de ces derniers, qu’un seul religieux, qui s’y soutenait avec peine
depuis le départ des négocians français : mais il y a beaucoup de
prêtres maronites. Les Druses sont un peu moins nombreux ici qu’à
Barut, et la population y est plus mélangée.
Les négocians de Seyde n’ayant pu nous donner des informations
touchant la ' caravane de Damas, nous expédiâmes un exprès au
cit. Chaboceau , médecin français, établi dans cette v ille , pour le
prier de nous donner, à ce sujet, tous les renseignemens qu’il
pourrait recueillir, et nous dire surtout s i, à défaut de la caravane
, nous pourrions sans danger faire route pour Bagdad.
CHAPITRE
C H A P I T R E I I I .
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D ép a rt p o u r T y r ; description de la 'v ille e t des environs
; étendue de son p o r t ; réflexions à ce sujet. D es
p u its de Salomon ; de l ’aqueduc. Recherches sur la
p o sition de Palaetyr e t de l ’ époque de la fo n d a tio n de
T y r l ’ insulaire. D e la pourpre tyrienne. D es d eu x
rades de Tyr.
A près avoir passé quelques jours à Seyde, nous résolûmes d’aller
à T y r . Pouvions-nous quitter ces contrées sans payer notre tribut
d’admiration à la cité célèbre q u i, fondée ou agrandie par Sidon,
devint plus riche et plus puissante que sa métropole P Le port de
celle-ci nous avait surpris par son peu d’étendue : il nous tardait
de voir si celui de T y r nous donnerait une plus haute idée du
commerce maritime et de la navigation des anciens peuples. Nous
voulions en lever le plan malgré le danger qu’il y avait à faire
cette opératipn ; car nous étions en pays ennemi. Nous savions
que D g é za r , pacha, fortement indisposé contre tous les Français,
n’aurait pas manqué, au moindre prétexte, de faire éclater contre
nous sa colère ; mais il est des occasions où la prudence se tait.
L ’espoir d’un plaisir très-prochain l’emporte bien souvent sur la
crainte d’un danger éloigné.
On évalué à vingt milles la distance qu’il y a de Seyde à Sour (i)l
Le chemin est u n i, assez beau, peu distant de la mer. Rien de
remarquable ne se présenta à nous, si ce n’est deux pierres mil-
liaires, portant des inscriptions latines en partie effacées (a) , et
l ’ouverture de quelques grottes que nous supposâmes avoir été
( î) Sour est le nom moderne de l’ ancienne T yr .
(2) Maundrell a donné ces inscriptions dans son Voyage d ’Alep à Jérusalem.
Tome II, G g