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inviiîbles ; mais quand elle eil dans toute fa force, ces ouvertures ne
lui fuffifent pas. Elle fe verfe par-deffus les bords de la caverne & formo
ainfî une belle cafcade , qui va fe joindre aux eaux échappées par le
bas. Les rochers fur lefquels gliffe cette cafcade étoient donc à fec
quand nous vîmes la fource, mais ils étoient tapiilés d’une mouife
verte qui croît fur un fond de lac lunx ou terre calcaire en farine que
les eaux y ont dépofée. On nous confola de n’avoir pas vu la cafcade,
en nous difant, que quand la fource fe verfe par-deifus les bords de
fon réfervoir, on ne voit pas la belle caverne chambrée & tortueufe
dans laquelle ce réfervoir eit renfermé.
O n nous montra dans l’appartement de M . de C a u m o n t , feigneut
de Vauclufe, les portraits de Pétrarque & de Laure.
L e poète a une belle téte, pleine d’expreflton & de feu. Laure a
de beaux traits, mais beaucoup de roideur.
Les rochers qui forment l’enceinte de la fource, & qui, en barrant la
fond de la valleé, foi ont mérité lç nom de Fauclufe, font tous cal.
caires,
L eurs couches en général font à peu-près horizontales ; on en voit
cependant ça & là , qui font diverfement, & je crois accidentellement
Inclinées,
CHAP. XXXI,
D 'A V I G N O N A M O N T E L 1MAR, Chap. XXXI .
C H A P I T R E X X XI.
D ' A V I G N O N A M O N T E L I M A R .
§. 1549- L es 18 lieues de route entre Avignon & Montelimar ne
prélèntent rien de bien intéreiTant pour le minéralogilte, aulîî les
parcourerons-nous avec rapidité.
En général, le terrein eft couvert jufqu’à une grande profondeur, de
cailloux roulés -qui le rendent triftement ftérile & monotone , excepté
dans les endroits où les alluvions du Rhône ou de quelqu’aucre riviere
ont recouvert ces cailloux de fable oü de limon. Ainft les environs
d’Avignon font très-fertiles ; parce qu’étant bas, le Rhône, dans fes
inondations, les a engrailfés de fon limon. Mais entre Sorgue & Beda-
rides, le chemin paife fur une hauteur qui n’ayant reçu aucune allu-
vion, ne montre que ces vilains cailloux. On defcend .enfuite, & en
approchant de Bedarides & jufqu’au-delfus de Courthézon, les terres
fertilifées par la Louvere , ne biffent prefque plus voir de cailloux roulés.
Mais on les retrouve fur la colline de Courtheron, & enfuite prêt
que fans interruption jufqu’à Orange.
A demi-lieue au Sud-Queft de Courthézon, on trouve un petit lac
d’eau falée ; je ne l’ai pas vu , mais M. G u e t t a rd en donne la def-
cription dans fa Minéralogie du Dauphiné, t. I, p- *87- Il nomme
même quelques plantes maritimes qui cr-oiffent fur les bords de ce lac,
quoiqu’il foit à 20 lieues de la mer la plus voiline , & qu on ne trouve
point de plante de ce genre dans les pays intermédiaires-
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