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devaient forcer la sagesse et le courage à céder à leur puissance.
Mais , quel qu'ait été, quel que soit actuellement le résultat de cette
expédition, s’il est dans la destinée de l’Égypte de rentrer un jour
sous la domination des Français , ils pourront retrouver les traces
de leur séjour, et recueillir les fruits qu’ils y ont semés à leur première
conquête.
C H A P I T R E XI .
D es vents étêsiens. D u khramsi e t du sam iel; d ifférence
de ces d eu x vents. Température de l ’E g yp te ; ses maladies.
E xam en de Vopinion que les étrangers.ne peuvent
s ’y naturaliser.
L ’É g v p t e , située depuis le 3i e. degré et demi de latitude nord ,
jusqu’au 22e. ou environ ; l ’É g yp te , dénuée en général d’arbres ,
et entourée de déserts sabloneux et arides , privée de' pluies, et
jouissant perpétuellement d’un ciel pur et serein : ce pays , peu
élevé au dessus du niveau de la mer , éprouverait toute l’ardeur du
soleil si un vent de mer ne soufflait régulièrement et avec force
pendant le jour , depuis floréal et pra iria l, jusqu’à la fin de fructidor.
Le soleil alors , raréfiant considérablement l’air de la partie septentrionale
de l ’A fr iq u e , produit ce courant d’air très-rapide , ce
vent du nord qui vient chaque jour de la Méditerranée , et dont
les Anciens nous ont parlé sous le nom de vents étésiens.
Nous avons déjà fait remarquer , en traitant de l’île de Crète ,
que le vent qui rafraîchit les côtes de la Méditerranée, souffle, en
é té , pendant le jou r , de la haute iner vers les ferres 5 qu’il cesse
ordinairement après le coucher du soleil, et est remplacé alors par
un vent opposé , qui vient de la terre à la mer. Mais la différence
qui se trouve entre ces deux vents, c’est que le premier pénètre fort
avant dans les terres , et augmente de force en raison d elà chaleur,
au lieu que le second est faible et ne s'avance qu’à trois ou quatre
lieues en mer. Ce vent de jour ou vent étésien se fait sentir jusque
dans le Saïd et la. N u b ie , traverse le désert qui sépare la Méditer-
ranéè de la M er-Rouge, souffle pendant tout l’été sur cette dernière
mer , et s’étend jusqu’au-delà du détroit de Bab el-Mande l, en
suivant la direction des côtes.