Retour à §. 145-9. P o u r ne pas faire deux fois le même chemin, je tirai au
ge^paT'la" Nord & je revins à ¡’Hermitage, enpaifant par la chapelle. En faifant
chapelle, cette routé je vis des couches de porphyre parfaitement décidées &
bien fuivies ; fi ce n’eft que quelquefois deux couches contiguës fe réunifient
& fe confondent en une feule. Mais cela même prouve que ces
divifions ne font point produites par des affailfements, car cet açci.
dent n’eft point l’effet de la foudure de deux couches originairement
diftinctes ; c’eft une divifion contemporaine au rocher, & qui s’eft
opérée dans le tenis même de fa formation. Tandis qu’une couche fe
forme par une fuite de cryftallifations & de dépôts homogènes, s’il fe
précipite quelque matière étrangère qui interrompe la continuité, il
naîtra de là une réparation ; la couche paroitra double dans le lieu
où s’eft faite cette précipitation, tandis qu’elle fera limpie dans tout le
telle de fon cours. Ce phénomène eft affez fréquent dans les couches
des roches primitives ; il eft plus rare, mais il n’eft pourtant pas fans
exemple dans les fecondairçs.
E n defcendant, je vis la chapelle qui fait f objet de la dévotion des
pèlerins ; elle eft affez élevée au-deffus de l’Hermitage, d'où l’on y va
par un fentier rapide & par des efealiers taillés dans le roc. C’eft une
grotte formée par la nature dans l’intérieur de la montagne, & où l’on
dit qu’à vécu St. Honoré. On montre même dans unefpece de réduit,
au fond ,de cette grotte, le rocher fur lequel il dormoit, & où l’on
croit voir ençore l’empreinte de fon échine, de fa tête & de fes pieds.
O n voit dans le porphyre du rocher où eft la chapelle, & fur-tout
entre la chapelle & l’hermitage des couches très-décidées, planes, verticales
qui courent du Nord-Eft an Sud-Oueft.
¡Retour •§• 1460. Je revins de l’Hermitage à Fréjus comme j’étois allé, en 3
a Frejus. i £ p a r j e m ¿m e chemin ; je n’avois pas le tems de prendre une
route plus longue, & je defirois d’avoir affez de jour pour obferver
avec foin les champs couverts des pierres poreufes que j’ai décrites
.§•
En fortant de ces montagnes de porphyre , je confirmai l’obferva-
tton que j’avoi» faite ; dèsri’entréè, c’eft que le quartz y eft beaucoup
plus rare que dans celles de grâifit & ; de fèhiftès micacés ; jé r i’yjai pas
vu un feul filon de quartz ; je rien ai trouvé qriun feul fragment &
quelques cryftaux, gros comme des têtes d’épingles, .qui tapiifoient la
iurface d’un fragment du rocher de la Latte.
§. 1461. J e terminerai ce chapitre par la defcription de deux pier- Porphyre
res; l’une eft une efpece de porphyre affez fingulier, dont je trouvai SM p
un fragment au pied du Fénier. Sa pâte eft d’un verd d’olive, prefque
translucide, fa caffure a un grain très-fin, un peu écailleux, elle eft
médiocrement dure, ne domie point de feu contre l’acier, &.fe laiffe
rayer en gris. Cependant elle eft extrêmement réfraélaire, il faut le
feu le plus vif du chalumeau pour que les plus petits,éclats donnent
quelqu’apparence de fufion ; mais elle y perd fort aifément fa couleur
, & y devient blanche. Les grains que renferme cette pâte font
du quartz tranfparent, & du feldfpath d’un rofe pâle.
J’en trouvai auflx d’autres dont la pâte étoit comme paitrie d’un
mélange de cette même pâte- verte, & de la pâte rouge ordinaire
des porphyres de ces montagnes, puis une efpece de jafpe rubané,
que l’on trouve en divers, endroits de ce pays, 8c en particulier entre-
Fréjus .& la Ste. Beau me.
§. 346 1. A. Je décrirai encore une efpece de jafpe rubanique. Jafpe
rubané.
S es Couleurs font ternes , alternant par bandes irrégulières foible-
ment prononcées, paffant du gris jaune au violet brun & au violet
bleuâtre. Le deffus & le deffous des couches, de cette pierre, eft une
argille terreufe affez tendre; mais l’intérieur eft un vrai jafpe, dur ,
donnant du feu contre l’acier. Sa caffure eft affez égale, prefque matte,
à petites écailles, tendant un peu au conehoïde; fes fragments irréguliers,
affez aigus, un peu translucides aux bords, fafufibilité 0,2 e»
u m u r j