est versée dans toute la Perse et dans toute la Turquie asiatique. Il
est à présumer que cette branche d’industrie sera bientôt perdue
pour les Européens, et que l’indigo qu’on fabriquera à l’orient de
l ’Indus, suffira pour l’Empire othoman et la Perse. On en fabrique
aussi depuis peu à Shuster , situé au nord-est de Bassora. Nous
avons dit ailleurs qu’on en faisait beaucoup en Égypte.
Drogues.
> L ’adragant, l ’ammoniac, le galbanum , l ’assa-fétida, le sagape-
num, l’opoponax, le bdellium, la sarcocolle, viennent de laPerse,
et sont transportés à A lep et Damas pour passer de là en Europe.
La myrrhe, l’aloés et l’encens viennent du sud de l’Arabie et de
la partie orientale de l’Afrique, et passent quelquefois par Bagdad
pour se fendre à Alep et Damas.
L e benjoin et le bois d’aloés ou bois d’aigle, ou kalembar, viennent
de l ’Inde, et passent à Bagdad pour se répandre dans toute la
Turquie. Constantinople en consomme une très-grande quantité.
Le dernier est un bois très-résineux, que l’on croit appartenir à
un arbre nommé a ga lloch e, figure par Rumph dans son H erbier
d’Amboine (1).
Salep.
On appo.rte du nord et de l’orient de la Perse deux sortès de
salep, l ’un qui est petit, transparent, enfilé par un fil de colon :
c ’est celui qui est envoyé d’A lep dans toute l’Europe , et qu’on
croit être la racine bulbeuse de l’orchis morio. L au tre, beaucoup
moins cher , trois ou quatre fois plus'gros , n’est pas connu dès
Européens : il appartient, comme l’autre, à un orchis. Ils sont
nommés, tous les deux, à Bagdad et à Ispahan, salebiéh■
Rhubarbe.
Éa rhubarbe vient par la Perse : elle se rend à Bagdad, et de là
â ÂÎep., i l 'en' arrive beaucoup à Smyrne par Hérat, Meschèd,
ifcasbin, T àü ris , Ersérum et Tocât.
(i) Torn. II , p. a3 5 , pl. 79 et 80. Linné nomme cet arbre Excoecaria agàllocha.
Séné.
Séné.
Les mêmes bâtimens qui apportent de Moka à Bassora, du café,
apportent aussi une très-grande quantité de séné, qui se répand à
la partie orientale de la Turquie : il en passe beaucoup en Perse.
Myrobolansl
Les Orientaux font bien plus usage de ces fruits que les Européens
: ceux-ci y ont presque renoncé depuis qu’ils ont d’autres
substances purgatives et astringentes qui valent autant, et sont
moins chères. Il arrive à Bagdad, beaucoup de myrobolans confits
au sucre : ils sont agréables, et point du tout purgatifs.
Térébenthine.
Sur les montagnes du Curdistan et sur celles qui séparent la Perse
de l’Empire othoman, on obtient par incision du tronc d’un téré-
binthe, qui nous a paru le même que celui de S c io , une térébenthine
liquide, transparente, d’une belle couléiir de succin, dont la
consommation se fait en Perse et dans les contrées les plus orientales
de la Turquie. Les Curdes l’apportent à Bagdad dans des bouteilles
faites avec trois ou quatre couches d’une sorte de parchemin
: elles contiennent "un peu plus d’une pinte : j’en ai deux
bouteilles. En traversant le nord de l’A ra b ie , là chaleur a fait
couler, à travers le bouchon qui èst en bois, un peu de celte térébenthine;
elle ressemble à du mastic. Misé sur des charbons ardens,
elle répand une odeur très-agréable», qui approche un peu de celle
de l’encens.
J On retire d’une autre espèce de térébinthe qui crpit sur les montagnes
du Farsistan , du Laurestan et du Kèfmàh , une sorte de
mastic peu différent de celui de Scio : les femmes, dans quelques
provinces de la Perse, le tiennent dans la bouche, et le mâchent
pour donner une bonne odeur à l’haleine et conserver les dents.
Nous n’avons vu ce mastic qu’à Ispahan.
Tome I I . ■ M m m