Grès
tendre.
Argille
interne.
Argille
feuilletée.
C A R R I E R E S
preintes de poiflon, j’en donnerai ici la defcription. Je penfe que les
géologues verront avec plaifir le rapprochement de ces deux médail-
lers de la Nature.
J’a l l a i vilîter cette carrière avec mon ami, M. T r em b l e y , le 26
juillet 17S4. Nous partîmes à pied de Stein, petite ville du canton
de Zurich, fituée fur le Rhin. D e là , en remontant la rive droite du
Rhin, ou plutôt du lac de Zell ou lac inférieur, nous vînmes en demi-
heure au village d’Oenîngen, près duquel eft une abbaye de Bénédictins
du même nom, dépendante de l’évêché de Confiance. Nous
primes dans ce village un tailleur de pierre pour nous conduire à la
carrière. Nous mîmes une petite heure du village à la carrière, en
nous élevant au-deflus delà rive droite du lac, mais fans nous en
écarter beaucoup.
L a carrière que les gens de l’endroit nomment Eüheltz, eft fituée
au fommet d’une colline qui fe prolonge à l’Oueft, fuivant la direction
du lac & du Rhin. On l’avoit d’abord attaquée plus au Midi ; mais à
mefure qu’on en tire les pierres , on comble les parties épuifées, & on
pourfuit les fouilles en avançant du côté du Nord, & en l’exploitant
entièrement au jour.
L a terre végétale qui recouvre les premières couches de pierre eft
blanche , argilleufe. Au-defious d’elle ou trouve :
1°. Une couche épaiffe d’un pouce d’un grès grifâtre, très-fin &
très-tendre , compofé de très-petits grains de quartz, blancs , tranipa-
rents, à angles vifs, & de lames de mica blanc & brillant ; le tout eft
uni par un mélange d’argille & de terre calcaire.
11°. 4 pouces d’une argille informe, efiervefcente.
111°. 2 pieds 2 pouces d’une argille feuilletée très-tendre, mêlée de
pierre calcaire.
D ' I C T Y O P E D R E S , Ckap. X X F II I . 534
LES interftices des feuillets de cette argille'font en quelques endroits.,
enduits d’une fubftance b rune, noirâtre, fans éclat , fufceptible de s enflammer
en répandant une forte odeur d’afphalte.
L es couches mêmes où l’on ne diftingue pas cettefubftance , expo-
fées à la flamme, répandent, mais fans s’enflammer, une forte odeur du
même genre. Le grès N°. 1 1 ne donne point cette odeur non plus que
l’argille, N°. 2.
D an s , d’autres interftices des feuillets de cette même argille, cette
fubftance brune eft réunie en petits amas de la forme d’une lentille;
la, elle eft luifante , & fa caffure ala couleur & l’éclat du charbon de
pierre. . . . . . . .
On voit enfin fur les plans de ces mêmes .feuillets de petits- corps
gris de forme lenticulaire , d’un quart ou d’un tiers de ligne de diamètre
dont la furface eft luifante; ici, concave; là , convexe, quiref-
j femblent fi parfaitement à de petites coquilles bivalves, que jai eu de
la peine à me convaincre que ce n’en étoit.pas, & que cétoit feulement
une argille très-tendre qui en fe deflbehant avoit pris cette forme.
IVo. Sous ces argilles on trouve une couche d’un pied, dunfchifte
calcaire d’un gris jaunâtre entremêlé de feuillets argilleux d’un gris
obfcur. Ce fchifte, lorfqu’on le chauffe, répand auffi une odeur bitu-
! mineufe.
V o. On trouve enfuite 8 pieds de fchiftes à feuillets très - minces 4
alternant avec dés couches d’argille tendre , non feuilletée, tantôt friable
, tantôt un peu plus cohérente. Ces alternatives finiiTent par une.
couche argilleufe.
Lis cinq efpeces ou variétés de pierre & de terre que je viens de
décrire, & dont l’enfembleforme une épaifièur de 11 à 12 pieds, font