillant, le quartz d’un gri*
bleuâtre, &• le feldfpath en grains li petits qu’ils échappent à une
forte loupe. Leur fufibilité, au chalumeau, peut feule les faire reconnoitre.
§. 17z7. On fait dans tout le Vallais, un grand ufage de la ufage de
pierre ollaire, où elle eft connue fous le nom de giltjlein, non
pour des marmites, elle ri eft pas affez compacte. Elle 11e réfifte pas
au feu violent des fourneaux de fufion, mais elle réfifte parfaitement
à celui des poêles ; elle dure même éternellement, fi on la préferve
des chocs auxquels fon peu de dureté ne lui permet pas de réfifter.
On s’enfert auiÎÎ dans I’architedure, parce qu’elle fe taille avec beaucoup
de facilité, & qu’elle rie craint rien des injures de l’air.
Beau
%. 1728- A un petit quart de lieue de cette carrière, un peu après
Q.q q