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a perfiftoit dans Ton accufation : alors l’accufateùr.,
» pour preuve de la vérité, & l’acculé, pour preuve
» de fon innocence, ou tous deux enlémble, deman-
» dotent le combat. Voyez C om b a t .
« Lorfque dans les affaires douteufes , ajoute le
» même auteur, on déféroit le ferment à l’accuie, il
yy n’y avoit rien que de raifonnàble 6c d’humain. Dans
» le rifque de condamner un innocent, il étoit jurte
» d’aVoir recours à fon affirmation, 6c de laiilér à
» Dieu la vengeance du parjure. Cet ufage lu b fille
» encore parmi nous. Il ell vrai que nous l’avons
» borné à des cas de peu d’importance, parce que
»notre propre dépravation nous ayant éclaire lur
» celle des autres, nous a fait connoître que la pro-
» bité des hommes tient rarement contre de grands
» intérêts ». Mém. de C Acad. tom. xv.
On n’appelle plus cette forte de preuve en juftice',
purgation canonique , mais Amplement preuve par Le
ferment, ou affirmation ; 6c toute perfonne en ell crue
fur fon affirmation, s’il n’y a point de titres ou de
preuve teltimoniale au contraire.
PU RG ATO IR E , f. m. ( Théol.) Selon les Théologiens
catholiques, c’ell l’état des âmes qui étant
forties de cette vie fans avoir expié certaines fouil-
lures qui ne méritent pas la damnation éternelle , ou
qui n’ont pas expié en cette vie les peines dues à leurs
péchés, les expient par les peines que Dieu leur im-
pofe avant qu’elles jouiffent de fa vue.
Quoique ce terme ne le trouve pas dans l’Ecriture,
cependant la chofe qu’il lignifie y ell clairement exprimée
, l’utilité de la priere pour les morts étant recommandée
dans le II. Liv. des Machabees, ch. x ij.
y . 4 3 ,6 c dans la II. épie, à Tim.ch.j. v. 18. D ’ailleurs
la tradition de Téglife a folidement établi ce dogme
que les Protellans rejettent. Les Grecs l’admettent
auffi-bien que les Latins, 6c ne difputent que fur le
nom du lieu où font détenues ces âmes, qu’ils appellent
enfer, 6c que nous nommons purgatoire.
Les Juifs reconnoiffent une forte àz purgatoire, qui
dure pendant toute la première année qui fuit la mort
d* la perfonne décédee. Selon eux, l’amç, pendant
ces douze mois, a la liberté de venir vifiter fon corps,
revoir les, lieux 6c les perfonnes auxquelles elle a eu
pendant la vie quelqu’attache particulière. Ils nomment
ce purgatoire, le fein d ’Abraham , le trèfor des v ivons
, le jardin d ’Eden, la gehenne fupérieure, par op-
pofition à l’enfer, qu’ils appellent [zgehenneinférieure.
Le jour du fabbat efl;, félon eu x , un jour de relâche
pour les âmes du purgatoire ; 6c au jour de l’expiation
folemnelle, ils font beaucoup de prières 6c d’oeuvres
fatisfa&oires pour les foulager. Voyez E xpiation.
Leon de Moden. cérém. des Ju ifs , part. V. ch. x.
Les Mufulmans admettent auffi. troisforteçdepurgatoires
; le premier qu’ils nommertt adhab-aï-cabor ,
ou La peine du fipulcre , où les anges noirs, Munkir
6c N ekir, tourmentent les méchans. Voyez Munkir
& Ne k ir . Le fécond qu’ils appellent araf
entre le paradis 6c l’enfer. On n’efl pas d’accOrd yqùi
font ceux qui demeurent dans cet araf. L e s1 uns y
placent les patriarches, les prophètes, les martyrs
6c les fideles les plus pieux ; mais d’autres docteurs
n’y mettent que les Mahométans , dont la vie a été
■ également mêlée de bonnes 6c de mauvaifes aâions :
ils voient de-là la béatitude célelle fans en jouir ;
mais au jugement ils y feront admis, parce qu’alors
les adorations qu’ils rendront à Dieu, détruiront cette
égalité qui fe trouvoit entre leurs bonnes 6c leurs
mauvailes oeuvres, 6c feront donner récompenfe aux
premières. Enfin ils en ont un troifieme nommé bar-
%ak, c’efl-à-dire l’efpace de tems qui doit s’écouler
entre la mort & la réfurreétion, 6c pendant ce tems
il n’y a ni paradis n; enfer. D ’Herbelot , bibliot.
oriental, pag. S y , 12 2 & i<)i.
PU RGEOIRS, f. m. pi. ( ArchiteH.) On appelé
PUR
purgeoirs, des baffins chargés de fable , par où des
eaux des lburces paffent, 6c où elles fe purifient
avant que d’entrer dans les canaux. Dans tous les
aqueducs , il doit y avoir des purgeoirs placés à dil-
tance , 6c il faut avoir le foin d’en renouvellér le fable
tous les ans. (D . J.')
PU R G E R , v . a£t. ( Gram.) Voyez PURGATIF &
Purgation.
Purger , Pu r g é , (Marine.) C’efl racler 6c nettoyer
les dehors pour enlever le gaudrort trop ancien
, 6c en mettre de nouveau. On dit, dehors &
ponts purgés par la racle de tout ancien goudron.
Purger , en terme de Parfumeur , c’efl un apprêt
qu’on fait aux peaux pour les mettre en état d’être
employées à tous ouvrages de ganterie, 6c de recevoir
l’odeur qu’on veut leur donner. On purgé les
peaux en les foulant plufieurs fois dans de l’eau , 6c
en les laiffant tremper quelque tems dans de l’eau de
melilot, qui efl la meilleure pour cet effet.
Purger le fucre, (Sucrerie.) c’efl en ôter toutes
immondices , ou en faire couler les fyrops qui ne
peuvent pas le grener. Le fucre brut fe purge dans
des barriques ; les caffonnades 6c les fucres blancs
dans des formes. (D . J .)
PURGER1E , f. f. c’efl un grand magafin peu élevé
, plus ou moins confidérable , fuivant la quantité -
de fucre que l’on fabrique dans une habitation fucre-
rie. On en voit deeentà cent vingt piés de longueur ,
fur vingt-huit à trente piés de largeur , pouvant contenir
feize à dix-huit cens formes de fucre placées fur
leurs pots ; ce bâtiment doit être ifolé , folidement
bâti, 6c fuffifamment éclairé de fenêtres qui puiffent
fe fermer avec des contrevents. On conftruit quelquefois
à l’une de fes extrémités un foufneau de maçonnerie
, fur lequel font montées deux chaudières
de métal, fervant à faire cuire 6c à rafiner les fyrops
provenant des pains de fucre que l’on a mis à égoutter,
ainfi qu’on le dira en fon lieu. Près de la purgerie on
éleve des appentis, efpeces d’engards foutenus par
des poteaux, pour mettre à convert ies canots ou
grandes auges de bois fervant à piler le fucre avant
de l’enfermer dans des futailles. C’efl auffi aux environs
de la purgerie que font placées deux cuves de
pierre , dont l’une que l’on appelle bac à terrer, fert
à préparer la terre qui doit être mife fur le fucre
pour leblanchir, 6c l’autre étant remplie d’eau claire,
reçoit les formes qu’il convient de faire tremper pendant
vingt-quatre heures avant de les employer.
Voyt% Sucre.
PU RGO N , -( Critiqfacrée. ) Ce mot dans S. L u c ,
ch.xiv. 28 , n’eflpas ici auffi-bien traduit par une tour,
comme il le feroit par un grand édifice ou un palais ;
ainfi Horace dit que la mort frappe également les
cabanes des pauvres & les tours des rois ; ce font
les palais des rois. Suétone, in Néron, ch. x xxvïij.
appelle le palais de Mécenas, turris Maceniana. Arif-
tophane donne le même nom à la maifon de Timothée
, Tt/xorto Tiùfyoç in Plat. v. 180. (D . J . )
PURIFICATION, f. f. cérémonie des Juifs ordonnée
dans le Lévitique , ch. x ij. par laquelle les
femmes qui étoient accouchées d’un enfant mâle,
étoient cenfées impures pendant quarante jours, 6c
celles qui avoient mis au monde une fille, pendant
quatre-vingt jours, après lefquels elle fe préfentoit
au temple pour pouvoir enfiute participer aux cho-
fes faintes.
Lorfque les jours de la purification étoient accomplis
, elle portoit à l’entrée du tabernacle ou du temple,
un agneau pour être offert en holocaufle-, 6c le
petit d’un pigeon ou d’une tourterelle pour le péché.
Les pauvres offroient deux tourterelles ou deux petits
de colombe.
Par une autre loi énoncée dans l’Exode , Dieu
Vouloir qu’on lui offrît tous les premiers nés, qui
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feroientrachetés pour un certain p r ix ; c’étoit cinq
ficles pour les garçons , 6c trois pour les filles. Voyez
Si cle.
Purification de la sainte Vierge , fête folemnelle
que l’églife romaine célébré tous les ans le
2 de Février, en mémoire de ce que la fainte Vierge,
par humilité, fe préfenta au temple pour fatisfaire à
la loi de M oïfe, dont nous avons parlé dans l’article
précédent. On la nomme encore la fête de la préfenta-
üon de Jéfus Chrifi 6c la chandeleur-, Voyez CHANDELEUR.
Quelques-uns ont écrit que cette fête fut inflituée
fous l’empire de Juflinien , 1 ’an 542, à l’occafiôn d’une
grande mortalité qui emporta cette année là pref-
que tous les habitans de Conftantinople ; mais on
croit communément qu’elle efl plus ancienne, & que
ce prince ne fit qu’en fixer le jour au fécond Février,
& ordonner qu’on la célébreroit d’une maniéré uniforme
dans tout l’ empire. C’efl la première fête de
la Vierge qui ait été de précepte pour la ceffatioh des
oeuvres ferviles. Elle l’étoit déjà en France du tems
du roi Pépin. Bollandus 6c Bailiet, vies des faints.
Purification des trompettes , (Hiß. anc.)
tubilufirium, étoit une fête chez les anciens romains.
On appelloit ainfi le jour auquel ils faifoient la purification
de leurs trompettes facrées, 6c la cérémonie de
cette purification s’appelloit de même, 6c fe faifoitle
cinquième 6c le dernier jour de la fête de Minerve.
Cette derniere fête s’appelloit quinquatrus ou quin-
quatria, & on la célébroit deux fois par an.
Ce mot efl compofé de tuba, trompette, 6c de luflro,
je purifie.
Purification, (Chimie.) opération chimique
qui confifle à féparer d’un corps des fubflances étrangères,
auxquelles il n’étoit mêlé que fuperficielle-
ment ou aggrégativement. C’efl par cette derniere
circonflance que la purification différé de la fépara-
tion chimique proprement dite. On purifie le nitre,
par exemple, en le féparant de certains autres fels
confondus ou conflitues dans une efpece d’aggréga-
tion avec lui. Cette opération fe fait par le moyen de
la cryftallifatiori; car les cryflaux diflindls 6c bien
formés de nitre, n’admettent point de ces fels, dont
les uns, tels que le nitre à bafe terreufe, 6c le fel
marin à bafe terreufe, font incapables de cryflallifation,
6c un autre, favoir, le fel marin cryflaliifé
dans d’autres circonflances que le nitre. La rectification,
la filtration, la defpumation, la clarification,
font des efpeces de purification. Voyez ces articles.
La purification des fujets pharmaceutiques s’appelle
dépuration. Voyez DÉPURATION, ( b )
PURIM, f. m. nom qui en hébreu lignifie forts,6c que
les juifs modernes donnent à une de leurs fêtes qu’ils
célèbrent en mémoire d’Eflher,parce que cette reine
empêcha que les Juifs captifs à Babylone, ne fuffent
entièrement exterminés par Aman. Ils ont ainfi ap-
pellé cette fête à caufe des forts dont il efl fait mention
dans le ix. chap. du livre d’Eflher. Leon de Mo?
dene, dans fon traité des cérémonies des Ju ifs , part.
I l l . chap. x. dit que cette fête dure deux jours, dont
le premier efl le plus folemnel, & efl précédé d’ün
jeûne. Pendant ces deux jours tout travail ou négoce
efl interdit. On lit le premier jour tout le livre
d’Eflher. Pendant la leClure les auditeurs, lorfqu’on
prononce le nom à.'Aman,frappent des mains en ligne
de malédiction. On fait ce jour-là de grandes
aumônes en public ; les parens s’envoient réciproquement
des préfens ; les écoliers en font à leurs maîtres
; les chefs de famille à leurs domeftiques ,• &c.
Enfin la fête efl fignalée par des feflins & d’autres
marques de joie, à l’imitation de ce qui efl rapporté
au dernier chapitre du livre d’Eflher, qu’ en recon-
noiffance de leur délivrance, les Juifs firent des banquets,
s’envoyèrent des préfens P un à L'autre, & des
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dons aux pauvres. Le fécond jour fe paflê en un fortin
que chacun s’efforce de rendre le plus fplendide qu*il
lui eft poffible.
PU R IST E , f. m. (Gràmm.) 6n nomme purifie, une
perfonne qui affeCte fans ceffe une grande pureté dô
langage. Ces fortes de gens, dit la Bruyere, ont une
fade attention à ce qu’ils difent, 6c l’on fouffre avec
eux dans la converfation de tout le travail de leur ef-
prit ; ils font comme paitris de phrafes, 6c de petits
tours d’expreffion, concertés dans leur gefle & dans
tout leur maintien ; ils ne hafardent pas le moindre
mot, quand il devroit faire le plus bel-effet du monde
; rien d’heureux ne leur échappe ; rien chez eux
ne coule de fource 6c avec liberté : ils parlent proprement
6c ennuyeufement : ils font purifies.
(Z)./.) f J ‘
PURITAINS, f. m. pl. (Hifi. eetlif. mod.) c’ert
ainfi que l’on nomma en Angleterre les parti fans d’une
feCte de la religion proteftante, qui faifoit profêf-
fion d’une plus grande pureté que les autres dans la
doCtrine 6c dans les moeurs, 6c qui fous ce prétexte ,
fe livra à toute la fureur 6c les èxcès que le fanatif-
me puiffe infpirer. Henri VIII. en fe féparant de f ’e-
glife romaine , avoit confervé prefque tous les dogmes
que cette églife enfeigne, ainfi que la plus grande
partie des rits 6c des cérémonies que fort culte
preferit. Sous Edouard VI. fon fils, les miniflres qui
gouvernoient durant la minorité de ce ce prince,fa-
vorifant les opinions de la réforme, firent que la religion
anglicane s’éloigna encore davantage de la foi
catholique. Sous le régné de Marie, qui en confer-
vant l’ancienne religion, avoit adopte les maximes
fanguinaires de Philippe IL fon époux, on chercha
à rétablir par le fer & par le feu la religion primitive
de l’Angleterre, qui avoit été confiderablement altérée
fous les règnes précédens. Les violentes per-
fécutions de Marie obligèrent un grand nombre de
ceux qui avoient embraffé les nouvelles opinions, à
chercher un afyle dans les pays étrangers. Là ils
eurent occafion de fréquenter les feClateurs de Calvin
6c de fa réforme. La reine Elifabeth étant montée
fur le trône, changea toutes les mefures prifes
par fa foèur pour le rétabliffement de la religion Catholique.
Cette princeffe accorda toute fa protection
aux Protellans ; elle perfécuta les Catholiques
fans ceffer pour cela de conferver un grand nombre
de leurs cérémonies, ainfi que la hiérarchie des évêques
, l’habillement des prêtres, &c. Alors les Pro-
teftans qui pendant le régné de Marie s’étoient retirés
en F rance, à Genève 6c dans les Pays-bas, retournèrent
dans leur patrie, & y rapportèrent avec
eux les fentimens de Calvin, 6c le zele que la nouveauté
infpire aux partifans d’une fecle. Quelques
écoffois revinrent auffi dans leur pays, 6c y apportèrent
leurs opinions 6c leur fanatifme. Le plus bouillant
de ces zélateurs écoffois s’appelloit Jean Knox»
Ce prédicateur infolent S’éleva avec unie furie incroyable
contré lafameufe reine Marie Stuart, qui
profeffoit la religion catholique. Il ne lui donnoit
d’autre nom que celui de Jezabel. Il cherchoit à fou-
lever les peuples contre le gouvernement de cette
princeffe ; 6c cet apôtre fougueux, rempli de la lecture
de l’ancien Teftament, oit il n’avoit puifé que
l ’indocillité 6c l’intolérance du peuple juif, ne rap-
pelloit à fes auditeurs que les exemples d’Agag roi
des Amalécites, tué par Samuel, des prêtres de Baal,
égorgés par le prophète E lie , &c. Secondé par d’autres
fanatiques auffi pervers que lui, & par desen-
thoufiaftes qui prenoient le ton des prophètes, Jean
Knox parvint à allumer le zele féroce de fes compatriotes.
Il fut câufe de tous les malheurs de la reine
d’Ecoffe. Ils ne finirent que par la cataftrophe fan-
glante qui lui fit perdre la tête fur un échafaud.
En Angleterre les Puritains n’avoient pas moins