404 P L A I N E D E LA C R A U , Chap. XX XIV.
ville. Il a fait des recherches très - intéreflantes fur les prétendues
preuves de la grande retraite de la mer, vis-à-vis d’Arles ; & il s'eft
convaincu que cette retraite eft beaucoup moins conlidérable qu’on
ne le croit communément. J’efpere qu’il publiera les détails de fès
obfervations. Le P. D um q n t eut la bonté de nous faire voir quelques,
unes des antiquités de la ville; mais je courus dans cette promenade
un danger plus grand qu’aucun de ceux auxquels j’ai été expofé dans
les Alpes. Pour me faire juger del’enfemble &de la beauté des Arènes
encombrées de bâtiments, comme l’étoient encore celles de Nîmes |
il me fit monter fur le toit d’une maifon très-élevée, & au moment
où je fortois de la lucarne, une bouffée de miftral. d’une violence
extrême, me faifit à l’improvifte, & m’auroit précipité dans la rue, s’il
ne s’étoit pas trouvé une cheminée fur la pente du toît que le vent
me forçoit à parcourir. Je m’accrochai à cette cheminée, & j’échappai
heureufement au péril.
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C H A P I T R E X X X V .
D’ARLES A BEAU CAIRE, ET ÜE BEAUCAIRE
A AND ANC E , PAR LA RIVE DROITE DU
RHONE.
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§. 1603. . E n allant d’Arles à Tarafcon, ou fuit une chauffée étroite, D'Arles à
fablonneufe, le long du Rhône, dont elle eft féparée par une digue. Beaucaire.'
Le terrein paroît extrêmement fertile, les bleds, au fixieme de mai,
étoient pour la faifon d’une force & d’une épaiffeur extraordinaire ;
mais les gelées des nuits precedentes, occaiionnees par le miftral, avoient
été funeftes aux épis qui s’étoient développés trop tôt.
Nous mîmes deux heures d’Arles à Tarafcon. C’etoit un dimanche;
cette petite ville, ou du moins les fauxbourgs ,paroiffoient d’une gaieté
charmante ; malgré la violence du miftral, une foule de peuple dan-
foit au milieu d’une, place, au Ion du. fifre & du tambourin.
T o u t e s les femmes ,en corfet rouge, en juppe courte, avec des bas
rouges, des fouliers très-propres, & des mouchoirs de mouffeline peinte,
autour de la tête & du cou, des yeux noirs & des phyfionomies très-
animées , formoient un ipeétacle charmant. Nous nous arrêtâmes long-
tems à les voir| & le plaifir que nous y prenions fembloit augmenter
le leur.
/Nous traverfâmes enfuite le Rhône. Combien il nous parût grand
en comparaifon de ce qu’il eft à Geneve ! Le'miftral augmentait fe
rapidité, foulevoit íes vagues & le faifoit paroitre terrible. Mais auffi.