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les côtés forment un effet très-fingulier. Les ruines d’un vieux château
couronnent la pyramide, & le- village bâti au-deffous lui forme
une ceinture.
Avant d’y arriver, on rencontre des couches calcaires argilleufes qui
courent de PEU à l’Queft : on en voit d’autres à j de lieue au-delà d’E z e ,
qui font bleuâtres , à feuillets minces , molles & prefque friables -
elles font foutenues de a en a , ou de 3 en 3 pieds, par des couches
plus épaiffes ou plus folides, qui forment des faillies, régulières :
ee font auffî des pierres calcaires bleuâtres en-dedans, mais qui pren-
nent à l’air une couleur jaunâtre. Ces conches font toutes à peu près,
horizontales
ÜE-là jufqu’à* Nice » je n’ai plus vu que la pierre calcaire compaâe,
feulement ai-je rencontré un peu au-delà du paifage de la montagne
d’Eze, quelques fragmens d’une belle pierre calcaire blanche, à grain
très-fin & très-brillant » mais dont l’intérieur prend à l’air une couleur
rouge briquetée-
Du haut de ce même paifage, on voit au Nord quelques chaînes de
montagnes qui paroiffent toutes calcaires, & dirigées du Nord-Eft air
Sud-Oueft, Leurs cimes- font nues comme ceMes des Apennins ; mais,
on y voit plus de rochers, à découvert,, & lies, cara-éleres extérieurs
d’une matière plus dure-
En defcendant à Nice , nous remarquâmes à l’Ouefl des-montagnes
peu élevées, bien parallèles entr'elles , qui paroiffent marcher du Nord
au Sud4 elles s’abaiffent toutes à une certaine difiance de la mer,
mais elles fe refevent enfuite ; leur plus haute fommité. forme le, Cap-
Roux.
Il paroît donc, comme je l’ai dit ailleurs, & comme j’en avois du
haut de ces montagnes la preuve intuitiveque les Alpes fe partagent
n deux branches ; que l’une de ces branches forme les m o n ta g n e s
d e l a Provence , & fe termine dans la mer au Cap Roux; que l’autre
branche forme les montagnes de la côte de Gênes, & va enfuite former
l e s Apennins ; & que le Var , Nice &fa petite plainefe trouvent dans
le milieu de cette bifurcation.
On a dans cette defeente des points de vue eharmans fur Ville-
franche , fon port , fon fanal, fur la pointe du St. Hofpice fi fingu-
liérement découpée ; fur Nice, fon riche & brillant baflin, fes beaux
jardins , le Paillon qui les arrofe, &c. Nous y arrivâmes* en trois
heures & demi depuis la Torbie.
N o t r e fe lo u q u e n o u s a v o it d é v a n c é s , n o u s tro u v âm e s le p a tro n
qui n o u s a tte n d o it à la p o r te d e la v ille , & q u i s’é to it in fo rm é de*
endroits o ù la mer a v o it la p lu s g ra n d e p ro fo n d e u r ; il a v o it même
trouvé u n p ê c h e u r d ifp o l'é à n o u s y c o n d u ire -
C om m e le tem s é to it b e a u , m ais q u ’il p o u v o it c h a n g e r , n o u s n e
p erdîm es p a s u n m o m e n t, & n o u s e û m e s la fa tis fa d io n d e p o fe r a v a n t
la n u it n o s th e rn io m e tre s d a n s la m e r , à u n e p ro fo n d e u r p lu s g ra n d e
que n o u s n ’a v io n s ofé l’e fp ére r.
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