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On vend à Bagdad, comme aliment, des fruits de térébintlie,
qui appartiennent évidemment à deux ou trois arbres differens : on
en voit u n , entre autres, qui a cinq ou six ligne? de diamètre , et
dont l ’amande est aussi grosse qu’un pois : on y voit aussi le fruit
de celui qui fournit la térébenthine dont nous venons .de parler :
il est beaucoup plus petit. Ils arrivent très-salés, sans doute pour
empêcher que l’amande ne rancisse.
E piceries.
Le poivre , la canelle, le cardamome,, la zédoaire, le galanga,
le gingembre, la muscade, viennent en assez grande quantité de
l ’Inde, et passent à Alep , Damas et Constantinople : il s’en répand
un peu dans l’Asie mineure. On apporte aussi une petite quantité
de gingembre et de muscade confits au sucre.
¿ lém i. '
Cette résine, qui diffère de l’élémi d’Amérique , vient de l’intérieur
de l’Arabie et de la partie orientale de l’Afrique. Les Arabes
la nomment la,den, : on croit qu’elle est produite par une espèce de
balssmier ou apiyris«
Musc.
Les caravanes qui viennent du Candahar , du Moultan, du-
T ib e t, de Samarçand, apportent à Bagdad une très-grande quantité
de musç. On sait que l’animal qui le produit, vit dans les contrées
un peu plus, orientales que^celles que nous venons de nommer.
Les Turcs et les Persans font une très-grande consommation de
musc ; il egt la. bas_e de presque tqus leurs parfums : ils l ’emploient
aussi comme aphrodisiaque.
Ambre gris.
Cette substance v ie n t ,A Bagdad, des côtes orientales d’Afr ique.
Un Arabe qui avait beaucoup voyagé sur cette côte, en me
donnant un asséz gros morceau d’ambre, me dit que cette substance
était produite par les déjections de très-gros poissons (des cétacées)
qui se nourrissaient de Sèches. On en avait dit autant à Clusius :
o’étart aussi l’opinion dés médecins arabes ; c’est celle qu’ont adoptée
aujourd’hui les naturalistes. On sait qu’on trouve dans l ’ambre
beaucoup dé becs de sèches, et on sait aussi que la liqueur noire
de la sèche a une odeur qui approche de celle de l ’ambre et du
musc. L ’encre de la Chine, qui est faite avec le noir de la sèche,
conserve la même odeur.
L ’ambre gris est employé commé parfum par les Orientaux ; il
entre avec le musc et lé hézoard dans les pilluleS aphrodisiaques.
Schals de Cachemire.
Il arrive chaque année à Bagdad, par lés caravanes de Persè,
pour une Valeur d’un million dé piastres dé schals de Cachemire,
qui se répandent dans toute la Turquie. On en-fait sotvent passer
à ConstântinOple par la voie des Tartares que le pdcha.expédie. La
Perse envoie aussi Ses schals de Kerinan , qui n?oiit ni’ la beauté ni
la jinesse des .autres. Les Schals dé Cachemire sont faits a’te c le
duvet interposé parmi le poil des chèvres du T ibët ; les autres1 atéc
tout le poil des chèvres de Kerman. Les unS coûtent cent cinquante
ou deux cents piastres à Bagdad ;, les autres, de vingt k vingt-cinq.
Soie. É to ffe s de soie.
IIe vient à Bassora et à Bagdad des soies da Guiliat, des’soié^dfa
Bengale et des soies de la Chirte ; elles passent presque toutes-à Ale-p
et Damas : il s’en consomme fort peu ë Bagdad. Celles1 ¿taEengale
sont; lés- plus belles : oh préfère ensuiterlqs sbies'çliï'GiailÉiit A c è le s
de la Chine; celles-ci sont meiiïs souples et plasgi-OssièreS. E fb ii,
Kerkouk: et toute la partie méridionale du Ôurdistan foûriiissènt
à Bagdad une très-petite quantité de so ie q u ’on ertlploie dkns les
fabriques.
On apporte une très-grande quantité d’étoffes de soie pure ou de
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