24 D ' A 1 X A S t . 3 / E A N
points noirs, qui brillent d’un éclat métallique. Ces mêmes parties
colorées fe diffolvent, mais lentement & prefque fans effervefcençe, dans
l’alkali minéral incandefcent, fans altérer la couleur blanche de ce fel;
mais fi l’on y ajoute un peu de nitre , le mélange, lorfqu’il eft refroidi,
préfente une teinte verte, qui paroît prouver que la manganèfe confti-
tue au moins en partie la matière colorante de ces rayes rouges,
§. 1191. L a partie inférieure de la vallée de l’Arc, depuis fa jonction
à celle de l’ifere jufqu’à Aiguebelle, eft large & à peu près droite ;
mais d’Aiguebelle en haut, elle devient étroite & tortueufe, les montagnes
s’élèvent ; l’on voit des neiges à leur fommet, & tout annonce
que l’on approche de la chaîne centrale.
Si Annibal a remonté l’Arc en traverfant les Alpes, comme le croyoit
M. A b a u z it , c’eft vraifemblablement entre Aiguebelle & St. Jean de
Maurienne que les Allobroges lui livrèrent le premier combat, dans
lequel il perdit une partie de fçn arriéré : garde. En effet, dans cet
el'pace la vallée fe change fréquemment en défilés très-étroits, ferrés
entre des montagnes, très-efcarpées. Prefqu’eri fortant d’Aiguebelle, on
rencontre un grand rocher qui remplit à peu-près toute la largeur.de
la vallée, & on eft obligé de fuivrè un chemin étroit & rapide quipaffe
entre ce rocher & la montagne.
Au-de iA de ce rocher on defcend dans une jolie petite plaine de forme
ovale que l’on traverfe fuivant fa longueur ; & au bout de cette plaine,
à une demie lieue d’Aiguebelle, le chemin eft de nouveau ferré entre
la montagne & la riviere, au point qu’on a été obligé de le foutenir
avec un mur, '
A cet étranglement fuccede une fécondé plaine , après laquelle la vallée
fe refferre pour la troifieme fois : mais il feroit trop long de détailler les
nombreux défilés que l’on paffe dans cette route, & de noter combien
de fois les étranglemens de la yallée, & les fiouofités de l’Arç forcent
à paffer d’une rive à l’autre.
§. 1,192.
Goitreux,
D E M A U R I E -N N E , Chap. I V . ag
§, 119a. P ar-to u t où le fond de la vallée eft horizontal, il eft
conipofé, ou du moins recouvert de couches à peu près horizontales
¡ de fable, d’argille & de gra v ie r, qui ont été dépofés par les eaux dans
le tenis où elles étoient afifez abondantes pour remplir toute la vallée.
On rencontre fur cette route des goêtreux & des crétins, dont le
[nombre femble s’accroître à mefure qu’on approche de St. Jean. Il n’y crétins.
I a cependant aucun marais dans les environs de St. Jean ; au contraire,
en y allant on s’éloigne de ceux qui font à l’embouchure de l’Arc ; &
fi les exhalaifons de ces marais contribuent à ces infirmités, ce que je
! ne prétends point nier, il faut bien que la fituation de St. Jean'aug-
mente l’influence de ces exhalaifons, puifque les goétres & les crétins,
font incomparablement plus fréquens à St. Jean qu’à Aiguebelle, qui
eft tout auprès de ces marais. O r , la ville de St. Jean, fituée dans un
fond, entouré prefque de tous côtés par de hautes montagnes, & dans
un endroit où la vallée fouffre une inflexion confidérable, doit être
i expofée à çes accès de chaleur & de ftagnation dans l’air auxquels
j*ai attribué en grande partie la production de ces maladies.
§. 1193. Q uant à la nature des montagnes qui bordent cette vallée, Nature
¡ elles font jufqu’à une lieue & demie au-delà d’Aiguebelle*, d’ùne roche fae‘ne™°u¡
| feuilletée, micacée & quartzeuze. bordent
cette val-
lee*
M ais à un quart de lieue en-deçà d’Eypierre, où eft la première
pofte après Aiguebelle, on rencontre des rochers. du genre de ceux
que j’ai obfervés entre Martigny & St. Maurice. :
§. 1 194. C e font des rocs durs, feuilletés, dont la bafe eft un pétro- Palaio-
filex primitif ou palaiopetre, mélangé tantôt de mica, tantôt de feld- ®
fpath. . ! teld-fpatk,
M. de D olomien a remarqué avec beaucoup de jufteffe que l’on ne
[ fauroit confondre fous le même nom, deux pierres auffi différentes
D