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fucre au milieu de la v a l l é e & entourée de beaux arbres, préfente
un point de vue très-pittorefque. On voit dans ce village des maifons
de bois régulièrement bâties & remarquables par leur grandeur &
leur élévation.
|On paife au village de Rougemont, à une lieue & demie du château
d’O ex, & .delà, dans une heure, ont vient à Gelfenay, en Allemand
Sana- Je trouvai ce village élevé de yxg toifes.
DeGeffe- §. i662. En fortant de Gelfenay on voit la vallée &la grande route
Zweyfim. ^ivifer. Celle de la droite conduit au Kandelftæg, & celle de la
men. gauche, que je fuivis, va dans le Simmenthal.
Vue du A p r è s une montée rapide, on arrive fur une hauteur d’où l’on a une
pays , fes
produc«
tioiis.
vue aifez étendue fur la vallée de Geffenay. Cette vallée eft large, fans
être cependant à fond plat. C’eft un berceau de prairies agréablement
variées par des inégalités, & parfemées d’une quantité innombrables de
maifons , de granges & de petits greniers ifolés. Les montagnes qui
entourent ceberceau font entrecoupées par des vallées & variées dans
leurs formes; elles font auffi couvertes de prairies, mêlées de bouquets
de bois & pâriemées de granges & de maifons. Par - défias ces mon
tagnes peuplées, un voit dans l’élpignement de hautes cimes, qui ne
préfentent que des neiges & des rochers.
C e qu’il y a de remarquable dans ce pays, c’eft de n’y voir aucun
champ , quoique l’avoine, l’orge , le feigle , le lin pulfent y réuffir à
merveille. De loin en loin, on apperçoit auprès d’une maifon un carreau
femé d’orge ou de lin ; mais comme par curiofité & non point
comme l’objet d’une culture importante. Toutes les vues des habitants
de ces montagnes fe portent fur le fromage & fur l’éducation
des beftiaux. En général, c’eft un fait reconuu, que par-tout où les
poffeffions font très-diviiées, comme elles font dans ces montagnes ; on
ne cultive preique point de grain, parce que le bled ne fe cultive avanta-
A U L A C D E T f f U N , Chap. T. 445-
geufement qu’en grand. Le propriétaire d’un très-petit domaine trouve
beaucoup mieux fon compte à avoir des prairies & à cultiver des
légumes.
A une lieue de Gelfenay, on arrive fur une hauteur où les eaux fe
féparant, dcfcendent les unes dans le Gelfenay , delà , dans la Sane ,
les autres dans le Kander, & delà, dans le lac de Thun. E11 defcen-
dant de cette hauteur on vient côtoyer la riviere de Simmen, qui a
donné fon nom- à la vallée de Simmenthal. Cette riviere fe réunit à
une autre du même nom auprès de Diffim ou de Zweyfimmen, c’eft-
à-dire, les deux Simmen , grand village à trois lieues de Gelfenay.
J’y couchai & je trouvai par deux obfervations du baromètre , fa hauteur
de 472 toifes. Je ne vis entre ces deux villages aucun objet inté-
relfant pour la minéralogie. Quelques ardoifes tombant en décompofi-
tion, & quelques grès liés par un gluten calcaire font les feules pierres
que je rencontrai.
1665. Le lendemain, 6 de Juillet, je partis du Zweyfimmen, A DeZwey.
demi lieue de ce village on lailfe à fa droite un monticule calcaire jN V j# *
aifez élevé & entièrement ifolé au milieu de la vallée. Sans doute il
a préfenté aux caufes qui ont creufé cette vallée plus de réfiftance que
les autres montagnes qu’elle renfermoit. Celles qui la bordent actuellement
font compofées d’ardoifes & d’autres fchiftes argilleux gris ,
tendres, luifants & non effervefcents.
A v a n t d’arriver à Wiffembach, qui eft à une lieue & demie de Nul cail-
Zweyfimmen, 011 rencontre de grands entalfements de lits irréguliers de j““ rr’m‘*
fable & de cailloux agglutinés entr’eux. Je ne pus y diftinguer aucun
caillou primitif, & en général depuis le palfage dujatnan, §. 1659,
je n’ai vu dans toutes ces vallées aucun caillou roulé qui n’appartint
aux montagnes du voifinage, & qui par conféquent, 11e fût de formation
fecondaire- On vient enfuite à Bautingen, en trois petits quart
d’hepre depuis ‘WitTembach, & delà en un quart d’heure à Oberwyl.