franchîfe, qui ne fente ni la hauteur, ni une politeffe affeétée ; la
hauteur le révolte, & l'affectation du contraire lui infpire de la
défiance.
Vue des §« >49?- Comme en revenant de M,arfeille à Toulon, j’avois vu le
BroufTanf6 c^*teau d’Evenos > Je & reconnus en defcendant de la cime de Caume,
& d’Eve! & Jé vis en même tems que les laves fur lefquelles eft bâti ce châ-
teau, fe voient aufli fur toutes les cimes d’une chaîne de petites montagnes
femblables à celle qu’il couronne. Cette chaîne s’étend au Nord-
Oueft d’Evenos dans l’efpace d’environ deux üeues. Des hauteurs de
Caume, je voyais la paroiffe du BrouiTant renfermée dans un baflîn,
bordé au couchant par cette chaîne, & dé tous les autres côtés par
des collines de grès & de pierres calcaires. Je crois donc que dans le
voifinage du Brouflant, il n’y a pas d’autres montagnes volcanique«
. que celles de cette chaîne.
Motrficu- §• H 96. Je ne pouvois pas parcourir toutes ces montagnes, parce
à„ ■ que je devois rentrer le même jour à Toulon: je réfolus pourtant
lOuelt du ,, • , i , r-,
Rrouflanc. “ en voir aa pins grande partie. Dans ce delfein, je traverfai le village
du BroufTant, je vins au ruiffeau du même nom à l’Oueft du village ,
& je remontai enfuite ce ruiffeau du côté du Nord, jufqu’à ce que
j ’arrivaiTe au piéd d’une des buttes volcaniques dont ce ruiffeau arrofe
les bafes. En côtoyant ce ruiffeau, je le vis d’abord couler entre des
bancs de grès horizontaux, recouverts par la pierre calcaire, & en
remontant le long du lit du ruiffeau, je perdis de vue les grès qui
s’enfonçoient fous la terre calcaire , tandis que celle-ci paroiffoit feule
au jour. La bafe de la colline que je montai, paroiffoit donc entièrement
calcaire ; mais au-deffus de cette pierre calcaire je retrouvai
d’autres grès, & au-deffus de ces g rès, des laves indubitables, violettes,
extrêmement poreufes, femblables à celles que l’on trouve au-deiïous
d’Evenos, & que je décrirai plus loin. Au- deffus de ces laves, la colline
étoit couronnée par des malles d’une pierre compacte irrégulière-
mçnt divifée par des fentes à peu près verticales. Je mis une- bonne
demi-heure
îemi-heure depuis le ruiffeau pour atteindre la cime de cette colline;
i’obfervai cette cime avec le plus grand foin, mais je ne pu6 y découvrir
aucun veftige de cratcre ni de coulées ou de courants de laves.
L e s ro c h e rs q u i la c o u r o n n e n t, & q u i p a r le u rs M u re s fe ra p p ro ch
en t d e s b a f a lte s , fans e n a v o ir p o u r ta n t la ré g u la r ité , f o n t u n e p ie rre
d’un g e n re très -fin g u lie r & f o r t d iffé re n t d e s b afaltes n o irs p ro p rem e n t:
dits.
§. 1497. C e t t e pierre , au premier coup-d’oe il, paroît compaite ;
cependant quand on l’obferve avec foin , 011 voit dans fon inteneur
quelques trous arrondis qui ont été remplis en tout ou en partie.
La furface extérieure qui a été expoféeaux injures de l’air, eft dun
brun noirâtre , & d’un afpect terreux fans aucun éclat. Ses fragmenta
ne préfentent aucune forme déterminée. Sa caffure eft d’un gris obf-
cur & mélangé. Son tiffu eft bien de ceux que M. W e rn e r nomme
fchifteux cachés, car on ne le reconnoît pour fchifteux que quand on e
confidere dans la direction de fes feuillets, & ceux-ci font minces de
demi-ligne à un quart de ligne d’épaiffeur, droits & infeparables les
uns d e s a u tre s.
En obfervant cette pierre avec attention, on y diftingue trois fubf-
tances parfaitement différentes; le fond de la pierre qui eft d ’u n gris
noirâtre , des parties d’un jaune fulfureux , pâle, & des cryitaux
d’un éclat vif & métallique.
Le fon .1 de la pierre, vu à l’oeil nud, paroît d’un gris cendre, d’un
grain fin, fans éclat 5 mais vu à une loupe de y à 6 lignes de foyer,
il paroît compoféde grains anguleux . ’brillants & translucides. Ce fond
eft demi dur i fe raye en gris, donne au f o u f f l e une odeur argdleufe,
au chalumeau il paroît affez réfraflaire, & fe fond pourtant en un
verre verd de bouteille, enfumé, brillant, compacte & translucide.
P p
Defcrip-
tion de la
roche qui
couronne
ces col«
line s.