R E C TO , terrfie du palais;.ce terme eft fréquemment
employé au palais , quand on cite la page d’un
ancien regiftre ou d’un ancien livre. Recto eft la page
d’un livre ouvert qui fe ptéfeAte d’abord à la droite
du leéleur ; c’eft l’oppofé du v e fo , qui eft la page
qu’on trouve après avoir tourné le feuillet, au mot
recto 6c verjb , on ajoute communément folio, folio
recto , folio verfo. Ce paflage , cette loi fe trouve folio
j o recto, ou folio j o verj'o. Cela vient de ce quan-
ciennement chaque feuillet n’avoit qu’un c'niftre au
premier côté de la page. (D . / .)
R E C TO R A T , f. m. ( Hijl. mod. ) ou la qualité de
reûeur de l’univerlité. Rbyt{ci-deJJ'us R ecteur.
Dans l’univerfité de Paris le rectorat n’eft pas perpétuel
, on nenouvelle l e retteur de trois mois en
trois mois, à moins qu’i l ne Toit continué, ce qui
arrive prefqu e toujours.
Le /■ eclorat eft une elj>ece d epoque dans les u
Verlité.s : on 1dit qu’une telle chofe eft arrivée lous
le récittrat d’iin tel ; par exemple, que l’iiniverlite
de Paris a ré^/oqué fon a'ppel de la conftitution unieenitus
(bus le rectorat de M. l’abbé de Vantadoitr.
REC: t u m , terme d.'Ailatomie, le troifieme 6c der1
nier d(?s gros intellins. A'ioye[ Intestins.
11 eft ainfi appellé parce qu’il s’étend tout droit
depuis l’os facrum julqu’à l’anus, fans faire aux un
tour ni repli comme les autres.
Il eft ordinairement de la longueur d’un travers de
main, 6c de la groflèur de trois doigts. Sa partie fu-
périeure eft attachée à l’os facrum 6c au coccyx par
le moyen du péritoine; 6c dans les hommes au cou
de la velîie, 6c au vagin dans les femmes ; fa partie
inférieure aboutit à l’anus 6c eft munie de trois muf-
cles ; le premier eft le fphinfter qui fert à le fermer
6c à empêcher la fortie involontaire des excrémens.
Pfoye{ Sphincter.
Les deux autres qu’on appelle releveurs de l’anus,
fervent à relever ou à repouflèr le rectum en arriéré
après que les excrémens font fortis, car il lui arrive
fouvent, fur-tout quand la matière eft trop dure , de
fortir trop avant.
Dans le cadavre d’un enfant mort quelques jours
après fa naiflance, M. Littré a vu le rectum divifé en
deux parties, qui ne tenoient l’une à l’autre que par
quelques petits ftlets, longs d’environ un pouce;
ces deux parties féparées s’étoient fermées chacune
de fon côté par le bout oii s’étoit fait la léparation,
de forte que les deux clôtures fe regardoient. Hiß.
de Cacadémie, année lyio. ( D . J . )
REÇU , f. m. en terme de Commerce , eft une quittarlcè
où décharge, c’eft-à-diré un'afte par lequel il
paroit qu’une choie à été payée. Voye{ Quittanc
e.
Quand le reçu eft infcrit fur le dos du billet, on
l’appelle endojjément. Voye^, Endossement.
R E C U E IL , 1. m. {Belles-Lettres.') lignifie parmi
les favans, un regiftre ou une colleélion raifonnée
de toutes les choies dignes de remarque, qu’un
homme a retenu dans les lettres ou dans l’es études,
tellement difpofées, que parmi un grand nombre do
| titres 6c de fujets de toute efpece, on puiffe trouver
facilement celui qu’on cherche,- 6c y avoir recours
i dans l’occalion.
Les recueils font d’une grande utilité, cë font des
efpeces de magalins où l’on dépofe les meilleurs 6c
Les plus beaux endroits des auteurs afin de les avoir
toujours prêts pour s’en fervir. Différentes perfon-
nes ont différentes maniérés de les difpoler. Mais la
plus eftimée 6c la' plus itfité parmi les favans, c’eft
celle de ce grand maître dans la méthode, M. Locke.
Il jugea à propos de la rendre publique dans une lettre
adreflée à M. Toynard, y étant déterminé autant
par les follicitations de fes amis qui en avoient
éprouvé toute l’utilité, que par le grand avantage
que lui en avoit fait reconnoître à lui-même une expérience
de plus de vingt années.
Noûs donnerons ici au lefteur la fubftance de cette
méthode, afin qu’il puiffe lui-même la mettre en pratique
, s’il le juge à propos, 6c rien n’eft plus aifé.
La première page du livre en blanc, dont vous
voulez faire votre recueil, doit lui fervir comme
1 d’une efpece d'index, 6c contenir les renvois à tous
les différais fujets 6c «V toutes les diverfes matières
dont il y eft parlé.
Tout le fecret, tout l’art de cette méthode confifte
donc dans la difpofition fimple 6c avantageufe de cet
in d ix , enforte qu’il puiffe admettre une quantité 6c
une variété fii(filante de fujets fans confufion.
Pour y pavenir il faut divifer en Vingt-cinq parties
par des lignes parallèles 6c horifontales, les deux
premières pages qui font vis-à-vis l’une de l’autre ;
enfuite chaque cinquième ligne fera diftingiiée des
autres par une couleur differente ou par quelque
autre maniéré. Ces lignes doivent être coupees perpendiculairement
par d’autres lignes tirées de haut
en bas, 6c dans chacun des efpaces réfultans de l’in-
terfeélion de ces lignes horifontales 6c perpendiculaires
, on écrira les lettres de l’alphabet 6c majufcules
6c minufcules, félon l’ordre que l’on voit ci-deffous.
B
C
i
;
D
u u
E
aè
i0
0
“ .......... ...
Nota benè. Que ceci repréfente ce qui eft fur une feule page pendant qu’il y en a autant fur l’autre ; car
chaque page eft divifée en deux colonnes.
On concevra tout - d’un - coup par ce modèle
drefle par les quatre lettres B C D E , ce qu’il fau-
droit faire pour toutes les autres lettres de l’alphabet
, de même que la maniéré de tirer les lignes horifontales
6c perpendiculaires, de former les divifions
6c d’y écrire les lettres minufcules.
Ayant ainfidifpofé l'index de votre recueil) il eft
tout préparé, vous pouvez y infcrire toutes fortes
de fujets , 6c voici comment. Confidérez à quel titre
yous rapporteriez le paflage que vous voulez mettre
dans votre recueil, & auquel vous feriez conduit le
plus naturellement pour le chercher : remarquez
dans ce titre la lettre initiale 6c la première' voyelle
qui la fuit, ce font les deux lettres cara&ériftiques
d’oîi dépendent tout l’ufage de l'index.
Suppofez, par exemple, que je veuille inférer,
dans mon recueil un paflage qui ait rapport à ce titre'
difpute, je remarque que D eft la première lettre, &
que i eft la première voyelle ; cherchant alors dans
Y index la cftvifion D i , 6c dans celle-ci la ligne (car
c’ eft la place de tous les mots dont la première lettre
eft D , 6c la première voyelle i ) , comme difpute ,-dj-
trait, divinité, difcours, diffimulation, difcorde , &c. 6c
ne trouvantpoint de nombres déjà marqués qui m'indiquent
aucune page du livre où ces mots font inférés
, je tourne les feuillets jufqu’à la première page
blanche, & comme je fuppofe qu’on ne s’eft pas encore
fervi du recueil, ce fera la fécondé, 6c là j’écris «
ce que j’avois intention de mettre fous le titre dijpute,
obfervant de mettre toujours les titres à la marge, en-
forte qu’ils foïent ifolés du corps de l ’article, 6c par-
là qu’ils fe préfentent plus facilement à la vue. Ceci
étant fa it, je marque un z dans l'index à la divifion
D i , qui dès ce moment eft en poffeflion de la fécondé
6c de la troisième page , aflignées pour-lors aux
lettres de cette caraéteriftique.
Si j’avois trouvé le numéro de quelque page déjà
marqué dans l’efpace D i , j’aurois été obligé de recourir
à cette page 6c d’y écrire [le paflage que je
voulois inférer], dans la place qui refte, de forte que
fl après avoir écrit un paflage fur la difpute ou fur quelque
fujet femblable, je voulois en mettre un autre
lu rle dijlrait ou fur quelque fujet femblable, trouvant
la page z déjà en poffeflion de l’efpace de' cette
cara&ériftique, je commencerois le paflage qui regarde
le difirait dans le refte de la page, qui ne pouvant
contenir le tout m’oblige à continuer jufqu’à la
page 3 , qui par là eft encore pour D i , & j ’ajoute le
nombre 3 dans l'index.
Un exemple rendra fènflble la méthode d’écrire
les chapitres ; le premier eft tiré de Montagne, 6c le
deuxieme de la Bruyere.
Difpute. Quels vices n’éveillent pas les difputës,
dit Montagne, étant prefque toujours commandées
parla colere? Nous entrons en inimitié, premièrement
contre les raifons, & puis contre les perfonnes :
nous n’apprenons àdifputerque pour contredire, 6c
chacun contredifant& étant contredit, il arrive que
le fruit de la difpute eft d’anéantir la vérité. L ’un va
en orient, l’autre en occident; on perd le principal 6c
on s’écarte dans la preffe desincidens, au bout d’une
heure de tempête on ne fait ce qu’on cherche, l’un eft
b a s, l’autre eft haut,'l’autre a cô té ; l’iin fe prend
à un mot 6c à une fimilitude, l’autre n’écoute 6c
n’entend plus ce qu’on lui oppofe, 6c il eft fl engagé
dans fa courfe qu’il ne penle plus qu’à fe fuivre 6c
non pas vous. Il y en a qui fe trouvant foibles, craignent
tout, refùlent tout ,' Confondent la difpute dès
l’entrée ou bien au milieu de la conteftation, fe mutinent
à fe taire, affe&ant un orgueilleux mépris ou
une fortement modefte fuite de contention, pourvu
qu’il ne regarde pas combien il fe découvre. L’autre
compte fes mots 6c les pefe pour raifons, celui - là
n’y emploie que l’avantage de fa voix 6c de fes poumons;
on en voit qui concluent contre eux-mêmes,
6c d’autres qui lafîent 6c étourdiffent tout le monde
de préfaces & de digreflions inutiles ; il y en à enfin
qui s’arment d’injures,' 6c qui feront une querelle
d’allemand, pour fe défaire de la conférence d’un
éfprit qui preffe le leur.
Dijlrait. Ménalqtie defcendfon efcalier, ouvre fa
porte pour fortir, il la referme, il s’apperçoit qu’il
eft en bonnet de nuit, 6c venant à fe mieux examiner
, il fe trouve rafé à moitié, il voit que fon épée
eft mife du côté droit, que fes bas font rabattus fur
fes talons, & que fa chemife eft par-defl'us fes chauffes.
S’il marche dans les places, il fe fent tout-d’un-
coup frappé rudement a l’eftomac ou au vifage, il
ne loupçonhe point ce que ce peut être, jufqu’à ce
qu’ouvrant lés yeux & fe réveillant, il fe trouve où
devant un limon de charrete ou derrière un long ais
de menuiferie que porte un ouvrier fur fes épaules.
On l’a vu une fois heurter du front contre celui d’un
aveugle, s’embarrafler dans fes jambes, 6c tomber
Torde X I I I * ..... - m
'aVêê lui chacun de fort côte à là 'reftVêïfé•. ïî lui eft
arrivé plufieurs fois de fe trouver tête pour têfe à lu
rencontre d’un prince 6c fur Ion paflage -, fe tecoh-
noître à peine, 6c n’avoir que le loifir de fe coller à
un mur pour lui faire place : il cherche, il brouillé)
il crie, il s’échauffe, il appelle fes valets l’un après
l’autre, on lui perd tout, on lui égare tout. Il demande
fes gants qu’il a dans les mains, femblable à
cette femme qui prenoit le tems de demander fort
mafque lorfqu’elle l’avoir fur le vifage. Il entre à l’appartement,
6c paffe fous un luftre ou fa perruque
s’accroche 6c demeure fufpendue, toiis les éourtl-
fans regardent 6c rient ; Ménalque regarde aufli 6c rit
beaucoup plus haut que les autres ; il cherche des
yeux dans toute l’ aflemblée où eft Celui qui montre
fes oreilles 6c à qui il manque Une perruque. S’il va par
la v ille , après avoir fait quelque chemin , il fe croit
égaré, il s’émeut, il demande où il eft à des paflans
qui lui difent précifément le nom de fa rue. Il entre
enfiiite dans la maifon, d’où il defcend précipitamment,
croyant qu’il s’ eft trompé. Il defcend du palais
, 6c trouvant au bas du grand degré un caroffe
qu’ il prend pour le lien, le cochet touche 6c croit
remener fon maître dans fa maifon ; Ménalque fe
jette hors de la portière, traverfe la cour, monte
l’eicalier, parcourt l’antichambre, la chambre, le
cabinet, tout lui eft familier, rien ne lui eft nou*
veau ; il fe repofe, il eft chez foi ; le maître arrive,
celui-ci fe leve pour le recevoir, il le traite fort c ivilement,
le prie de s’affeoir, & croit faire les honneurs
de fa chambre ; il parle, il rê v e , il reprend la
parole; le maître de la maifon s’ennuie, il demeuré
étonné; Ménalque ne l’eft pas moins, il ne dit pas
ce qu’il en penfe. Il a affaire à un fâcheux, à un
homme oifif, qui fe retirera à la fin ; il efpere 6c il
prend' patience ; la nuit arrive qu’il eft à peine dé*
trompé, &c.
Quand les deux pages deftinées à une clafle font
remplies, cherchez le premier revers blanc, fl e’eft
celui qui fuit, écrivez à la marge au bas de la page
qui eft déjà remplie la lettre V poupverte, tournez 6c
la même eh haut de la page fuivànte, 6c continuez
dans cette nouvelle page comme ci - devant, fi les
pages qui fuivent immédiatement la précédente font
remplies par d’autres • clafles, écrivez toujours de
même au bas de cette derrtiere la lettre V , mais ajoü-
tez-y le numéro de la première page qui fe trouve
vuide, 6c ait haut dé cette page le numéro de la dernière
page remplie par la même clafle, mettant alofs
le titre a cette nouvelle page ; procédez' comme ci*
deffuS par ces deux nombres de renvoi, l’ün au haut,
l’aiitre au bas de la page, quoique les mêmes fujets
fe trouvent dans des pages éloignées les unes des aü*
très, ils font toujours liés- enfemble ; il ne fera pas
mal non pltis qu’à chaque fois que vous mettez urt
nombre au bas d’une page vous le mettiez aufli dans
l ’index ;
Nota que fl le titre eft un nionofyllabë commençant
par une voyelle, cette voyelle devient en même
tems & la lettre initiale 6c la lettre earaÔériftique;
ainfi le mot art doit être écrit dans la divifion A a*
M. Locke exclut deux lettres de fon index, qui
font K 6c Y , 6c il y fupplée par les équivalens C 6c
I ; 6c pour le Q comme il eft toujours fuivi d’un u , ii
le met dans la cinquième divifion de Z , 6c ainfi il
n’a point de Z u , qui eft une cara&ériftiqite qui fe
trouve rarement. Q éfânt àinfi le dernier de l ’index,
la régularité de Celui- ci eft toujours confervée fans
diminuer fon étendue ; d’autres aiment mieux garder
la divifion Z u , 6c donner une place au Qu au-deffoiis
de l'index.
Si quelqu’un •imagine que çès cent clafles ne font
pas fuflifantes pour comprendre des fujets de toiis
les genres fans confufion, il peut, en fui'vant la même
S S 9 s s ij