la profondeur de deux toises : on nous dit qu’elle y réussissait assez
bien. On cultive la vigne en grand dans le Fayourn : elle fournit la
plus grande partie du raisin qui arrive aux marchés du Caire.
L e s a u l e . Saüx aegyptiaca.
Cette espèce de sarde croît naturellement sur les bords du Nil et
des canaux qui en dérivent : il s’élève aussi haut que les plus belles
espèces d’Europe ; mais il n ’y est pas aussi multiplié qu’il devrait
l ’être.
, Indépendamment des plantes et des arbres dont nous venons de
présenter la liste, l’Egypte en possède encore quelques autres qui
ne so'nt pas moins utiles. Nous citerons entre autres le bananier,
dont l ’espèce serait bien plus multipliée si son fruit n’était devenu
une source de vexations particulières ; le sesban, aechynomene ses-
ban, qui n’est destiné qu’à former des haies ou des palissades pour
garantir du vent les plantes les plus délicates; le lablad, dolichos
lablad, plante grimpante et touffue, au moyen de laquelle on se
procure, dans les jardins et jusque sur les terrasses des maisons,
un ombrage frais et agréable ; le chechm , cassia absus, dont la
graine mucilagineuse est si vantée en Égypte et en Perse pour les
ophtalmies; le ricin commun o u palma christi, dont les graines
fournissent une huile vermifuge.
Nous allons passer maintenant à quelques autres productions de
l’Égypte dont le commerce s’empare, et dont on pourrait faire des
objets d’exportation encore plus considérables qu’ils ne le sont.
C i r e .
L ’Égypte fournissait autrefois, beaucoup de cire à l’Europe , parce
qu’on y élevait une assez grande quantité d’abeilles, et parce que
la diversité de température de cette vaste contrée permettait de faire
plusieurs récoltes dans la même année. Les Cophtes, qui possé-
daient seuls cette branche d’industrie, transportaient, en automne,
leurs ruches dans le Saà'd, et y attendaient la fleuraison des végétaux
, qui commence en nivôse. Leur première récolte fa ite, ils descendaient
le Nil avec leurs ruches, et venaient les placer cinquante
ou soixante lieues plus bas, où ils trouvaient d’autres plantes en
fleur. C’est ainsi qu’ils parvenaient successivement jusqu’au Delta,
et qu’ils faisaient dans l ’année cinq ou six récoltes de miel et de
cire. Mais les Mameluks, dans ces derniers tems, ayant mis une
trop forte taxe sur ce produit, la source en a été bientôt ta rie , et
l ’Égypte aujourd’hui n’exporte pas pour mille écus de cire. Quant,
au miel, il se consomme tout dans le pays : il en vient même de
la Grèce et des îles de l’Archipel.
L a i n é s .
Lès Égyptiens domiciliés n’ont point de troupeaux de menu bétail
: ce sont les Arabes des déserts qui leur fournissent de la viande,
et qui leur vendent le superflu de leurs laines il en passe fort
peu à Venise, à Livourne et à Marseille, et ce qu’on y envoie
est de médiocre qualité.
C u i r s b u f f l e s .
Cet objet est assez important, et pourrait le devenir davantage
si l ’agriculture était encouragée , si les machines hydrauliques se
multipliaient, si le buffle devenait aussi nombreux qu’il pourrait
l ’être. Cet utile animal est ici dans le climat et sur le sol qui lui est
le plus favorable. Il y trouve une nourriture abondante, une température
chaude et telle qui lui convient, un fleuve et des canaux
pour s’y plonger, s’y baigner, se tenir propre et conserver sa
santé.
Il passe annuellement à Marseille des cuirs buffle pour une valeur
qui excède 100,000 fr.
C e n d r e s .
Les cendres que les Égyptiens obtiennent par la combustion des
kalis et surtout des ficoïdes qui croissent abondamment sur la plupart
des terres abandonnées, passent en grande partie à l ’île de
Crète, pour alimenter ses savoneries. Marseille en tirait aussi pour
une valeur qui excédait ordinairement 20,000 fr.
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