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ramasse sur le bord des rivières de l ’intérieur de l ’Afrique : elle
était achetée par le gouvernement, qui faisait battre monnaie au
Caire. On dit que la quantité de poudre d’or qu’on apporte chaque
année en É g yp te , est très-considérable, et doit faire présumer
que ce métal est peut-être aussi abondant en.Afrique qu’en
Amérique.
P l û m e s d ’ a u t r u c h e .
Indépendamment des plumes d’autruche que T r ip o li, Tunis et
Alger fournissent à Marseille, Alexandrie en envoie chaque année,
à cette ville,, pour une valeur de 4° à. 5o,ooo fr.
M y r o b o l a n s .
Les myrobolans-que la médecine emploie en E u rop e , sont les
fruits d’un arbre qui croît dans l’Indostan : ils nous viennent plus
ordinairement par la route du Cap de Bonne-Espérance, que par
celle de la Mer-Rouge. Les négocians européens établis au Caire
en achetaient quelquefois , et en faisaient passer à Marseille , à
Livourne, à Trieste et à Venise pour une valeur fort modique.
R a c i n e d e p y r è t r e .
C’est la racine d’une plante de la famille des composées, qui croît
en A rabie, et dont on apporte une petite quantité à Marseille.
S e m e n c o n t r a .
C’est la semence d’une espèce d’absinthe qui croît en Arabie, et
dont on fait passer une petite quantité à Marseille.
H e r m o d a c t e s .
Ce sont les racines ou bulbes d’un iris qui croît dans les déserts
de la Libye, entre Alexandrie et Derne. On en fait un grand usage
dans le Levant : on en envoie fort peu en Europe.
Z é d o a i r e . G i n g e m b r e .
Ces racines , que nous tirons directement de l ’Inde , viennent
aussi au Caire , et sont achetées par les négocians européens. On
peut
peut en dire autant de presque toutes les productions de l’Indostan :
on les trouve très-fréquemment en Égypte.
E s c l a v e s .
Nous ne parlerons pas des esclaves nègres que les Barberins ou
Nubiens de Sennar amènent chaque année au Caire, et qui se répandent
d elà dans tout l’Empire othoman : leur valeur est béaucoup
au dessous de celle des Nègres que les Européens achètent sur la
cote occidentale d’Afrique, et qu’ils transportent dans leurs possessions
américaines.
Le nombre des Nègres qu’on voit aux marchés du Caire y est
très-borné, parce que les Turcs préfèrent en général le service des
esclaves blancs, et que les Européens sont exclus de ce commerce.
Tome II. B b