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au lieu de monter du côté de l’Eit, comme elles font actuellement, elles
montoient du côté de l’Oueft de iy ou 20 degrés. Car quoique je ne
puiffe pas admettre, qu’il fe foit formé par dépôt des couches régulières,
inclinées de 60 degrés; je ne répugne pas à reconnoître des
couches dépofées originairement fous des angles de i 5 à 20 degrés ,
Sf je crois même avoir des preuves de leur exiitence.
Celles dont il s’agit ic i, & que l’on rencontre un peu an-delfus du
hameau de Bafetiere, font à peu-près dans la fituation indiquée par la
figure I de la planche I ; les lignes a b, c d, e f repréfentent les
couches, & les lignes IH , L K &c. indiquent les fentes quidivifentle
rocher en fragmens parallélépipèdes. Je dis que fi l’on part de la fup-
pofition, qu’originairement ces fentes ont dû être perpendiculaires à
l’horizon, & que l’on cherche la fituation qu’il faut que ces couches
aient eue, pour que les fentes qui les coupent aient été verticales, on
verra qu’il faut qu’elles aient eu la fituation R Z , fig. 2 ; c’eil-à-dire,
qu’au lieu de monter du côté de l’Eft, comme elles font dans leur état
aduel, elles aient monté du côté de l’Oueft, en faifant avec l’horizon
Z M un angle R Z M qui eft le complément de l’angle aigu R h i
des parallélépipèdes qui réfultent de la divifion des couches par les fentes.
On peut, d’après ce principe, lors qu’on voit, même dans uii cabinet,
& bien loin du lieu de fon origine , un fragment de rocher qui a naturellement
la forme d’un parallélépipède, on peut, dis-je, déterminer
l’angle que les couches dont il a été détaché, formoient avec l’horizon,
dans le moment de fa formation, ou du moins dans le tems où ces
couches étoient encore aifez molles pour que l’affaiifement caufé par
la pefanteur produifit des fentes verticales & régulières.
Pour cet effet, il faut commencer par reconnoître quelles font les
deux faces de la pierre qui peuvent être confidérées comme les plans
de fes couches. Les quatre autres faces feront les plans des fentes qui
pnt divifé le rocher dont cette pierre a fait partie & qui l’ont taillée
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en parallélépipède. 11 faut enfuite chercher la fituation dans laquelle la
Jpierre doit être rnifc, pour que toutes fes fentes fe trouvent perpendiculaires
à l’horizon ; l’angle que les plans des couches formeront avec
fl’horizon, lorfque la pierre fera dans cette fituation, donnera le degré
1 d’inclinaifon qu’avoient les couches de la pierre dans le moment où
pies fentes fefont formées.
Le cas le plus fitnple, Celui où les plans des fentes coupent à angles
droits les plans des couches, donne d’après cette réglé, une fituation
horizontale aux couches de la pierre ; & l’obfervation vérifie la jufteiïe
de cette eonclufion. En effet, les fentes que l’on trouve dans les couches
horizontales des grès & des pierres calcaires, font prefque toujours
verticales & divifent la pierre en parallélépipèdes rectangles ou du
moins tels que les fentes font perpendiculaires aux plans des couches.
J’ai également vérifié cette réglé dans les cas où deux des plans des
fentes, & dans celui où ces quatre plans étoient obliques aux plans
des couches.
Mais il y a deux ôbférvations eiTentielles à faire dans l’application
de ces principes à des fragmens détachés; l’une, qu’on ne peut les
appliquer qu’à des pierres qui contiennent toute répaiffêür d’une ou
de plufieurs couches. Car on rencontre foüvent dans les granits, dans
les porphices, dans les bâZaltes, & même dans les pletrés calcaires
argilleufes, des couches très-épailfes, que des fentes innombrables,
produites non par l’âffaiflement, mais par Une efpece de retrait traver-
fent en toutes fortes de diredions. Ces fentes divifent ainfi ces pierres
| en fragmens polyhedères de formes trèâ-variées, & où par conféquent
il doit s’en trouver de parallélépipèdes , dont la figure n’a point été
déterminée par l’inclinaifon de la couche dont elle fait partie.
Il faut auffi obferver que cette réglé ne doit s’appliquer qu’à des
j pierres qui réfultent de l’endurcilfement d’un fédiment terreux ou fablon