à h Î % H 77- Je fis cette pétite courfe le 24 avril x7 8 7 , avec mon fik
tagne des Cadet. - .
Oifeaux.
Nous fuivîmes pendant 20 minutes le chemin du village de Notre.
Lame, là , nous commençâmes à monter une colline à l’Eft de la mon'
tagne des Oifeaux ; enfuite après avoir fuivi pendant un demi quart,
dheure un chemin pave de gres violets & de pierres calcaires, nouj
primes un (entier qui çonduifoit droit à ma montagne.
B ie n t ô t après être entré dans ce fentier, on paffe auprès d’une car.
riere d’une efpece de marbre compacte & greffier, dont on fait à Hyeres
beaucoup d ufage dans l’architedure. On ije tarde pas enfuite à voir à
découvert le roc calcaire dont la montagne eft compofée.
Il eft là recouvert de ces breches calcaires que j’ai fi Couvent obfer.
vées fur les montagnes de ce genre. Nous mîmes une bonne demi-
heure a monter fur un col, fitué à l’Eft de la cime de la montagne :
le fond de ce c o l , de même que les hauteurs à droite & à gauche,
font toujours calcaires.
com°ofé1 morLf atlt de pe col à la cime, je remarquai dans le roç
de'boules Pa*cajre ^ montagne, un hémifphere dé quinze à dix-huit pouces
de fpath de diametre, compofé en entier de fpath calcaire difpofé par couches
cacaue. concentriques, & chacune de ces couches formée par un affemblage
d aiguilles convergentes vers le centre de la mafle. Je crus d’abord que
cela étojt accidentel ; mais en continuant de monter, je vis avec bien
de la furprife, que toute la montagne jufqu’à fa cime , eft compofée de
boules de fpath dont la ftructure eft à peu près la même. Leur volume
différé, les plus grandes ont 2 ou 3 pieds de diametre ; les plus petites
2, a 3 pouces. On en voit aju.ffi d’une forme alongée, mais toujours les
couches font concentriques, & compofées de parties convergentes au
centre ou a l’axe de la maffe. Quelquefois aufli ces couches, quoique
concentriques font ondoyantes ou feftonnées. Souvent ces boules,
D E S O I S E A U X , Chap. X X I I L 279
grandes & petites, s’entremêlent & fe grouppent fous des formes
bizarres; & cependant l’enfemble de ces boules eft difpofé par couches
allez régulières, peu inclinées, montant au Nord ou au Nord-Ëlt.
La fubftance du fpath qui forme ces boules eft jaune de miel 011
blanc jaunâtre translucide , & fon grain eft très - brillant. Les interf-
tices des boules font remplis d’une matière moins denfe, fouvent caver-
neufe & d’un tiflii plus groflier, mais dont la nature eft eflentielle-
ment la même.
§. 1479. O n ne peut pas méconnoître dans- ces formes l’ouvrage de
la cryftallifation ; on voit des ftaladites, des géodes, préfenter desftruc-
tures femblables, mais une montagne entiere compofée d’un affemblage
de ces cryftallifations, eft un phénomène très-extraordinaire. .
M. D a u b e n to n a donné des idées très-ing.énieufes fur la formation
des pierres de ce genre. Journal de médecine, tome I I , p. 103 & fuiv.
Il fuppofe qu’un mouvement de l’eau circulaire & rapide, faifant
tourner en rond quelques corps pierreux qui y font plongés, fi cette
eau eft chargée de molécules pierreufes, ces molécules s’attacheront
à ces corps & formeront autour d’eux des couches concentriques..
On- fait, & je l’ai vu moi-même aux bains de St. (Philippe en Tofcaneg.
qu’il y a des concrétions telles que les pifolites & les dragées de Tivoli r
qui fe forment de cette maniéré. Mais pour des maffes de. deux à trois
(pieds de diametre on a de la peine à concevoir que leur rotation ne
•les ufât, ou ne les diminuât pas au lieu de les augmenter. D’ailleurs,
il n’eft pas. démontré que dans un fluide tranquille ou mu en ligna
'droite, il ne puiffe pas fe former des cryftallifations globuleufes. Cependant
quoique je préfente ces doutes, je fuis fort éloigné de repoufler
ï’idée-de M.. D a u b e n t o n .
Confide^
rations fur
ce phénomène.