iflonïere ' ^ 2' A c,eux Iieues d’Orange, on paffe devant la petite ville
' de Mornas, & l’on voit au-dedus de la ville des rochers efcarpés
comparés de couches horizontales, que M .G u e t t a r d dit être calcaires*
N°. p. 179. Mais à Montdragon qui n’eft pas loin de là ,o n en trouvê
qui font de grès tendres à gluten calcaire.
U n peu au-delà de -Montdragon, la route s’éloigne des rochers,
& on voyage dans une plaine de fable & de cailloux roulés, défi-
gnée par M- G u e t t a r d fous le nom de bcijjin de Dowsere & de
Montdragon. Cette plaine ou cette vallée, eft bordée à l’Eft par les.
baffes montagnes du Dauphiné, & à l’Oueft par le Rhône, au-delà
duquel s’élèvent les montagnes du Languedoc.
lane™6" Av milieu de cette plaine, à 4 lieues de Montdragon, on trouve
une ville dominée par un rocher ifolé, dont la cime applatie, a fait
donnera cette ville le nom de de Pierre-Latte ou Pierre - Large,
M. G u e t t a r d dit que ce rocher eft de nature calcaire, & il eft vrai
que la pâte en eft calcaire : mais cette pâte renferme auili beaucoup
de gros grains roulés de quartz & de petroülex mélangés avec des
débris de coquillages.
Donz're'k L e baftîn iè termine à Donzere, qui eft bâtie au pied d’une col- •
line fur laquelle paffe le grand chemin. Cette colline a pour noyau
lin rocher calcaire mêlé des débris dè coquillages. On ne voit ce
rocher à découvert que vers le haut delà colline, où fes; couches affez
inclinées, montent du côté du Sud-Oueft ou du Sud-Sud- Oueft.
Mais dans le bas de la colline, des deux côtés, & fur-tout du côté
du Midi ou de Donzere, ce rocher eft mafqué par un entaffement
de cailloux roulés difpofés par couches. Dans quelques-unes de, ces
couches, ces cailloux englutinés entr’eu x , foraient une efpece de
poudingue greffier. On voit là clairement que ce rocher exiftoit avant
la débâcle qui a charrié ces cailloux , & qu’en rallentiffant le courant,
il a caufé leur accumulation.
\
§. 1553. A p r è s avoir paffé cette colline, on fe trouve dans un baf- Bafim
fin à fond plat, iemblable au précédent, M. G u e t t a r d l’a décrit dans®
la Minéralogie du Uauphiiié, p. 106 fuiv, fous le nom de bajjin
de Moptelimar, Il eft .auffi bordé à l’Eft par des collines peu élevées,
mais qui s’élèvent graduellement en s’approchant des Alpes. A l’Ouelt ,
il eft borné par lé Rhône, au-delà duquel on voit les montagnes du
Vivarats former une chaîne affez uniforme, d’environ 200 toifes, de
hauteur , en fe terminant du côté du fleuve par des efcarpements affez
rapides. On cqmmence à diftinguer les bulles noires bafaltiques de
Roche-Maure, mais on les voit encore mieux loriqu’on a paffé Montelimar.
,
D ans fa defcription du baffin de Montelimar, M. G uettard objets în-
obferve trois objets intétëffants pour les Murérâlbgiftes.
baffin.
PREMIEREMENT, les débris^de bafalte, en fécond lieu les fragments
de “tripoli que l’on trouve mêlés parmi les cailloux roulés, & enfin
des geodes,ou comme il les appelle, des bezoards ferrugineux qui fe
trouvent dans des carrières de fable. Je n’ai point vu ces geodes,
ainfi je n’en paüérai1 pas ; mais je dirai un mot des bafaltes que j’ai
vus, & je m’arrêterai un peu plus fur le tripoli.
’§. iyj4. O n eft étonné dç trouver des fragmcnts .de bafalte fur la
rive.gauche du Rhône, & même à plus d’uiie lieue de diftance de
fes bords, Ïorfqu’on fait qu’il n’exifte fur cette rive, ni volcans, ni
montagnes bafaltiques. Et ce ne font pas feulement des débris, niais
des colonnes ou des fragments de colonnes, du poids de plufieurs
quintaux. g*
AI. G u e t t a r d çhèrché à expliquer ce fait, en prouvant que le
Rhône à paffé autrefois beaucoup plus près de Montelimar qu’il ne
fait aujourd’hui,, & peut-être même à l’Eft de cette ville. Mais cette