Eaux de
Wiffe-
box: g.
D’Erlem-
bach à
Spietz.
Avant d’arriver à ce dernier village on paffe fur une hauteur. On voyoit
delà l’extrémité de la vaflée de Simmenthal qui fe termine au lac de
Tlnm , & les fommités des montagnes couvertes de neige au-delà de
ce lac. La vapeur bleue , quoique moins denfe que le jour de mon
départ, étoit cependant encore très - fenfible. On jugeoit avec certitude,
combien elle étoit plus denfe auprès de l’horizon qu’à des hauteurs
plus confidérables. En effet, je ne pouvois point diftinguer ni
même appercevoir le pied de ces montagne, quoique je viffe diftinc-
tenient leurs cimes. Cependant ces cimes étaient éloignées de moi
beaucoup plus que leurs bafes.
NFiffebourg, iitué à trois quarts de lieue de Bautingen', eft connu
par des eaux minérales qui portent fon nom, & dont la fource eft
dans la montagne à demi lieue du village. Delà , dans une heure|, je
vins à Erlembaeh, beau village, élevé de 3 6 0 toifes, où je dinai
dans une belle & excellente auberge. J’y trouvai des eaux minérales
de 'Wiffebourg, que l’on apportait dans le moment même de là fource,
& quelques épreuves que je fis avec les réactifs, me prouvèrent qu’elles
ne çontenoient guere qu’une vapeur hépatique extrêmement foible,
& de la félénite, fans aucun mélange fenfible de fer ni d’air fixe.
§. 166) A une lieue d’Erlembach, on traverfe la Simmen fur un
beau pont de pierre d’une feule arche. L à , le chemin fe partage, il
conduit, a gauche a la ville deThun, &à droite, à Spietz. On vient
de la en 10 minutes à Wimmis ; .de là , en demi lieue, à un pont de
bois , fur lequel on paffe le Kandel, & dans une heure, de ce pont
à Spietz. Le village de Spietz eft fitué tout près du lac de Thun ,
& le chateau eft bati fur une colline au-dellùs de ce même lac dans
Une fkuation aulïï belle qu’agréable. Il appartient à une branche de
la famille d’Erlach , qui occupe un rang fi diftingué dans la république
de Berne ; j’efpérois d’y rencontrer M . le Baron d ’E r l a c h ,
célébré par fon goût pour l’Hiftoire Naturelle. Il ne s’y trouva pas,
A U L AC D E T H U N , Chap. I. 447
jnais M. fon pere , quoique je n’euffe point l’honneur d’être connu
de lu i , me reçut de la maniéré la plus obligeante.
§. 16 6 y . Le lac de Thun , a 4 à y lieues de longueur fur une
petite lieue dans fa plus grande largeur. Sa direction eft à peu près
du Nord-Oueft au Sud-Eft. Je mefurai fa profondeur & fa température
, le premier de juillet 1 7 8 1 , comme je l’ai dit §. 1 39y• Je trouvai
celle-là de y yp pieds, & celle-ci de 4 degrés.
L ’Aar entre dans ce lac à Newhaus, au"- deffous d’Unterfeven, &
en reffort à Schadaw, près de la ville de Thun. C’eft dans une
plaine voifine de Schadaw , & produite par les alluvions du lac,
que M. T r a l l e s , profeffeur de mathématiques à Berne, rnefura en
1789 > une bafe qui lui a fervi à déterminer géométriquement les
hauteurs des montagnes les plus élevées des Alpes du canton de Berne.
Les réfultats & les détails de ce travail, fait avec beaucoup d’intelligence
& d’exactitude, ont été publiés dans un petit ouvrage imprimé
à Berne en 17.9®, & intitulé, Bejiimmung derhohen der bekann-,
tern Berge der Canton Bern.
C om m e la plaine dans laquelle cette bafe à été mefurée , eft à très-
peu près au niveau du lac de Thun, M. de T r a l l e s , pour y rapporter
fes mefures, a déterminé ce niveau par beaucoup d’obferva-
tious , dont l’accord prouve la julfeffe ; & il l’a fixé à ' 78® pieds
au-deffus de la Méditerranée , d’où réfultent 624 pieds, ou 104 tpifes
au-deffus du lac de Geneve, ou enfin, 292 au-deffus de la mer.
L es montagnes qui-bordent le lac de Thun font toutes calcaires ;
l’une d’entr’elles, fituée à peu près vis-à-vis de Spietz, & qui fe nomme
le Beutenberg, renferme une caverne célébré par fa grandeur & par
la beauté de fes habilites. Mais c’eft dans f mtéreffant voyage de M.
W y t t e w b a c h Reifen dureh die merkwurdigften Alpen der Schwei-
Lac de
Thun .