Ordre à
■Cuivre.
gg E X P É R I E N C E S f a i t e s
Baromètre.
Hauteur
de Roche
• Mi-
cfaei.
C H A P I T R E V I I I .
E X P É R I E N CE S S U R L A C I M E D E R O C H E - M l C H E L .
§. 1268. A u moment de mon. arrivée fur la Roche-Michel, j’avois
établi fur le point le plus élévé mes infirumens de météorologie ,
pour qu’ils femiflentà l’uniffon de fon athmofphere; c’eft toujours par
là qu’il faut commencer. J’avois eniuite obfervé les montagnes que je
viens de décrire, & je me félicitai bien de n’avoir pas tardé davantage
, puifque bientôt après un brouillard épais vint nous envelopper.
§. 1169. Après avoir obfervé ces montagnes, je vins à mon baromètre;
je le trouvai à 18 pouces 5 lignes correction faite de la
dilatation du mercure par la chaleur. Il n’y avoit perfonne fur le Mont-
Cenis à qui j’euife pu confier l’obfervatibn du baromètre; mais j e l ’ob-
fervai au moment de mon départ, & au moment de mon retour ; &
comme il ne varia dans cet intervalle que de -gfc de. ligne, je crois que
la moyenne ne peut pas s’écarter beaucoup de la vérité ; d’autant qu’à
Geneve le baromettre ne fit dans ce jour là qu’une petite variation ,
& dans le même fens. Or la hauteur moyenne du baromètre dans ce
jour, au Mont-Cenis, fut de 22 pouces 3 lignes ; & comme le thermomètre
étoit fur Roche-Michel à — 0," 3 , & au Mont-Cenis a + 8 ; le
calcul fuivant la formule de M. Tremble y donne 78; toifes pour
l’élévation de Roche-Michel au-deflfus de la fo lle ; & par conféquent
8ia au-deffus du lac du Mont-Cenis , & d’après la hauteur que mes
obfervations donnent à ce lac , 17.92 toifes au-deflfus de la mer.
Hygro- g. 1270. L ’hygrometre fur la cime de Roche-MIchçl étoit à 87 avant
metrc' que le brouillard vint envelopper cette cime ; mais le brouillard le fit
monter
S U R R O C H E - M I C H E L . Chap. V I I I . Aï
monter à 99, 5 , ou 1 y , au-delà du terme de la vraie faturation.
Défenfe de l’hygrometre à-cheveu. Chap. VII.
§. 1271. L ’éleétrometre, avant le brouillard , étoit à 4 2 ; mais le
¡brouillard le fit defcendre de demi-ligne » il vint à 4- 1 , 5.
§.1272. J’ai dit le§. 1169, qu’au moment où j’obfervai le baromètre
fur cette cime, le thermomètre étoit à — o , 3 ; mais le brouillard
-le fit defcendre jufqu’à 2 degrés au-deiTous de la Congélation , foit parce
•qu’il fervoit de conducteur au froid qui régnoit dans la partie fupé-
cieure de l ’athmofphere -, foit parce que ce brouillard étant à peu près
ifolé fur cette cime, & par conféquent entouré d’un air plus fec,
dans lequel il fe diflfolvoit continuellement; il fe refroidiflbit par cette
évaporation ; mais la température varioit d’un moment à l’autre -,
■depuis le o jufques à — 2 , fans doute fuivant la forme & l’étendue du
brouillard. Au refte-, on pourroit bien l’honorer du nom de nuage»
au moins ceux qui le voyoient de la plaine à cette hauteur, lui don-
noieat bien fùrement ce nom.
§. 1273. Je voulais eniuite faire l ’expérience de l’évaporation de
l ’éther ; mais comme elle étoit impoffible fur la cime, à caufe du vent
qui y régnoit , je cherchai dans le voiiînage un abri qui ne fût pas
trop au-delfous d’elle. Le feul qui pût me convenir étoit un petit
rebord de deux pieds de largeur au plus, faiüant au-deflfus du précipice
, à l’Eft au-deflfous de la pointe : on ne pouVoit parvenir à ce
rebord qu’en taillant des marches dans une pente d’une neige dure abfo-
ïument verticale qui y conduifoit. C’eft ce que fit Jofeph Tour, avec
un courage digne d’un habitant de Chamouni ; les marches une fois
taillées, il n’y avoit pas beaucoup de danger à defcendre, fur-tout
lorfqu’un des guides étoit au bas pour vous retenir, au cas que le pied
vous gliflàt.
Eletftrèmetrc.
Thermo*
mecre.
Pôftetnk
peu dan-
gere ux.
C omme on étoit là parfaitement à l’abri du vent , les guides qui Meauxdé
L