C e t t e pâte noire renferme une grande quantité de cryftaux, ¡jg
épars, là raifemblés par petits paquets, de cette pierre dure d’un verd
jaunâtre qu’on appelloit autrefois chryfolite, mais à laquelle M.
'W e r n e r a donné le nom d'olivine. On y voit auffi quelques points
& quelques taches blanchâtres, qui fe diffolvent avec effervefcence
dans les acides.
J ’a i cru devoir, par une defcription détaillée, conftater. la dénomination
de bafaltes que je donne à ces pierres; parce que M. de
J o in v i l l e dit expreifénient, p. 30. que parmi les laves de Beaulieu
on ne trouve point de bafaltes. Vraifemblablement ceux des champs
de Cabane, & ceux qu’en arrivant je trouvai auprès de Breft ne f®
font pas préfentés à lui.
M ais d’où viennent - ils ces bafaltes? En les fuppofant volcans
ques, ce dont je doute beaucoup, leur pofition 11e permet pas de
luppofer qu’ils foient fortis du même cratere que les laves de Beau-
•heu. Il faudrait fuppofer qu’il y a eu quelque part plus haut, du côté
de l’Eit, une autre bouche h préfent cachée par la pierre calcaire,
& d’où il eft forti un courant eonlîdérable, auquel et! due l ’origine
de ces bafaltes; c’eft auffi le feiltiment de M. G rosson.
Rien ne §. j y a g. L ’e x is t e n c e de ces bafaltes, détruit une des raifons q u’avoit
prouve que - • .
ce volcan M. de J o in v il l e , pour croire que lors de l’eruption du volcan de
n’aitpasété Beaulieu, la bouche de fon cratere étoit hors de l’eau,
iouniarin.
' L ’a u t r e argument qu’il emploie en faveur de cette opinion, favoir
* la non - exiftence de la zéolite dans fes laves, ne me paroît pas plus
décifif. Il eft bien vrai que je n’y en ai point trouvé ; mais cela ne forme
qu’une preuve négative, que pourra détruire un obfervateur plus
attentif, ou plus:heureux que nous. D ’ailleurs, quand il feroit certain
qu’il n’exilte.point de. zéolite dans ces laves, & que la zéolite
ne fe forme dans les laves que fous l’eau de la mer, il 11e s’enfuivroit
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pas de-là que la zéolite fe trouve dans toutes les laves foumarines,
& que fa non - exiftence démontre qu’une lave a' été vomie hors
de l’eau.,
%. 1527. Comme j ’âi décrit avec foin les bafaltes de ce volcan, je
dois auffi donner en peu de mots les caracteres généraux de fes laves
poreufes.
Caractère
des laves
poreufes.
L a plupart prennent- à l’air une couleur rembrunie & une furface
terreufe, tandis qu’au-dedans leur couleur eft d’un gris tirant fur le
violet clair, & leur caffure lilfe, un peu vitreufe, quoiqu’avec peu
d’éclat. Leur rayure eft gris de lin, leur dureté médiocre, & l’odeur
argilleufe. Elles agiffent fur l’aiguille aimantée, & fe fondent au chalumeau
en un émail noir, brillant, translucide en couleur de colophane,
dont la fufibilité exprimée par un diametre égal à 0,8. répond
au 71e. degré du thermomètre de Wedgewood ; mais il y en a de
plus réfraétaires qui ne font fufibles qu’au .roy. degré.
L es cellules de l’efpece la plus poreufe font rondes, fi nombreufes
qu’on a de la peine à diftinguer les cloifons qui les féparent ; les plus
grandes n’excédent guere a lignes, & leurs interftices. font occupés
par d’autres graduellement plus petites.
L eu r intérieur eft tapiffé d’une' couche très-fine d’une matière blanche
terreufe, qui dans quelques-unes fe laide enlever par les acides,
& dans d’autres leur réfifte. Celles dont cette fubftance a été enlevée,
préfentent dans leur intérieur des furfaCes brunes d’un grain fin, &
peu brillant, mais pourtant pas verniffé.
Au refte, j’en ai décrit une comme échantillon, car on en voit des
variétés innombrables.
S. iy 28- L e morceau le plus remarquable, l’unique dans fon genre,. Lave
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