nôteà en dirent autant : nous leur proposâmes de nous y conduire
moyennant une bonne étreniie 5 ils s’y refusèrent par la crainte
d’être punis s’ils se détournaient de la ro-ute.
Nous marchâmes encore plus de deux heures, et nous' nous
trouvâmes au devant de Kerkouk. Le religieux nous quitta pour
aller Voir quelques Caldéena avec qui il avait des liaisons. Le tcho-
cadar l ’avait précédé; il devait remettre au mutselim une lettre du
pacha de Mo ssùl, et lui demander un autre tchocadar pour nous
accompagner jusqu’à Bagdad. -Nous ne nous arrêtâmes point à
■Kerkouk. Nous fîmes 'encore une lieu e , et nous arrivâmes â un
village nommé iFissiïi.
Ges deux pays Ont un territoire îértile et arrosé. L e dernier est
en plaine. Kerkouk est situé, comme E rb il, sur un monticule factice,
au milieu d'une grande plaine. ® est entouré, comme lu i ,
d’u n mur pour Sa défense, et a une forte 'garnison de janissaires.
L e paoha de Bagdad y place un mutselim. Une partie de la ville
'est située eu bas du monticule.
Kerkouk a été pendant long^tems -compris dans le padhaîik de
Sherhzour ; il a eu enstiite un pacha à deux'queues : mais aujourd’hui
que Sherhziotfr et tou* ¡tfe qui est à l’orient du T ig r e , depuis
le 'Grand-Zarb , que -le Gurdistan même sont réunis au pachalik
d e Bagdad , (Kerkouk n ’a -plus qu’un 'mutselim "que ce pacha y
"envole.
Cette ville mous parait ¡Occuper la place de l'ancienne Mennis,
•ét voici ¡sur quoi nous ¡fondons notre conjecture.-Qui« te-Curce dit
tpl^Aïexândre avec son armée-, en prenant la route de Babylone ,
vint dans quatre jours d’Arbelles :à Mennis, ville remarquahle-par
¡une ¡Caverne d ’où découlait une si grande quantité de bitume, que
! ’on croyait, par tradition, que lés murs de Babylone en avaient
é té ‘cimentes. On retire effectivement du bitume ¡aux environs de
-Kerkouk', ainsi que mous l ’avons dit plus haut. Nous sommes
venus, avec des chevaux de poste, dans quinze heures, d'Erbil à
KérkOUk :1a première ville ést à 36 degrés 11 ' minutes, et la seconde
¡Ù3 5 , ¡3p ; ree qui fàit;au ¡moins vingt lieues de distance, on quatre
¡jours d e : marche ¡pour une armée. :0 n me trouve aux environs, ni
ruines ni position de ville plus avantageuse que celle de Kerboub-
D ’a illeurs, ce monticule, élevé à grands frais sur un terrain un i,
n’a pu être formé , dans l ’antiquité, que pour y placer une ville
importante.
Depuis notre départ de Mossul nous n’ayons plus été éclairés que
_ par le pétrole. Ou forme pour cela de grosses mèches dç coton,
que l’on met, avec ce bitume coulant, dans un vase de terre à fiee,
L ’odeur que cette lumière répand serait insupportable dans une
chambre si on n’avait l’attention de pratiquer au mur une espèce
de cheminée afin que la fumée et l ’odeur puissent sortir. On fprmç
avec de la bouse de vache et de la. paille hachée, des gâteaux que
l ’on trempe dans le bitume ; iis servent à s’éclairer dan.s les cours,
et à cuire les alimens dans leacuisines. On fait aussi des flambeaux
avec du vieux linge fortement imbibé de pétrole, pour s'éclairer
dans les rues.
Le tchocadar qui devait remplacer celui de Mossul vint nous
trouver le soir même 4 Tissin ; le religieux vint aussi de bonne
heure; ce qui nous permit de continuer notre route le lendemain.-
A une heure et demie de Tissin nous traversâmes un large tPfe
rent presque sans e a u , et une heure après nous passâoms ji gué
une petite rivière près d’un -petit village entouré de jardins ex de
quelques arbres fruitiers- Nous arrivâmes -ensuite ù Thçwd pu
Daouk après six heures et demie de marche. Taouk est arrosé, <e,t
entonné de jardins plantés de dattiers, de .citronniers, de figuiers,
de mûriers, .d'abricotiers, de pruniers , de grenadiers ; nous
voyions aussi parmi ces arbres quelques oliviers. Çe village ept jp
premier où nous ayious vu les dattiers abondons, çt o ù les dutîSS
mûrissent bien.
Le 3a , à une lieue de T a o u k , -nous avons traversé un torrent
assez considérable, marqué £hts sur la carte de'Niébultr (1), A
trois lieues et demie nous en avons traversé rm antre presque sans
e a u , .et sommes arrivés, après six heures de marche, à D&,s-jE£orw,fj,l.
•(1) ,1Toivtatiis ou X)dxym€h-sur la plvipart 4®s cartes. C’tes.tilç Crorgus dp
He PhysGus dont il -est fait mentiou dans 2Cé«oj)Ui>n. jLib. $3 cap.