ao+ T E M P É R A T U R E A D E G R A N D E S
L e n d r o i t où je plongeai le thermomètre eft vis-à-vis de la ville de
Locarno, environ à aoo toifes en avant d’une chapelle nommée la
Bardia.
Refultat §. 1400. V o i l X donc f lacs dont je n’avois pas parlé, & fi l’on v
général. , , „ 1
comprend ceux de Geneve, §. 44 & 397 ; de Neuchatel, §. 396 ;
de Bienne, §. 4 0 0 ; d’Anneci, §. 1163 , & du Bourget, S. 1170, ce
feront dix lacs dans lef'quels on a obtenu un réfultat à très-peu près
uniforme; c’éft-à-dire une chaleur de plufieurs degrés au-delTous du
tempéré. Quelle peut être la raifon de ce phénomène ?
Les eaux §• 1401. La première qui fe préfente à l’efprit, c’eff l’eau "froide
des "aipes deS nei£es & des glaces fondues fur nos Alpes, qui fe verfe dans nos
font-elles lacs, & cette eau peut y entrer, foit à découvert, foit par des coneaufes
de duits fouterrains.
ee lroid ? -
Ce n’eft C e ne peut pas être le froid des rivieres ou des eaux vifibles oui fe
pas le froid : .. . , , , *
des rivieres Ie ent dans ces lacs, puifque quelques-uns d’entr’eux ne reçoivent qu%
vifibles. des rivieres qui ne viennent point de montagnes couvertes de neiges
un mouvement a (fez égal pour qu’il n’y
ait pas de fecouiTe. O r , la plus légère fe-
coulTe defeendante, fait rouvrir les fou-
papes & introduit dans la pompe l’eau
chaude des couches fupérieures à la place
de la froide qui venoit du fond. J’ai employé
dans les lacs de groffes bouteilles de
verre blanc fort épais, remplies d’eau ,
exaélement bouchées, & qui renfermoient
de gros thermomètres à efprit de vin : à la faveur
de la tranfparence du verre, j ’obfervois
ces thermomètres dans la bouteille fans
l ’ouvrir & fans les en fortir. Cet appareil
avoit befoin d’un féjour de 2 heures pour
prendre la température de l’eau , & ainfi
il n’étoit pas fenfiblement affinité par la
chaleur des couches qu’il traverfoit en remontant.
Dans le doute , il eit clair que fi
deux thermomètres font bien gradués, &
les miens l’étoient certainement; celui qui
rapporte du fond la température la plus
différente de celle de la ftirface, eft auffi
celui qui a été le moins affeété par les
couches fupérieures, & q u i, par confér
quent, mérite le plus de confiance. J'ofe
donc, malgré toute l’eftime que méritent
en général les expériences de M. leËomte
Mokozzo , regarder les miennes connue
bonnes.
en été, & n’ont aucune communication vîfible avec elles. Tels font
les lacs du Bourget, de Meucliatel, de Bienne.
D ’a u t r e s , font affez éloignés des montagnes neigées, pour que les
rivieres qui en viennent ayent eu le tèms de & réchauffer avant de
mêler leurs eaux à celles de ces lacs. Ainfi les lacs de Brientz & de
Thun, formés fucceffivement pari’Aar qui defcenddes Alpes, ne peuvent
pas dériver leur froid de cette riviere ; puifque la température de l’Aar
obfervée au-deffus du lac de Brientz, le matin avant que le foleil
eût réchauffé les eaux, étoit 7 , f , tandis que celle du fond du lac
n’étoit que de 3 , 8.
J ’a i malheureufement oublié d’obferver la chaleur de l’eau des autres
rivieres Alpines, à leur entrée dans les lacs dont j’ai mefuré la
température ; mais je ne doute nullement que leur chaleur ne foit de
plufieurs degrés fupérieure à celle des fonds de ces mêmes lacs.
D ’a il l e u r s , lors même que les eaux de ces rivieres fe trouveroient
auili ff oides & même plus froides que celles des fonds de ces lacs, s’il
n’exiftoit pas une caufe qui tint ces fonds conftamment rafraîchis, fi
la température moyenne de la terre régnoit dans tout le baffin qui la
renferme , cette eau perdroit bientôt fa fraîcheur lorfqu’elle fe trouverait
renfermée entre l’eau de la furface, qui en été fe réchauffe fou-
vent au-deffus de 20 degrés , &les parois du baffin qui feraient entre
9 & 10.
Il me paraît donc démontré que le froid de l’eau des rivieres qui
coulent à la furface de la terre & fe jettent à nos yeux dans nos lacs,
ne fauroit être la caufe du froid qui regne au fond de ces lacs.
§• 1402. M a is fi ce ne font pas des eaux vifibles ou fuperficielles
qui produifent ce phénomène, ne feroient-ce point des eauxfouterraines,
Scr oient,
ce des eaux
qui par rî*f