pouvant être arrosées. Après trois heures nous avons passe une
seconde rivière fo r t petite, sur un autre pont (1). A u milieu de la
route nous voyions à gauche une rivière que l’on nous dit être
encore le K h a lè s (2) : nous nous sommes reposés un instant dans
un. caravanserai } nous sommes ensuite arrivés dans une vaste
plaine où se trouvent dans tous les sens divers bouquets de palmiers,
qui sont autant d’indices d’habitations.
Les habitans de Doc-Khalir suivent la religion persane. Le village
est peu étendu ; il est entouré de jardins presque tous plantés
de dattiers» On cultive dans les champs arrosés des environs, le
co to n , le sésame, le ricin et toutes les plantes céréales ordi-
naires.,
Depuis plusieurs jours nous voyions beaucoup de francolins,
de guêpiers, de rolliers. Les terres que nous avons parcourues depuis
le Kan de D élï-A b a s , sont des terres d’alluvion. Elles étaient
autrefois toutes arrosées par des canaux dérivés de la Diala, que
l ’on a négligés d’entretenir.
Le 5 , nous avons marché, huit heures pour arriver à Bagdad.
Nous avons été obligés de nous détourner à gauche et de nous
éloigner du T ig r e , parce qu’il avait inondé une partie des terres
qui se trouvaient sur la route j ce qui a prolongé notre marche
d’une heure ou deux.
( ,) C’ est peut-être un autre canal.
(2) Peut-être la Diala.
C H A P I T R E X I I .
D escription de B a g d a d $ époque de sa fo n d a tion $ ella est
très-florissante ,, et occupe les d eu x rives du Tigre sous
les ca lifes A b a ssid es ; elle e st d étruite p a r les Tartares ,
et-restreinte à la rive orientale. Moeurs e t usages des
habitans. Population , température e t salubrité de
P air.
B a o b a b est situé en plaine, sur la rive orientale du T ig r e , au
33**. degré' 20 minutés de latitude septentrionale (1). KL Niébuhr,
qui en a tracé le plan, lui assigne' un peu moins dè deux mille pas
géométriques de longueur , et un peu moins de mille pas de largeur.
Mais la ville ne se borne point à cet espace : on voit à la rive
occidentale un faubourg très-peuple , qui se prolonge au nord-
ouest, et va aboutir à des ruines que l ’on croit appartenir à Faricien
Bagdad.
L a ville est entourée d’un fossé large et profond , et est défendue
par üii mur'en briques, fort élevé et. tres-bien entretenu. Ce
mur, construit à la persane, est très-epais au bas } il se rétrécit
ensuite en deux endroits , et est percé dé meurtrières alim de pouvoir
tirer sur l’ennemi qui en approcherait. Il y à pour le même
objet, et pour défendre le fossé, un grand nombre de tours fort
rapprochées. Quelques-unes , plus grandes que* les autres , ont un
'terrassement sur lëquel sont placés deux ou trois gros canons.
Le rempart ne se prolongé pas le long de la riv iè re , comme
dans la plupart des- villes turques. Les maisons sont bat les au bord
mêiUé de Fean. A l’anglë supérieur ou occidental de la ville il y
(1) Suivant les observations de Niebuhr et celles des Arabes, Beauchamp place
cette ville line minute plus au sud.
B b b a