g.8 j y A l X A St. J E A N
dans la pierre, fe détachoient & perdoient par le roulement leurs angles
encore mal affermis; tandis que ceux qui étoient plus folidenient fixés,
demeuroient à leur place & confervoient leurs angles.
Cependant, d’après des obfervations attentives, faites fur les bloc9
mêmes que m’a envoyés M. de St. R e a l , j’adopterais plutôt l’idée d’un
arrpndiffement produit par la cryftallifation même ou par la troncature
des angles.
ta cha- §. 1 196. Entre Eypierre & la chambre,: on paffe à la Chapelle, vilde
débris*8 ^ltu<^ au ^as ^’un g rand amas de débris, qui ont gliffé ou roulé
de la montagne & fe font accumulés à fon pied. M. de Luc , dans le
II. vol. de [es Lettres Jurla terre & fur l'homme, a beaucoup ïnfifté
fur ce fait, qui fe voit fréquemment dans toutes les montagnes. Il l’a
mis au nombre des preuves du peu d’ancienneté de l’état aduel de
.notre globe.
§. 119/. La première pofte après Eypierre eft celle de 1a Chambre.
C’eft un grand village, où l’on trouve une affez bonne auberge. Les
voituriers s’y arrêtent ordinairement. M, de Luc a, trouvé fon élévation
de 247 toifes au-deflùs de la mer.
Un peu au-delà de ce village, il s’ouvre à gauche ou à l’E ft, une
grande vallée qui porte le nom de la Magdeleim, & par où on peut
aller à Moujlier, capitale de la Tarentaife. La grande route traverfe
cette vallée à fon embouchure dans celle de l’Arc, & les premiers
rochers que l’on rencontre au-delà font des ardoifes. A ces ardoifes
fuccédent les roches feuilletées de pétrofilex & de mica, avec des veines
de granit. J’ai vu des alternatives femblables dans la vallée de St.
Maurice. Je ne répéterai pas les conféquences que j’en ai tirées. L
Structure §. 1198. Çes différentes roches ont dans Cette vallée une ftruilure
de ces ro- . ' , - ' 'V, î, A , . "— ,. . ,
ch«s, moins prononcée que dans celle me St. Maurice. Je dirai meme que
D E M A U R I E N N E . Chap. IV . zç>
I fi l’on ne voyoit qu’un feul de ces rochers, on n’oferoit point décider
I files divifions que l’on y obferve, font des couches ou de fimples Silures
1 accidentelles. Mais lorfqu’on voit la même fituation fe répéter pref-
I que par-tout; lorfqu’on voit ces Allures, prefque toujours verticales, fe
I diriger conftamment du Nord au Sud dans les rochers de l’une & de
■ l’autre rive, on ne peut pas s’empêcher de croire que ces mêmes
■ fiffures ont été déterminées par la ttruclure même de la pierre , & que
■ ce font de véritables couches. Celles de ces roches qui s’éloignent le
B plus de la nature du granit, font auflî celles dont la ftratification eft
1 la plus décidée.
§. 1199, 11 n’y a qu’une pofte de la Chambre à St. Jean de Mau-
I rienne. On paffe l’Arc aux trois quarts du chemin fur le pont à 'lier-
! vnllon. De là jufqu’à St. Jean, on a une belle route, fans montée ni
B defcente, en côtoyant le pied de la montagne de Rocherey. Tout le
! bas de cette montagne eft de ce même pétrofilex, mélangé de vejnes
§ & de maffes de granit : mais dans le haut, du côté de St. Jean , on y
I trouve un beau filon de fpath fluor, des mines & des cryftaux de
I différente nature. Mr. de St. R e a l , qui l’a fouvent parcourue, dit que
E cette montagne renferme une fi grande variété de fubftances miné-
■ raies, qu’on pourrait la regarder comme un cabinet de minéralogie.
I Ce fut avec bien du regret que nous renvoyâmes à un autre tems la
I contemplation de ces merveilles.
C es montagnes de granit fe terminent à St. Jean; dès-lors, jufques
S bien au-delà duMont-Cenis, cette route n’en préfente plus de ce genre.
§. 1200. Pour ne pas interrompre la defcription de cette route, j’ai
B renvoyé à la fin de ce chapitre celle de la montagne de St. George &
I des fonderies d’Argentine.
Montagne
de Rocherey.
Mines de
Sc. George.
J’ai dit §. 1191, combien, dans notre voyage de 1787, nous regrettions
, mon fils & moi, de ne pouvoir pas aller vifiter la montagne de