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Vivarais. On pafTe enfuite fur un chemin ferré» entre le Rhône
& une montagne-calcaire. A trois - quarts de lieue de Viviers, on
voit au bord de ce chemin, une carrière de cette pierre qui eft blanche,
avec des noyaux arrondis d’un gris bleuâtre, qui font' auflï
calcaires. Ces noyaux, à la couleur près, paroiffent être de la même
nature que le fond blanc de la pierre.
A une lieue & demie de’ Viviers, on paiTe au Teil, bourg ou grand
village fitué au bord du Rhône. Pendant qu’on, nous, y préparait à
dîner, je montai affez haut fur la pente de la colline qui domine
ce village à l’Oueft. Je trouvai cette colline compofée de couches
alternatives d’une pierre calcaire compafte, argilleufe, & d’argille
calcaire en déçompofition. On a de-là une très-belle vue du Rhône,
de fes isles, des villes de Montelimar, de Châteauneuf, &c.
maàre*1 fès §■ l6 l °- On vient en, trois petits quarts-d’hèure du Teil au village
bafaltes. de Rochemaure, fitué au pied de ce fingulier cône, couronné par
des bafaltes, fur lefquels & avec lefquëls eft bâti le château. Les
tours de ce château, fes murs & leurs créneaux à demi renverfés,
préient :nt le point de vue le plus pittorefque. La pente de ce cône eft
couverte d’oliviers, & on en trouve, encore plus' au Nord, des plantations
confidérables, Cependant il n’y en a point eg Dauphiné fur
la rive oppoféç du Rhônef Sans doute que la'reverbération des rochers
du Vivarais, expofés au foleil levant, eft la caufe de cette différence.
■ - - ■ ■ ‘ „ TjS’i'ÿ' agoft*. iîjffs '
Bafaltes & I 5 1 I _ Le-village de Mayffe eft à une demi-lieue-de celui de
renfermant _ , . u • i
des frag- Rochemaure. A moitié chemin, entre ces deux villages, près d un
ments cal-hameau nommé Fontaines, on'vôit d’autres'buttes1 ba'faltïqües, dont
les bafaltes renferment dés fragments'anguleux d’unè pierre calcaire
compaâé grife, qui ne paroît point avoir été' altérée par le feu. M.
' de Faujas me fit faire cette obfervation fur les lieux en 1776. Il me
fit aufli obferver, au pied de cês'bùttes , une efpece de poudingue
g re ffie r, c o m p ô fé d e fra g m e n ts d e b afaltes & d e fra g m e n ts calcaires
agglutinés enfemble. 1
E U R H O N E , Chap. X X X V. 4 1J
§. 1612. A une lieue de Mayffe, on paffe à Cruas, & h une lieue De Mayffe
& demie plus loin à Baix, village remarquable, parce que fes mai- ^°“^ln
fons font prefqu’entierement conftruites de fragments dé bafaltes noirs Voulte.
& compades. Les champs des environs font aufli couverts de ces fragments.
On ne voit cependant pas dans le voifinage les montagnes .
dont ils ont été détachés.
Nous couchâmes au bourg du Pouzin, qui eft le meilleur gîte de
cette route peu fréquentée. L’hôteffe nous difoit d’un ton fier, paffe
le Pouzin ilrCy a plus d'auberge. On a vu par le nombre des villages,
combien cette route eft peuplée , elle eft d’ailleurs charmante, variée,
les chemins un peu étroits, mais fermes, roulants, incomparablement
meilleurs que les faftueux & fatigants chemins du bas Dauphiné.
Au Pouzin, on voit encore dans les murs beaucoup des mêmes
fragments bafaltiques noirs & compades. L’hôte difoit que ces pierres
font chariées par les torrents qui defeendent des montagnes, & qu’elles
font très-mauvaifes pour la bâtiffe, parce qu’elles chargent beaucoup
les murs par leur pefanteur, .& fe lient mal avec le mortier. En
fortant du Pouzin , on fuit un chemin ferré entre le Rhône & la montagne
qui eft de nature calcaire. Les couches font d’abord tres-incli-
nées ; celles qui fuivent le font moins, & bientôt après on en voit
d’horizontales. .
A U ne petite lieue du Pouzin, on paffe près de la petite ville de
la- Voulte, qui de loin paroît fituée fur la cime d’un cone, dont la
baie repofe dans le Rhône; fes environs font charmants.
§. 1615. C ’e s t à trois petits quarts de lieue de la Voulte que l’on
voit fur cette route les premières roches primitives. Ce font des fchif-
tes micacés, de couleur rouffe, qui tombent en déçompofition, &
dont les couches paroiffent peu inclinées. On fait, en côtoyant ces
roches, un détour d’une lieue pour aller chercher le pont delà Pape,
& trâverfer fur ce pont la riviere d'Erieux.