fao D E F O R M A Z Z A , &à
d’art, moins de ’terraffes,' & en revanche un beau verger dans une
prairie, qui deicend en pente douce jufques au bord du lac, avec
de beaux faifans', en liberté, qui femblent y être indigènes. Et comme
cette isle eft plus rapprochée de la rive feptentrionale du lac, les
hauteurs qui bordent cette rive la tiennent à l’abri des vents du
Nord; ainfi le climat en eit plus doux, & les orangers n’y ont befoin
d’aucun abri, au lieu que ceux de l’Ifola Relia doivent, pendant l’hiver,
être garantis par des planches qui convertiflent toutes ces terraffes
en autant d’orangeries.
Mais, pour jouir du plus beau point de vue que ce pays puiffe
offrir, il faudroit, comme je le fis en 1771, monter à-peu-près juC-
ques à mi-côte de la montagne qui eft au Nord des Isles, dans l’endroit
où cette montagne forme un angle taillant au-deffus du lac ,
& où l’on voit du même point les parties feptentrionales, méridionales
& occidentales du lac, les villes de Luvino, de Palanzza, toutes
les isles & le lac qui les renferme , le lac & la ville de Mer-
goz zo , la vallée d’Antigorio, &c. ,&c.
D ans mon voyage de 1771, j’allai des Isles Borromées à Locarno,
& delà à Magadin, à Lugan, à Corne, à Milan, & je revins parle
grand St. Bernard. Dans celui de 17 7 7 , j’allai des mêmes Isles à
Luvino, delà aux lacs de Lugan & de Corne, je remontai celui-ci
jufques à Chiavenna, d’où je repaffai les Alpes par le Mont Splugeu
& la Via - Mala. Mais il n’entre point dans mon plan de décrire ici
ces voyages ; je revins à Formazza pour gagner le Val Maggia par
un paffage qui n’a jamais été décrit, & traverfer enfuite les Alpes par
Je grand St. Gothard.
CHAP. X
C H A P I T R E X.
D E F O RMA Z Z A A L O C A R N O P AR
LA F UR C A DE L BOSCO.
§• 177«- s avoir employé, en 1783,1e 16 juillet, àobferver
pour la fécondé fois les granits de St. Roch, que j’ai décrits dans le
chapitre précédent, je partis le 17 pour le Val-Maggia, mais comme
la montagne que j’avois à franchir eft trop roide, & fes fentiers trop
étroits, pour qu’un mulet chargé puiffe y paffer, je fus obligé de
prendre des hommes à Formazza, pour porter, dans les mauvais pas,
la charge de mon mulet de bât. Le paffage eft d’environ 9 heures de
route, 4 en montant de Formazza à la Fourche, & y en defcend.ant
de la Fourche à Cerentino.
O n fuit d’abord, pendant I d’heure, le même chemin que pour aller
à Duomo - d’Offola. En faifant cette route je vis un rocher de pierre
à chaux, appliqué]contre le flanc de la montagne de granit, qui borde à
droite la vallée ; on calcine cette pierre fur le lieu même. C’eft un marbre
grenu ou falin , vraifemblablement primitif : il eft mêlé de mica, 011 le
trouve ici, blanc, là bleuâtre comme le cipolino. Quand on eft arrivé
au hameau de Fundavalle, au lieu de defeendre en côtoyant la Toc-
cia , comme on fait en allant, à Duomo, on traverfe cette rivière, &
bientôt après on commence, dans un petit bois de Méleze, une montée
II rapide qu’il faut que les porteurs prennent fur leur dos la charge
du mulet. Là, je quittai, non fans regret, la vallée de Formazza ; c’eft:
une des hautes vallées des Alpes dont la fituation me plairoit le plus.
Elle n’a pas, comme la vallée de Chamouni, le grand fpeétacle des.
V v r
D c p a t f c
de For.
mazza»
Pierre
calcaire
primitive.-